Le Fatah dans tous ses états

Michel Garroté

Lundi 3 août 2009 – 13 Av 5769

L’Agence France Presse, samedi 1er août 2009, publiait une dépêche affirmant que « Le Fatah, parti du président palestinien Mahmoud Abbas, qui tiendra son congrès général mardi prochain, refuse de reconnaître Israël en tant qu’Etat juif, selon un projet de programme politique obtenu aujourd’hui par l’AFP » (ndmg : il est vrai que le Fatah et l’AFP entretiennent depuis toujours d’excellentes relations ; et c’est donc évidemment un pur hasard si le Fatah utilise une fois de plus l’AFP pour prévenir à l’avance que son programme se limite à ne pas reconnaître l’Etat d’Israël).

« Selon ce texte qui va être soumis au sixième congrès de cette formation (ndmg : le Fatah) lors de sa réunion le 4 août à Bethléem (Cisjordanie), le Fatah affirme ‘son refus de reconnaître Israël en tant qu’Etat juif’, comme l’a exigé le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu » (la très grande majorité des Israéliens trouvent parfaitement naturel que leur Etat soit reconnu par les Palestiniens avant que ce même Etat d’Israël n’entame des négociations ; il est en effet difficile de demander à un Etat de négocier avec des gens qui ne le reconnaissent pas comme tel).

 » ‘Nous refusons de reconnaître Israël en tant qu’Etat juif afin de protéger les droits des réfugiés’ palestiniens, pour lesquels le document (ndmg : « le document », c’est donc la propagande remise par le Fatah à l’AFP sans embargo) réclame ‘une solution juste basée sur les résolutions internationales’ « .

« Les Palestiniens craignent notamment que cette reconnaissance revienne pour eux à renoncer au ‘droit au retour’ des réfugiés (ndmg : autrement dit, le prétexte du Fatah pour ne pas reconnaître l’Etat d’Israël, c’est que les Palestiniens qui vivent depuis soixante ans en terre d’islam et qui de ce fait ne devraient plus être des réfugiés, et bien que ces Palestiniens puissent envahir Israël pour en faire une entité palestinienne). Israël se définit selon une loi fondamentale comme ‘Etat juif et démocratique’, tout en comptant 1,3 million de citoyens arabes » (ndmg : notez la façon dont l’AFP « reconnaît » l’Etat d’Israël…).



« Il s’agit des descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat juif. Ils représentent 20% de sa population » (ndmg : et selon les insinuations ci-dessus de l’AFP, on comprend que Israël devrait compter, avec les « réfugiés », 40% de Palestiniens, au leu de 20% maintenant).

« En avril, M. Netanyahu, soumis à de fortes pressions internationales, notamment de Washington » (ndmg : on ne peut pas dire que ces « pressions internationales » aient traumatisé Netanyahu…), « a accepté le principe d’un Etat palestinien, tout en posant des conditions draconiennes » (ndmg : « draconiennes » ; phraséologie ridicule étant donné que Netanyahu a été démocratiquement élu et étant donné que le Likoud dont il est issu n’a jamais envisagé de brader tout et n’importe quoi, n’importe comment, à n’importe quel prix, et à n’importe qui).

« Il a notamment exigé la démilitarisation (ndmg : vu l’idéologie du Fatah, c’est une exigeance de simple bon sens) de cet Etat et la reconnaissance par la direction palestinienne d’Israël comme Etat du peuple juif » (Fin de la dépêche AFP).



L’agence Associated Press, samedi 1er août 2009, argumentait dans une dépêche que « L’heure est grave pour le Fatah. Démoralisé, divisé, affaibli, mais seul interlocuteur palestinien capable de faire avancer le processus de paix, le Fatah, mouvement de feu Yasser Arafat, devrait tenir à compter de mardi son premier congrès en vingt ans » (ndmg : l’on conviendra ici que le ton utilisé par l’Associated Press est un peu plus réaliste que celui de l’Agence France Presse).

« Dirigé par le président de l’Autorité palestinienne, le modéré et contesté Mahmoud Abbas, le Fatah espère pouvoir à cette occasion troquer son image de parti miné par la corruption » (ndmg : c’est bel et bien l’image du Fatah et elle reflète la triste réalité) « contre celle de parti constituant une alternative énergique au Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Et la communauté internationale observe avec inquiétude, le Fatah étant le seul mouvement officiel palestinien favorable au compromis avec Israël » (ndmg : n’exagérons rien ; le Fatah ne reconnaît même pas l’Etat d’Israël, un Etat reconnu depuis 60 ans par la majorité des Etats de la planète).

« Mais, paralysé par les rivalités internes et la lutte pour le pouvoir entre générations, il semble peu susceptible de se réformer » (ndmg : en effet, le Fatah n’est qu’une addition de clans, notemment de clans familiaux qui se partagent l’argent que nous leur versons par le biais de l’ONU). « En outre, à cause du bras de fer avec le Hamas, rien ne dit que le congrès, qui doit se tenir pendant trois jours à Béthleem (Cisjordanie) commencera comme prévu. Un échec ou une annulation risquerait d’affaiblir encore Abbas, l’homme en qui la communauté internationale a mis sa confiance » (ndmg : « la communauté internationale » ; en clair, des hauts fonctionnaires internationaux de l’ONU et de l’UE ; pas de quoi s’exthasier).

« Et, comme le dit l’analyste palestinien Khaled Hroub, ‘tout coup porté au Fatah pendant ce Congrès sera un coup à la vision internationale de règlement du conflit’  » (ndmg : « vision internationale » ; sans commentaire…). « Depuis le dernier congrès du Fatah en 1989, en Algérie, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts: il y a eu le lancement du processus de paix avec Israël en 1993, le retour d’exil d’Arafat en 1994, le déclenchement de l’Intifada en 2000 et la mort d’Arafat en 2004. Le Hamas islamiste a émergé et pris le contrôle de la Bande de Gaza. Et cette année, un Premier ministre israélien relativement modéré a cédé la place à un faucon, Benjamin Nétanyahou » (ndmg : « relativement modéré », c’est donc le très corrompu Ehud Olmert ; et « faucon », c’est en réalité tout Israélien qui refuse la soi-disant « paix » à n’importe quel prix ; à ce compte-là, 65% des Israéliens seraient des « faucons » ; et « paix » avec qui d’ailleurs ?).

« En 1989, le congrès du Fatah appelait à l' »action armée » contre Israël. Le nouveau programme qui doit être adopté à Bethléem réaffirme l’engagement ferme envers le processus de paix, tout en mentionnant la « lutte armée » comme un droit théorique, explique son auteur, le vétéran Nabil Shaath » (ndmg : encore du verbiage grotesque et bouffon ; il n’y a pas de différence entre action armée et lutte armée ; dans les deux cas il s’agit de terrorisme). « Et il a fixé aussi 20 règles de conduite » (ndmg : règles draconiennes) « aux négociateurs de paix : par exemple, qu’aucune négociation ne puisse avoir lieu tant qu’Israël poursuit la colonisation, a ajouté Shaath » (ndmg : autrement dit la Judée Samarie devrait être Judenrein tandis que les « réfugiés » palestiniens, eux, auraient un « droit » au retour en Israël).



« Une telle clause renforcerait Abbas dans sa position actuelle, si jamais la communauté internationale en venait à faire pression sur lui pour qu’il cède. L’éventuel remplacement d’Abbas à la tête du Fatah n’est pas à l’ordre du jour. Mais un soutien ferme de son parti peut l’aider à conforter sa légitimité politique, alors que son mandat de président de l’Autorité palestinienne a officiellement expiré depuis janvier. Abbas s’est contenté d’y rester, au motif que le bras de fer avec le Hamas ne permet pas d’autre solution, rendant impossible l’organisation d’un scrutin, ni présidentiel ni législatif… » (ndmg : tout ceci est très démocratique…).

« Si Abbas n’est pas remis en cause pour l’instant, le congrès servira pourtant aussi à mesurer les forces relatives des successeurs potentiels, via l’élection de nouvelles commissions par plus de 1.500 délégués, de Cisjordanie de Gaza et de la diaspora. De sa prison israélienne où il purge cinq peines de prison à perpétuité, le très populaire Marwan Barghouti » (ndmg : « le très populaire » Barghouti qui est un terroriste assassin…), « qui fut le chef de l’Intifada, est candidat à l’un des 21 sièges du comité central. Une élection haut la main pourrait l’aider à postuler à la présidence palestinienne après le départ d’Abbas. Mohammed Dahlan saura aussi où il en est après avoir perdu beaucoup de son influence depuis que le Hamas a arraché le contrôle de la Bande de Gaza en juin 2007 ».

« Le congrès de Bethléem verra s’opposer la vieille garde et les jeunes pousses, la Cisjordanie et Gaza, les Palestiniens des Territoires et ceux de la diaspora, ceux qui sont restés à Tunis et ceux qui sont rentrés d’exil, les pro et les anti-Oslo… Depuis sa fondation, le Fatah est le porte-étendard de la cause palestinienne » (ndmg : à part que si l’on soumettait la légitimité du Fatah à un référendum populaire le monde découvrirait avec stuppeur que les Palestiniens en ont assez et du Fatah et du Hamas). « Mais après s’être installé au pouvoir dans les territoires, il est devenu symbole de mauvaise gouvernance, ses dirigeants vite considérés comme des parvenus utilisant ce pouvoir à des fins personnelles » (ndmg : « vite considérés » car ils sont tout simplement des parvenus).

« A l’heure où le Hamas séduisait la population avec son réseau de dispensaires, d’école et de services sociaux, certains dirigeants du Fatah se faisaient construire des villas prétentieuses et conduire dans de grosses cylindrées » (ndmg : oui, et entretemps, le Hamas a fait pareil sur les plages de Gaza). « Aujourd’hui, à l’heure de la rupture totale entre Cisjordanie et Gaza, le Hamas utilise d’ailleurs le Congrès de son rival pour faire monter la pression: il affirme qu’il ne laissera les quelque 450 délégués de Gaza quitter le territoire pour Béthleem que si 900 de ses membres sont libérés des prisons cisjordaniennes… La Syrie et l’Egypte assurent une médiation, mais il n’est pas sûr que le Congrès puisse se tenir sans les Gazaouis ».

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