L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé vendredi la Ligue arabe à rendre public le rapport de ses observateurs en Syrie et exhorter le Conseil de sécurité de l’ONU à imposer des sanctions sur Damas pour stopper les violences.

« La Ligue arabe devrait faire paraître de façon publique l’intégralité du rapport final de sa mission d’observation en Syrie », estime HRW dans une lettre ouverte adressée à La Ligue arabe et aux ministres arabes des Affaires étrangères. HRW appelle en outre l’institution panarabe à « demander au Conseil de sécurité des Nations unies d’imposer des sanctions ciblées pour mettre fin aux tueries incessantes ».

Le chef des observateurs en Syrie, Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, doit présenter dimanche à la Ligue arabe au Caire un rapport sur la base duquel l’organisation décidera du sort de la mission. Se basant sur des chiffres de militants syriens, HRW note que 506 civils ont été tués et 490 personnes arrêtées depuis le 26 décembre, date du début de la mission qui était censée vérifier le respect par Damas d’un protocole stipulant un arrêt des violences, le retrait des chars des villes et le déplacement libre des médias étrangers.

« La Ligue arabe devrait publiquement reconnaître que la Syrie n’a pas respecté le plan de la Ligue », indique encore HRW. « La crédibilité de la mission a été ternie depuis son commencement par son manque de transparence et d’indépendance », estime HRW, regrettant notamment que les critères de sélection des observateurs n’aient pas été pas disponibles.

La répression de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, débutée en mars 2011, a fait plus de 5.400 morts, selon l’ONU. Citant des témoins, HRW rapporte l’histoire d’un homme blessé par balle le 1er janvier par les forces de sécurité lors d’une manifestation qui s’était tenue peu avant l’arrivée des observateurs à Daria (près de Damas).

Transporté dans un hôpital, le manifestant y avait été arrêté par les forces de sécurité. « Les forces de sécurité ont pénétré dans l’hôpital national et se sont rués dans la salle d’opération où ils ont frappé le docteur », lui reprochant d’avoir aidé « cet animal », a confié à HRW une employée de l’hôpital. « Va-t-en avant qu’on ne se serve de toi pour balayer le sol », ont-ils encore lancé au médecin, selon elle. Après le départ des forces de sécurité avec le blessé, « j’ai alors réalisé que nous n’entendrions plus jamais parler de lui (du blessé) ou ne saurions jamais ce qui lui est arrivé », a-t-elle ajouté. HRW rappelle les inquiétudes croissantes de capitales étrangères ou d’opposants quant à une « manipulation » de la mission par les autorités syriennes.

« Seule une évaluation transparente de la mission d’observation peut déterminer si les observateurs doivent rester dans le pays », indique l’organisation. Dans sa lettre, elle exhorte la Ligue arabe « à travailler avec le Conseil de sécurité pour imposer un embargo à la Syrie sur les armes et des sanctions contre les individus responsables de graves violations, demander un accès libre au pays pour les humanitaires, journalistes étrangers, et ONG indépendantes de défense des droits de l’Homme ».

LE CAIRE, 20 jan 2012 (AFP)

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