Ce que le gouvernement libanais et les médias ont présenté comme un simple incident isolé, ne semble pas du tout être conforme à la réalité. Il s’agit plus d’un accrochage important entre les forces du Hezbollah et d’un groupe sunnite, qui montre une certaine volonté de conforter les positions des uns et des autres dans le cadre d’une tension larvée, qui peut dégénérer à tout moment. Le gouvernement libanais assis entre deux chaises, ne peut accepter un Hezbollah surarmé qui peut retourner les armes contre les autorités en place, et vouloir désarmer les milices qui lui seraient favorables.

Dix suspects ont été arrêtés après les heurts meurtriers le 24 août à Beyrouth entre le Hezbollah chiite et un groupe sunnite, a indiqué l’armée, alors qu’un comité ministériel devait entamer lundi des discussions sur le contrôle des armes dans la capitale libanaise.

Dans une interview au journal As-Safir, le chef de l’armée Jean Kahwaji a affirmé que « les recherches par l’armée de suspects impliqués dans les heurts se poursuivent. Nous avons arrêté jusque-là 10 personnes ».

Les affrontements, aux armes automatiques et lance-roquettes, avaient opposé dans le quartier de Bourj Abi Haidar des membres du Hezbollah à ceux du groupuscule Al-Ahbache. Deux membres du Hezbollah ont péri ainsi qu’un partisan du groupuscule sunnite. Selon des témoins, une dispute entre militants locaux du Hezbollah et du groupe adverse sur une place de stationnement a dégénéré.

Les protagonistes ont parlé d’un « incident isolé », mais la mobilisation de centaines de combattants armés dans le secteur après l’éclatement des heurts a mis en avant la fragilité de la sécurité à Beyrouth et remis sur la table la question de la détention des armes par des groupes autres que l’armée légale.

Des voix se sont ainsi élevées dans le camp du Premier ministre sunnite Saad Hariri pour faire de Beyrouth une zone « sans armes ». Pour le chef de l’armée, « cette décision est politique et revient au gouvernement qui regroupe les parties portant les armes ».

Le Hezbollah a deux ministres au gouvernement. Les affrontements ont mis en lumière le fait que des groupes autres que le Hezbollah possèdent des armes de faible et moyenne intensité. Un comité ministériel, incluant les ministres de la Défense Elias Murr et de l’Intérieur Ziad Baroud et chargé par le gouvernement de « contrôler les armes », devait tenir dans l’après-midi sa première réunion sous la présidence de M. Hariri. « Des mesures doivent être prises, au minimum trouver les moyens de contrôler l’armement dans la capitale », a dit M. Baroud au Safir.

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