Même le président de l’Etat, Shimon Pérès, qui est considéré dans le monde comme un symbole de la réconciliation et de la paix, s’en est vivement pris à l’accord signé par l’Autorité palestinienne.
« L’accord entre le Fatah et l’organisation terroriste du Hamas est une erreur fatale qui empêchera la création d’un Etat palestinien et compromettra les chances de parvenir à la paix et à la stabilité dans la région », a déclaré M. Pérès lors d’une série d’interviews accordées à des organes de presse européens et notamment à la télévision nationale norvègienne. Shimon Pérès a fait ces déclarations après avoir consulté différents analystes au sujet de l’accord de réconciliation palestinien.

« Nous aimerions voir le peuple palestinien s’unir, mais s’unir pour la paix », a déclaré le président. Pour lui, ce qui s’est passé hier est une « campagne qui aboutira à un désaccord flagrant, c’est-à-dire qu’il y aura au sein du peuple palestinien deux camps, l’un appelant à la paix et l’autre prônant la destruction d’Israël ».

Le président Pérès a vivement critiqué cet accord conclu entre le Fatah et le Hamas, qui est une organisation terroriste meurtrière. « Le Hamas ne modifie pas sa charte, ne cesse pas d’être une organisation terroriste, continue à servir l’Iran et à pratiquer le trafic d’armes », a-t-il affirmé, avant de mettre en garde que « la signature d’un accord qui mènera à la tenue d’élections palestiniennes dans un an pourrait faire en sorte qu’une organisation terroriste prenne le contrôle et de Gaza ainsi que de la Cisjordanie, et que la politique du Hamas l’emporte ».

Amit Cohen et Arik Bendr

Maariv

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Après l’accord de réconciliation : Israël mène une bataille défensive

Que compte Israël faire à présent ?

En Israël on se prépare à l’éventualité que l’accord de réconciliation se réalise et obtienne le soutien de la communauté internationale. Hier les ministres du Forum des sept ont tenu une réunion spéciale en présence du chef d’état-major, du conseiller pour la sécurité nationale, du commandant des renseignements militaires et de représentants du Shabak et du Mossad. Au cours de cette réunion il a été convenu qu’à ce stade, Israël se focalisera sur une action diplomatique face à la communauté internationale, et notamment l’Europe où se font d’ores et déjà entendre des voix qui appellent à reconnaître le gouvernement Fatah-Hamas et à renoncer à certaines des demandes du Quartette. Effectivement, Israël a déjà lancé hier une offensive de communication ayant pour objectif de vilipender l’accord de réconciliation et de le présenter comme une erreur fatale d’Abou Mazen, qui a opté pour une alliance avec le diable plutôt que de s’asseoir à la table des négociations avec Israël.

Israël prendra-t-il des sanctions contre l’Autorité palestinienne ? Les ministres Moshé Yaalon et Avigdor Liberman appellent à utiliser des « moyens de pression » sur Abou Mazen afin de le convaincre de ne pas réaliser l’accord. Il s’agirait notamment de ne pas transférer les recettes fiscales à l’Autorité palestinienne qui représentent deux tiers de son budget ; de retirer leurs cartes de VIP aux hauts responsables de l’Autorité palestinienne, y compris Abou Mazen et Salam Fayyad ; d’empêcher le passage de Palestiniens de Gaza vers la Cisjordanie ; d’arrêter des activistes du Hamas en Cisjordanie ; de suspendre la collaboration avec les forces de sécurité palestiniennes ; de boycotter la conférence des pays donateurs à l’Autorité palestinienne ; d’encourager les responsables européens et américains à suspendre l’aide à l’Autorité palestinienne. Le Forum des sept a cependant décidé hier de ne pas imposer de sanctions à l’Autorité palestinienne.

Et si cela ne sert à rien ?

Si l’accord se réalise, Israël l’utilisera pour condamner l’initiative palestinienne visant à obtenir la reconnaissance d’un Etat dans les frontières de 1967 par l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Israël dira au monde que reconnaître un Etat dont le Hamas participe au gouvernement revient à légitimer le terrorisme, d’autant plus que le Hamas refuse toujours les trois conditions du Quartette. L’unité palestinienne, dira Israël, est la preuve qu’Abou Mazen n’a jamais voulu négocier et préfère une alliance avec le Hamas et une déclaration unilatérale à un accord avec Israël. C’est la ligne qu’a adoptée le président Shimon Pérès qui a déclaré hier : « Le monde ne peut soutenir la création d’un Etat dont le pouvoir est assuré en partie par une organisation terroriste ».

Itamar Eichner et Roni Shaked

Yediot Aharonot

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