A l’occasion de la conférence annuelle sur la lutte palestinienne, un dirigeant de l’AP a déclaré qu’une troisième Intifada pourrait être lancée en septembre 2011, le peuple Palestinien étant encouragé par les révoltes populaires du Moyen-Orient.
Selon un leader de l’Autorité palestinienne, l’absence de solution diplomatique vis-à- vis du processus de paix israélo-palestinien pourrait conduire à une révolution palestinienne en septembre 2011.
S’exprimant à l’occasion de la sixième édition annuelle de la conférence Bil’in sur la lutte du peuple palestinien, Mohammad Khatib a déclaré que de nombreux Palestiniens envisageaient de se soulever contre Israël malgré la désapprobation de l’Autorité palestinienne.
»Je pense que les prochains mois seront plus critiques », a annoncé M. Khatib, un des leaders de la campagne lancée contre la barrière de sécurité du village de Bil’in. »Si nous ne voyons pas de développements significatifs, une Intifada surviendra », a-t-il ajouté.
Cette année, la conférence a été nommée en souvenir de l’activiste italien enlevé puis tué dans la Bande de Gaza, Vittorio Arrigoni. De nombreux diplomates étrangers et des responsables palestiniens ont participé à l’événement, présidé par le Premier ministre palestinien Salam Fayyad.
»Notre objectif est de mobiliser le soutien international pour notre lutte à Bil’in et pour la lutte palestinienne en général », a affirmé M. Khatib. »C’est notre façon de s’engager dans les efforts de relations publiques et de diffuser notre histoire à travers le monde », a-t-il poursuivi.
Malgré la campagne Facebook appelant à une troisième Intifada en mai 2011, M. Khatib a estimé que si un soulèvement était effectivement lancé, celui-ci serait organisé pour le mois de septembre 2011 et non le mois de mai.
»Ils (les jeunes palestiniens) voient ce qui se passent en Egypte et cela leur donne de l’espoir, bien que l’Autorité palestinienne tente d’empêcher le soulèvement de plusieurs façons », a expliqué M. Khartib.
L’Autorité palestinienne s’est déjà opposé ouvertement et de manière décisive à une troisième Intifada, se concentrant davantage sur une campagne diplomatique. La semaine dernière, Mahmoud Abbas a déclaré que la seconde Intifada avait été »désastreuse » pour les Palestiniens et a annoncé qu’il ne tolérerait pas »une troisième révolution armée ».
Participant également à la conférence, le politicien palestinien Mustafa Barghouti a été chaleureusement applaudi après avoir déclaré, en arabe, que la situation du peuple palestinien »ne changerait pas sans une révolte populaire ». Toutefois, interrogé pour clarifié ces propos et les traduire en anglais, il a précisé qu’il faisait allusion à une révolte non violente. Cependant, il semble que les jeunes palestiniens participant à la conférence n’aient pas remarqué la différence.
Une source du Fatah a déclaré au journal Ynet que le groupe maintenait un total contrôle de la Judée-Samarie, soulignant que la situation au sein du territoire palestinien était différente de celle en Egypte.
»Une décision concernant une Intifada doit être prise dans les hautes sphères politiques », a-t-il affirmé, ajoutant qu’une telle insurrection ne se produirait pas si les fonctionnaires de l’AP ne donner par l’ordre aux Palestiniens de se soulever. »Même si nous supposons que les révoltes commenceront suite à l’appel du groupe Facebook, elles se termineront au bout d’un jour ou deux », a-t-il continué.
Néanmoins, certains Palestiniens estiment qu’une troisième Intifada est la seule option. Un haut dirigeant du Jihad islamique à Gaza, Khaled Batash, a répondu aux déclarations de Mahmoud Abbas, annonçant que seul le peuple palestinien déterminera si une troisième révolution doit avoir lieu.
»Il a fait une grave erreur et a offert une promesse qu’il ne pourra pas tenir », a déclaré K. Batash. »Seul le peuple palestinien décidera ».
De son côté, Oussama Mazini, un haut responsable du Hamas, a accusé les forces de sécurité de l’AP de briser les efforts populaires visant à lancer une nouvelle Intifada. Il reproche notamment à l’AP de »persécuter les organisateurs de l’Intifada et leurs soutiens ».
Marie-Rose Grandet
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