Ehoud Barak, le ministre israélien de la Défense, a réclamé ce week-end une réunion d’urgence du cabinet de sécurité, pour « débattre de ce qui se passe avec la Turquie, avec l’Egypte et avec les Palestiniens ».

L’ancien Premier ministre est visiblement angoissé à l’idée qu’Israël a perdu la main : « Il s’agit d’événements produits par de puissants courants historiques que nous ne contrôlons pas, dont nous ne pouvons décider de la direction et dont l’impact global échappe très largement à notre influence ».

Depuis le printemps, l’environnement est, de fait, extrêmement volatil et même hostile. Israël semble de plus en plus isolé.

1) Avec la Turquie, seul allié d’Israël dans le monde musulman, les relations semblent durablement endommagées par le refus obstiné de Benyamin de Netanyahou de présenter des excuses pour la mort, l’an dernier, de neuf Turcs tués alors qu’ils naviguaient vers Gaza. Le Premier ministre Turc, Tayyip Erdogan, après avoir expulsé l’ambassadeur israélien, vient d’ordonner le gel de toute relation coopération militaire et commercial. Or la Turquie est le sixième client d’Israël et un partenaire stratégique: en échange de matériel, l’aviation israélienne pouvait utiliser le vaste espace aérien turc pour ses exercices.

2) Avec l’Egypte, les relations ne sont guère en meilleur état. Le Printemps arabe a balayé Hosni Moubarak, qui était l’assurance-vie du traité de paix israélo-égyptien. La junte militaire au pouvoir au Caire entend le respecter. Mais la mort de cinq policiers égyptiens, tués par l’armée israélienne, a suscité une telle colère populaire que plus rien désormais ne semble acquis, on l’a vu vendredi soir avec le saccage par la foule de l’ambassade israélienne au Caire.

3) Avec les Palestiniens, on plonge dans l’inconnu. Les Etats-Unis ne semblent pas en mesure d’empêcher la proclamation unilatérale d’un Etat palestinien d’ici le 20 septembre, et sa reconnaissance par une majorité des Etats membres de l’Onu: 140 pays auraient fait la promesse, selon Mahmoud Abbas… Difficile de prévoir quelles réactions en chaîne cela peut déclencher.

4) Avec la Syrie, les relations étaient glaciales. Elles le restent, mais Bachar el-Assad était un dirigeant rassurant, au fond, parce que très prévisible. Ses difficultés auraient pu le pousser à des provocations à l’égard d’Israël, comme dérivatif à la colère populaire. Mais ce scénario-là semble dépassé et c’est désormais la survie du régime alaouite qui est en jeu. L’arrivée d’un régime sunnite, potentiellement dirigé par les Frères musulmans, les mêmes qui règnent à Gaza, serait un plongeon dans l’inconnu.

Ehoud Barak appelle donc Benyamin Netanyahou à des « initiatives politiques » pour reprendre la main. Mais le Premier ministre en semble bien incapable, prisonnier qu’il est de son chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman, et de l’extrême droite.

Problème : Netanyahou a tellement menti par le passé, piétinant les accords qu’il venait à peine de signer avec les Palestiniens (dans les années 1990), s’asseyant à la table des négociations pour aussitôt relancer les implantations (l’an dernier), que toute « initiative » de sa part serait perçue comme une nouvelle arnaque.

Ouest France.fr

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Armand Maruani

Eh oui akry , tous des « pro » quand il faut critiquer Israël . Ils ne connaissent rien du M.O . Ils feraient mieux d’aller au balcon et voir ce qui se passe en bas de chez eux .

akry

le manque de professionnalisme du journaleux d’Ouest France est tellement patent que cela ne nécessite même pas de réponse. Propagande, quand tu nous tiens…