Mobilisation générale. Le gouvernement a approuvé, dimanche 24 janvier, un plan destiné à réduire le nombre de travailleurs clandestins en Israël. Une initiative qui devrait libérer entre 30 000 et 50 000 emplois, selon le ministre des Finances, Youval Steinitz. Proposé par une équipe interministérielle des Finances, de la Justice et de l’Intérieur, le projet vise à limiter l’entrée de travailleurs étrangers sans papiers, notamment en sanctionnant leurs employeurs. L’augmentation des amendes et la modification des politiques de taxation sont quelques unes des mesures prévues pour couper les bénéfices normalement perçus par les employeurs. Des pénalités seront également imposées aux agences pour l’emploi qui factureront des sommes trop élevées aux Israéliens à la recherche d’un travail.

Des travailleurs thaïlandais en Israël.
Photo: Ariel Jerozolimski , JPost
Selon le Premier ministre Binyamin Netanyahou, l’entrée massive de travailleurs étrangers depuis les dernières années comporte de grands risques sécuritaires. En plus d’introduire ou d’aggraver certains problèmes de toxicomanie et de trafic humain. Ces flux tirent également les revenus à la baisse, frappant d’abord les populations les plus défavorisées. « Israël est un Etat juif et démocratique. Et nous voulons nous assurer qu’il le restera tout en garantissant les droits fondamentaux des non Juifs. Nous devons permettre à ces citoyens de trouver des emplois et de gagner leurs vies en toute dignité », précise le Premier ministre.

Eviter l’effet « tourniquet »

Autre caractéristique du plan : les agences qui importent des travailleurs étrangers dans le secteur des « gardes à domicile » devront garantir leur rémunération pendant au moins une année. Une décision qui vise à encourager les employeurs à garder leurs employés pour des durées longues. A cet effet, une base de données des gardiens et gardiennes à domicile sans emplois sera établie. Jusqu’à présent, les travailleurs étrangers qui perdaient leurs emplois (suite au décès de leur employeur, par exemple) encouraient le risque de perdre également leurs permis de travail. Les agences pour l’emploi, de leur côté, ne cherchaient pas spécifiquement à trouver des remplaçants locaux. Résultat : le phénomène du « tourniquet ». Autrement dit, quantité de nouveaux migrants reçoivent des permis alors que ceux déjà sur place perdent leurs statuts et encourent l’expulsion.

Le plan limite également le type de travail susceptible d’être proposé aux travailleurs étrangers. Chaque nouvel arrivant en Israël se verra attribuer un secteur spécifique, mentionné sur son permis de travail. Tous ceux qui travailleront plus de 90 jours dans un autre secteur que celui qui leur a été désigné seront expulsés.

Mission impossible ?

Pour Shevy Korzen, directrice du Centre d’appel pour les travailleurs étrangers, le nouveau plan a très peu de chances de changer la réalité. « S’il s’agissait d’une vraie réforme, nous l’accepterions immédiatement. Mais lorsque vous étudiez le projet dans ses détails, il n’y a rien de nouveau. C’est une initiative plutôt populiste, couplée à des sentiments xénophobes », dit Korzen. « Ici, il n’y aura jamais de solution, tant que nous ne nous pencherons sur le cœur du problème. L’Etat veut créer des emplois en s’en prenant aux travailleurs étrangers. Comme si ces gens étaient simplement tombés du ciel et n’étaient pas du tout le résultat d’une politique gouvernementale visant précisément à importer des travailleurs de l’étranger. »

Selon Korzen, l’Etat augmente chaque année le nombre de travailleurs appelés à venir en Israël. Des individus qui perdent ensuite leurs statuts en l’absence d’une régulation efficace de cette force de travail. « Nous l’avons déjà vu à maintes reprises. Le gouvernement fait de grandes déclaration telles que celle-ci, puis il expulse plusieurs milliers de clandestins pour donner l’exemple. Mais il continue toujours à en importer d’autres ! Les travailleurs étrangers sont des cibles très faciles. »

En décembre 2009, environ 255 000 travailleurs étrangers se trouvaient sur le sol israélien, soit 10,4 % de la force de travail locale. Près de 125 000 étaient des clandestins. Environ 77 000 travailleurs légaux sont employés dans les domaines suivants : les soins infirmiers, l’agriculture, le bâtiment et la restauration asiatique. Par ailleurs, près de 28 000 travailleurs palestiniens entrent légalement en Israël chaque jour.
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