Des déplacés irakiens yazidis franchissent la frontière syrienne, sur le pont de Fishkhabur. Au consulat français d’Erbil, au nord de l’Irak, près de 8000 demandes de visas de réfugiés ont été enregistrées. | AFP / Ahmad al-Rubaye
Dans la ville d’Erbil, au nord de l’Irak, le consulat de France comptabilise déjà 8000 demandes de visas, ce jeudi, selon l’évêque de Saint-Etienne (Loire) Dominique Lebrun. Des milliers de chrétiens irakiens, fuyant l’avancée des jihadistes de l’Etat islamique au Levant, ont gagné cette ville de la région autonome du Kurdistan.
Alors que l’aide humanitaire internationale s’accélère et que la France s’apprête à livrer des armes aux combattants kurdes, l’évêque Dominique Lebrun a indiqué que «certains (des) réfugiés irakiens pourront être accueillis au sein des communautés chrétiennes.»
Aux Etats-Unis, le Pentagone a quant à lui fait savoir qu’il renonçait à évacuer les réfugiés yazidis bloqués dans le nord du pays, ceux-ci ayant toujours accès à la nourriture et à l’eau fournis par les avions américains.
Les effectifs du consulat d’Erbil sont en train d’être renforcés en conséquence, a ajouté l’évêque, lors d’une conférence de presse, ce jeudi. Selon le journaliste du Monde Christophe Ayad, cet afflux de demandes aurait été enregistré en l’espace de cinq jours seulement.
Mercredi, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait évoqué «plusieurs centaines de demandes» de visas au consulat de France à Erbil, précisant qu’il n’y avait «pas de limite» fixée par le gouvernement pour accueillir les réfugiés. «Notre consulat à Erbil est en train de faire en sorte de rendre cet accueil possible lorsqu’il devient incontournable», avait-il ajouté, tout en soulignant que la volonté de la France est d’abord de permettre que les minorités puissent continuer à vivre en Irak.
L’emploi de la force «légitime»
L’évêque Lebrun, qui rentrait d’un déplacement de cinq jours en Irak, a évoqué le «désespoir et (les) récits poignants de réfugiés» avant d’appeler une nouvelle fois, comme le porte-parole de la Conférence des évêques et le Vatican avant lui, à recourir à la force contre les jihadistes.
« C’est légitime d’employer la force pour arrêter les tueurs et les violeurs d’un soi-disant Etat fondé sur la terreur (…). La soi-disant armée du soi-disant Etat islamique, ce ne sont que quelques milliers de criminels qui se livrent à de la barbarie, à de l’abattage systématique», a-t-il insisté. Plus tôt dans l’après-midi, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a quant à lui indiqué que la France allait «poursuivre ses efforts pour «empêcher de nouveaux massacres» à l’encontre des populations irakiennes, sans donner plus de précisions sur les livraisons d’armes annoncées par Paris.
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