Une taxe de 15 % sera prélevée sur les flux de capitaux en provenance de l’étranger. Israël a lancé une vaste offensive, mais cette fois-ci contre les «spéculateurs étrangers». À l’exemple du Brésil, de la Corée du Sud ou encore du Chili, l’État hébreu veut endiguer la montée inexorable de sa monnaie, le shekel, face à un dollar en constante perte de vitesse.

Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d’Israël (à droite).
Crédits photo : DANIEL BAR-ON/AFP

L’opération est menée par la Banque d’Israël qui a imposé aux banques de divulguer l’identité de tous les résidents dont les achats quotidiens dépassent les 10 millions de shekels (2,8 millions de dollars) et de porter à 10 % le montant des réserves sur les transactions en devises. Mais cette première digue mise en place depuis quelques semaines n’a pas suffi.

Auparavant, la Banque d’Israël a procédé à des achats massifs de billets verts qui ont porté le matelas de devises étrangères du pays à un niveau record de plus de 70 milliards de dollars. En deux ans, la banque centrale a ainsi acquis l’équivalent de 45 milliards de dollars, un énorme pactole représentant 20 % du produit intérieur brut israélien. Cette tactique n’a toutefois pas réussi, elle non plus, à calmer le jeu. Un échec très cher payé. Selon l’association des industriels, la principale organisation patronale du pays, l’inexorable montée du shekel s’est soldée l’an dernier par des pertes évaluées à 3,3 milliards de dollars. «Les chefs d’entreprise paient au prix fort les coûts de production ­locaux en shekels et reçoivent en échange des dollars dévalués», ­déplore un responsable de l’association.

Un pari risqué

Soucieux de préserver cette année une croissance qui a atteint 3,7 % en 2010, Youval Steinitz, le ministre des Finances, s’apprête lui aussi à monter au créneau. Le Trésor va imposer dans les prochains jours une taxe de 15 % sur les opérations portant sur les devises et les obligations d’État à court terme aux opérateurs étrangers qui en étaient jusqu’à présent totalement exemptés. Il n’est toutefois pas certain que ce nouveau train de mesures permette de ramener le calme sur un marché des changes très nerveux et ce, d’autant que Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d’Israël, a fait un pari risqué.

Cet ancien numéro deux du FMI a en effet annoncé qu’il augmenterait en février le taux directeur d’un quart de point pour le porter à 2,25 %. Ce coup de pouce est destiné à éloigner le danger de l’éclatement d’une «bulle immobilière» en augmentant les taux d’intérêt pour les particuliers. Il vise également à juguler un léger regain d’inflation. Mais en recourant à l’arme des taux, Stanley Fischer aiguise à nouveau l’appétit des spéculateurs étrangers attirés par des intérêts bien supérieurs à ceux pratiqués en Europe et aux États-Unis. Un péril d’autant plus réel que l’économie israélienne jouit actuellement d’une bonne image qui lui a permis d’obtenir la semaine dernière un satisfecit du FMI dont bien des pays pourraient s’honorer.

Le Figaro.fr

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Armand Maruani

Stanley Fischer aux finances, Ashkenazy à la tête de Tsahal. Israël peut être fière.