Les Egyptiens votaient lundi pour les premières élections législatives après la chute de Hosni Moubarak en février, un scrutin qui se déroule dans un contexte de crise politique, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Des files d’électeurs se sont formées devant plusieurs bureaux de vote au Caire avant leur ouverture à 08H00 (06H00 GMT) pour participer au vote.

Le mouvement des Frères musulmans, la force politique la mieux structurée du pays mais longtemps confinée dans l’illégalité, a formé un parti, « Liberté et Justice », pour se présenter à ce scrutin dont il compte sortir grand vainqueur.

Il a face à lui des dizaines de partis salafistes (fondamentalistes musulmans), libéraux ou de gauche, le plus souvent récents et encore mal implantés.

De nombreux élus de l’ancien parti de M. Moubarak, aujourd’hui interdit, tentent leur chance comme indépendants ou sous des bannières politiques
nouvelles.

A Zamalek, le quartier huppé de la capitale, plusieurs centaines de personnes de tous âges faisaient la queue, parfois depuis plus d’une heure, certaines assises sur des chaises, en présence d’observateurs américains.

« Je suis malade et je n’avais pas prévu de venir, mais avec ce qui s’est passé récemment, j’ai pensé que je devais voter », affirme Samira, 65 ans.

« Pendant trente ans nous sommes restés silencieux, maintenant c’est fini », ajoute-t-elle.

Pour Mariam, 37 ans, « l’élection du parlement n’est pas la fin, ce n’est que le début. C’est très important pour moi de voter, c’est très important aussi pour le pays ».

A l’école Omar Makram, dans le quartier de Choubra au Caire, des femmes et des hommes attendaient dans deux files pour pouvoir voter.

« Avant, voter ne servait à rien », a affirmé à l’AFP Mona Abdel Moneim, l’une des nombreuses femmes qui affirment n’avoir jamais voté avant.

Le vote de lundi concernera un tiers des gouvernorats en Egypte –soit 17,5 millions sur quelque 40 millions d’électeurs potentiels–, notamment le Caire, Alexandrie, deuxième ville du pays, ainsi que des gouvernorats comme Louxor (Haute-Egypte). Chaque tour de scrutin se déroulant sur deux jours, les bureaux de vote seront encore ouverts mardi.

Après les élections en Tunisie et au Maroc, l’Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe (plus de 80 millions d’habitants) est le troisième à connaître une élection majeure dans une région bouleversée par le « Printemps arabe ».

La campagne électorale a été éclipsée par une poussée de contestation du pouvoir militaire, qui a fait 42 morts et plus de 3.000 blessés dans des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ces derniers jours.

Le système électoral complexe prévoit un découpage du pays en trois régions votant successivement. Le vote pour l’Assemblée du peuple (chambre des députés) se déroulera ainsi jusqu’au 11 janvier, puis sera suivi du 29 janvier au 11 mars par l’élection de la Choura, la chambre haute consultative.

Le futur Parlement sera chargé de nommer une commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution, une étape décisive dans la transition du pays vers la démocratie promise après le soulèvement populaire ayant conduit à la chute d’Hosni Moubarak.

A quelques heures de l’ouverture du scrutin, un gazoduc alimentant Israël a été saboté par des inconnus armés et masqués dans le nord du Sinaï, a annoncé l’agence officielle Mena.

LE CAIRE, 28 nov 2011 (AFP)

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