L’Autorité palestinienne vise un statut renforcé à l’ONU par un vote inédit
Dans une démarche sans précédent, l’Autorité palestinienne tentera vendredi d’obtenir, par un vote de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’octroi de prérogatives élargies, au point de bénéficier d’une forme de reconnaissance de facto en tant qu’État, sans en porter officiellement le titre.
Cette initiative fait suite à l’échec essuyé par les Palestiniens pour faire entériner un État palestinien indépendant, la demande s’étant heurtée au veto américain au Conseil de sécurité de l’ONU. Ne pouvant prétendre au statut formel d’État membre, l’Autorité palestinienne cherche désormais à se voir accorder des droits équivalents.
Le projet de résolution soumis au vote réclame que « l’État de Palestine » puisse participer pleinement aux travaux de l’Assemblée générale, des conférences internationales organisées par l’ONU et de ses autres organes subsidiaires, sur un pied d’égalité avec les États membres.
Si elle voit le jour, cette décision conférerait de facto à l’Autorité palestinienne un statut quasi-équivalent à celui d’État souverain, tout en contournant l’obstacle du Conseil de sécurité. Une issue que cherche précisément à éviter Israël, qui plaide auprès des chancelleries pour un rejet de ce texte.
Le gouvernement israélien met en avant plusieurs arguments : l’absence de libération préalable des otages détenus, le risque de récompenser le Hamas et l’Iran qui le parraine, ou encore le non-respect par les Palestiniens des critères définissant un État. La normalisation en cours avec certains pays arabes pourrait également être fragilisée.
L’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, a dénoncé une manœuvre illustrant « la décadence morale » de l’institution, qui « récompenserait le terrorisme ». Washington pourrait de son côté se trouver contraint de suspendre son financement de l’ONU, comme l’exige une loi américaine en cas de reconnaissance d’un État palestinien.
Bien que dépourvue de valeur juridique contraignante, une telle résolution serait hautement symbolique et conférerait un poids diplomatique accru aux revendications palestiniennes d’indépendance. Un nouveau bras de fer s’annonce aux Nations Unies.
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