Tsahal/Nord : les incidents sont une « provocation iranienne »

Quatre syriens ont été tués près de Majdal Shams, un village druze du plateau du Golan.

PHOTO: CHANNEL 10 , JPOST

Le porte-parole de l’armée israélienne a décrit les incidents à la frontière nord comme une « provocation iranienne ». Des manifestants pro-palestiniens ont traversé la frontière depuis la Syrie vers Israël dimanche.

« L’axe radical entre l’Iran, le Hezbollah et le Hamas est très clair » a déclaré le Général Yoav « Poli » Mordechaï sur la Chaîne 10.

La Syrie « responsable »

« Nous avons eu un incident dans la région de Marun Aras à la frontière libanaise et un second à Majdal Shams, où nous pouvons constater l’empreinte d’une provocation iranienne dans le but de créer des conflits. »

Mordechaï a ajouté que « Tsahal avait stoppé l’avancée des manifestants à la frontière syrienne et s’occupait de ceux qui s’étaient infiltrés. »

Un officier de l’armée à déclaré au Jerusalem Post qu’Israël considérait le gouvernement syrien comme responsable des manifestations violentes, et que l’armée essayait de repousser les infiltrés.

Le Magen David Adom estime qu’entre 10 et 20 manifestants ont été blessés, ainsi que trois israéliens, mais l’armée n’est pas en mesure de confirmer les chiffres.

Des centaines de manifestants ont pris part aux émeutes du côté syrien de la frontière, pour commémorer le jour de la Nakba.

Des tirs à la frontière libanaise

Les forces de Tsahal étaient sur leurs gardes, essayant de contrôler les manifestants. La zone a été déclarée « zone militaire close ».

D’autre part, selon des témoins libanais, il y aurait quatre morts libanais après des tirs de Tsahal à la frontière. Les soldats ont tiré en l’air pour repousser les manifestants palestiniens à Maroun a-Ras, à la frontière israélo-libanaise. Il y aurait aussi plus de 10 blessés selon ces témoins.

« Des centaines de Libanais et de Palestiniens ont approché la clôture à Maroun al-Ras. L’armée libanaise ne les a pas arrêtés. Quand l’armée les a vu essayant de détruire la barrière, elle a pris des mesures pour les arrêter », a déclaré Mordechaï à la télévision.

Par JPOST.FR, YAAKOV KATZ ET YAAKOV LAPPIN

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Tensions entre Israël et la Syrie au Golan et au Liban

L’armée israélienne a ouvert le feu sur une foule de manifestants en provenance de Syrie qui a réussi à pénétrer sur le plateau du Golan, territoire annexé en 1981. Israël accuse le pouvoir syrien.

Au moins quatre personnes ont été tués dimanche par l’armée israélienne alors qu’une foule de manifestants en provenance de Syrie a réussi à pénétrer sur le plateau du Golan, territoire annexé par Israël en 1981.

«C’est un acte très grave et violent qui menace la sécurité des habitants d’Israël et qui viole son territoire», a déclaré une porte-parole de l’armée israélienne. «Des milliers de manifestants du côté syrien ont attaqué notamment avec des pierres nos soldats de l’autre côté et des dizaines d’entre eux ont pénétré en Israël», a-t-elle précisé, ajoutant que les forces israéliennes avaient effectué des «tirs de semonce».

Par ailleurs, à la frontière entre le Liban et Israël, dix personnes ont été tuées et 71 blessées par des tirs israéliens ce dimanche à la frontière entre le Liban et l’Etat hébreu au moment où des réfugiés palestiniens manifestaient du côté libanais pour commémorer la Nakba, selon une source médicale. Des soldats de l’armée libanaise avaient auparavant tiré en l’air pour tenter de contenir la foule.

La Syrie a dénoncé ces incidents et ces tirs comme des actes «criminels» de la part d’Israël. «Israël devra assumer la totale responsabilité de ses actes», indique un communiqué. «Le pouvoir en Syrie a organisé cette manifestation violente pour tenter de détourner l’opinion mondiale de ce qui se passe dans ses villes», a affirmé l’armée israélienne.

Commémorations de la «nakba»

Le plateau du Golan a été occupé par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967, qui avait opposé le pays à une Ligue arabe formée de l’Egypte, la Jordanie, la Syrie et l’Irak. Son annexion se fera en 1981. La communauté internationale n’a jamais reconnu cette décision, et considère le Golan comme un territoire occupé.

Cet incident, le plus grave depuis la guerre du Kippour de 1973 entre Israël et une coalition entre la Syrie et l’Égypte, intervient lors des commémorations de la «Nakba» palestienne. Ce terme, que l’on peut traduire par «la Catastrophe», définit l’exode des Palestiniens à la suite de la création de l’État d’Israël en 1948.

Par lefigaro.fr

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Israël, la Syrie et la carte palestinienne

Les manifestations palestiniennes au Liban et sur le plateau du Golan ont tout l’air d’une manoeuvre de diversion de la part du régime de Bachar el Assad pour détourner l’attention de la répression meurtrière qu’il fait subir au mouvement de contestation interne en Syrie. Pour Israël, le danger est de voir le « printemps arabe » se saisir de la question palestinienne.

Ces manifestations ne sont possibles que si elle sont tolérées par les services syriens et libanais. La réaction de l’armée israélienne, qui a tiré dans la foule, sert les intérêts syriens dans la mesure où elle permet au président Assad de se présenter en défenseur des Palestiniens. C’est une posture qu’il aime prendre, à condition que les victimes de la lutte contre Israël soient palestiniennes ou libanaises.

La contestation en Syrie a déjà eu un impact sur les affaires palestiniennes. Plutôt que de soutenir Damas, le Hamas a préféré se rapprocher des nouveaux dirigeants égyptiens pour conclure un accord avec le Fatah. Cela a pu inciter Assad à jouer la carte palestinienne. Il a, du même coup, rappelé que le Liban reste la principale ligne de front avec Israël et que son argument selon lequel le chaos s’installerait à sa chute concerne le Liban autant que la Syrie.

Israël n’est pas pressé de voir Assad perdre le pouvoir. Sa chute déclencherait des réactions en chaine mettant en danger la stabilité de la région. Ces réactions en chaine ont-elles déjà commencé à se mettre en place ? Israël a l’habitude de résister aux pressions palestiniennes mais le contexte du « printemps arabe » peut changer la donne.

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La main de Damas derrière les émeutes du plateau du Golan en Israël ?

Selon l’armée israélienne, la main du régime syrien est clairement visible dans les affrontements du Golan lors du 63ème anniversaire de la « Nakba ». Par René Backmann.

De violents incidents, qui ont fait pour l’instant une vingtaine de morts et plusieurs centaines de blessés, ont éclaté lorsque l’armée israélienne s’est opposée aux rassemblements organisés par les Palestiniens à l’occasion du 63ème anniversaire de la « Nakba », la « catastrophe » que fut l’expulsion, lors de la création d’Israël en 1948, de plus de 750 000 Palestiniens.

Le gouvernement israélien, qui s’attendait, comme chaque année, à des manifestations, voire à des confrontations violentes, avait mobilisé en Cisjordanie d’importants renforts : près de 10 000 policiers et soldats ou militaires de la police des frontières. Les consignes qui circulaient depuis quelques jours parmi les Palestiniens, appelaient à des rassemblements pacifiques dans certains quartiers occupés de Jerusalem-Est et aux points de franchissement du mur de séparation.

Obus de char à Gaza

Au point de passage de Qalandiya, entre Jerusalem et Ramallah, où plusieurs centaines de manifestants s’étaient rassemblés dimanche, les forces de sécurité israéliennes ont ouvert le feu avec des grenades lacrymogènes, des grenades à effet de choc et des balles d’acier revêtues de caoutchouc. Selon les services de secours palestiniens 55 manifestants blessés ont été évacués vers les hôpitaux.

A Bir Zeit, au nord de Ramallah, et dans plusieurs quartiers de Jerusalem-Est, près de 150 blessés ont également été signalés parmi les manifestants palestiniens. Mais les affrontements les plus sérieux ont eu lieu à Gaza, à la frontière libanaise et surtout sur le plateau du Golan.

A Gaza, l’armée à tiré des obus de char et des rafales de mitrailleuses sur des manifestants palestiniens et sur un homme qui, selon les soldats, tentait de poser des explosifs le long du grillage qui sépare le territoire palestinien d’Israël.

Frontière libanaise : l’appel à la retenue de la FINUL

Au nord, près de la localité frontalière libanaise de Maroun ar-Ras, 6 personnes ont été tuées et 71 blessées – dont 13 grièvement – lorsque l’armée israélienne a ouvert le feu sur quelques centaines de jeunes Palestiniens, venus des camps de réfugiés du Liban, qui s’étaient approchés des barbelés pour lancer des cailloux sur les soldats israéliens. « Les victimes ont été touchées au visage, au ventre et au cœur » a précisé à l’AFP une source médicale de l’hôpital de Bint Jbeil, où ont été transférés les blessés.

« Au vu de la grave tournure des évènements qui a provoqué des pertes de vie près de Maroun ar-Ras aujourd’hui, a affirmé le général Alberto Asarta Cuevas, chef des casques bleu de la FINUL, j’ai appelé toutes les parties à un maximum de retenue pour éviter qu’il n’y ait davantage de victimes ».

D’autres affrontements mortels ont lieu sur le plateau du Golan, frontalier de la Syrie, occupé et annexé par Israël. C’est la première fois depuis 1973, qu’une mobilisation massive de palestiniens se déroule sur le Golan. Près du village druze de Majdal Shams, plusieurs centaines de jeunes palestiniens venus – selon l’armée israélienne – des camps de réfugiés syriens ont franchi les champs de mine qui séparent Israël de la Syrie, pour affronter les soldats israéliens.

Selon l’armée israélienne, des tirs ont été adressés « de façon sélective en direction d’émeutiers qui visaient des infrastructures de sécurité et certains ont été blessés ».

La main de Damas

Dimanche en début d’après midi, deux morts – l’un atteint à la tête, l’autre à la poitrine – et une vingtaine de blessés avaient été recensés au centre médical de Majdal Shams. Dans la soirée d’autres sources locales faisaient état d’une dizaine de morts, dont la plupart avaient été transférés en Syrie. Selon l’armée israélienne la main du régime de Damas est clairement visible dans les affrontements du Golan, frontière considérée comme l’une des plus tranquilles par Israël depuis 1974.

D’abord parce que les dizaines de jeunes manifestants qui sont arrivés jusqu’à Majdal Shams n’ont pu atteindre cette région qu’avec l’aide et le feu vert des autorités.

Surtout dans une période où le régime de Bachar al-Assad, lancé dans une impitoyable et sanglante répression de ses opposants, surveille plus étroitement que jamais tous les déplacements dans le pays. Ensuite parce que Damas a tout intérêt à tenter de détourner l’attention de la communauté internationale de ce qui se passe dans son pays ou massacres, arrestations et tortures se multiplient.

Enfin parce que le régime syrien avait ces jours derniers ouvertement menacé Israël de subir les conséquences des désordres qui affectent la Syrie et que Damas a attribué à plusieurs reprises à la fois à la CIA, au Mossad et à Al Qaida…

René Backmann – Le Nouvel Observateur

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Armand Maruani

Ils sont en train de tester les Israêliens. Je fais confiance en Tsahal. Toujours cette lâcheté légendaire chez nos ennemis. Ils n’ont rien compris et ils ne comprendront jamais rien. Malheureusement , il faudra mobiliser encore des jeunes , qui se conduisent , comme toujours , d’une manière exemplaire et qui font notre fierté.