Il arrive qu’un fait sciemment occulté remonte à la surface de manière caricaturale. C’est ce que la psychanalyse de comptoir appelle un lapsus révélateur ou le grand retour du refoulé.Ainsi, la direction des programmes de Fr 2 a jugé utile de couper au montage, un psychodrame : le polémiste bobo Aymeric Caron aurait sorti, devant Alexandre Arcardy, médusé, les chiffres d’une ONG pro-palestinienne, comptabilisant des enfants palestiniens « tués délibérément par des tirs de soldats israéliens », selon les termes d’un sempiternel procès d’intention.

Au lieu de clore l’épisode peu glorieux, l’animateur de l’émission, Laurent Ruquier accuse le metteur en scène Article original du film sur Ilan Halimi, d’être à l’origine de la coupure occasionnée, sur cette controverse stérile de la « contre-preuve par le conflit palestino-israélien ».

De fait, un homme venu promouvoir son film et rappeler son caractère pédagogique, à l’intention des apprentis-barbares de toutes les banlieues de France, se retrouve, une fois de plus, au centre d’accusations sur de prétendus « crimes de guerre de Tsahal Article original ». Or, son propos est, justement, de dire qu’en aucun cas, ce qui se passerait ou pas au Proche-Orient n’excuse les comportements ou discours antisémites à Paris et en Europe.

Pour défendre le récit original du film, Mme Ruth Halimi, elle-même, serait montée au créneau, afin d’exiger de Fr 2 que la chaîne montre les séquences coupées au montage. Ce serait la seule façon de dissiper, une fois pour toutes, cette vilaine polémique contre le travail de prise de conscience, réalisé par Aracady à l’attention du public.

N’y a-t-il pas là comme un air de « déjà-vu » ? Dans un procès antérieur, – opposant Philippe Karsenty à son accusateur Charles Enderlin- le Tribunal avait dû exiger de la chaîne qu’elle donne accès à la Cour aux 27 minutes entourant la scène, restée marquante, de la « mort du petit Mohamed Al-Dura ». Ces épisodes avaient été coupés au montage par l’équipe de Charles Enderlin, au motif que l’agonie de l’enfant était trop atroce et donc non diffusable. En réalité, il y était question de trop d’indices d’une foule jouant des scénettes de guerre (faux blessés, etc.) aux dépens des soldats, dans leur poste de garde au carrefour de Netzarim. Si bien qu’on aurait pu douter de la dramaturgie narrée au 20h par le journaliste-vedette, non présent sur les lieux, au moment des faits. Fr 2 n’a fait connaître que 18 de ces 27 minutes, le Tribunal relaxant alors Philippe Karsenty, du « délit » de diffamation. Puis la Cour d’appel émettait un autre jugement, encore en révision.

Le danger du narratif « Mohamed Al-Dura » resurgit au moment de la tragédie de Toulouse. Voulant justifier ses crimes, le terroriste Mohamed Merah revendique l’avoir fait au nom « des enfants palestiniens tués à Gaza ». C’est ce même slogan incantatoire qu’aurait repris Aymeric Caron, pour trouver des circonstances atténuantes à l’injustifiable de Toulouse et à travers lui, aux tortures et la mort lente endurée par Ilan Halimi. Ensuite, la même scène de séquences coupées au montage -cette fois, pour des raisons légitimes de discours inapproprié-, sert au responsable de l’émission, pour accuser celui venu dire qu’il ne saurait y avoir aucune comparaison à faire entre les contextes français et moyen-orientaux…

D’autre part, il est bien connu que les Palestiniens utilisent ou ont utilisé, dans le cadre de leurs tactiques d’Intifada, des enfants en première ligne, entraînés tout au long de l’été 2000 au sein de camps de vacances du Fatah et du Hamas, de façon à saboter le « processus de paix » (après Camp David juillet 2000) et à s’attirer l’empathie des opinions occidentales. Le discours victimaire était censé leur permettre de remporter la « guerre des images » et contraindre les Israéliens, sous la pression internationale, à négocier et concéder des points cruciaux, selon leurs conditions. Le Hezbollah et le Hamas font de même, en abritant leurs lance-roquettes dans des quartiers surpeuplés (2006, 2008-9 et 2012).

De multiples exemples de tirs ou de bombardements à l’aveugle inondent les Unes des pays arabes, à propos de ce qui se passe, cette fois, réellement en Syrie Article original, sous la botte de l’armée d’Assad, qui n’hésite jamais à fait un carton sur tout ce qui pourrait ressembler à un rebelle en culotte courte ou civil en armes, les familles et leur progéniture. Même sur Al-Jazeera, Faisal Al-Qassem, un présentateur-vedette, n’a pas hésité à prendre à parti ses téléspectateurs et interlocuteurs pour leur demander pourquoi l’armée d’Assad ne prenait exemple, ni sur Tsahal ni sur la France coloniale, évitant, autant que faire se peut, les dommages collatéraux.

Si entretenir sans fin une polémique qui n’aurait pas eu lieu d’être, concernant le film « 24 jours », serait dénué de sens -le film se suffisant à lui-même-, en revanche, ne serait-il pas grand temps de reconnaître le caractère de paradigme qu’a pris, depuis bientôt 14 ans, la séquence du 20h de Charles Enderlin? : il a, bel et bien, construit un récit qui sert et a servi aux terroristes locaux de tous poils à justifier leurs exactions antisémites, trop souvent, meurtrières en France, indépendamment du contexte conflictuel proche-oriental…

Ne serait-il pas de salubrité publique qu’on perce l’abcès une bonne fois pour toutes? Si abus d’images tronquées ou édulcorées il y a eu à l’époque, alors, qu’on démonte cette accusation sans fondement et qu’on prenne toute la mesure des tactiques terroristes consistant à générer des « dommages collatéraux », par l’usage des enfants en première ligne dans des conflits devant ne concerner que les combattants adultes et les politiques chargés de les résoudre ?

En 2010, le Juge Richard Goldstone lui-même a désavoué le rapport construit en faveur des terroristes du Hamas, à l’issue de l’opération « Plomb Durci ». En 2014, qu’il s’agisse d’émissions de divertissement ou de la défense d’un journaliste mis en cause pour la partialité d’un reportage, la chaîne Fr 2 continue de surfer sur le doute ainsi généré et d’accuser, implicitement, les défenseurs des familles déchirées et harcelées, de « déformation » de propos, c’est-à-dire de « faux témoignage ».

Il est grand temps que le service public prenne la mesure de sa responsabilité, dans ce type d’épisodes qui empoisonnent l’atmosphère en France. Un tel travail de mémoire pourrait, partiellement, libérer la « conscience collective » médiatique et française d’un parti-pris qui a tué, sur le territoire national.

Par : Marc Brzustowski.

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David

Le droit de réponse pourrait mentionner l’omission volontaire des actions des dîts arabes orientaux et africains et arabes dîts palestiniens contre les Palestiniens Juifs ou Israéliens depuis des temps reculés par Aymeric Caron.

mondo

Je suis d’accord pour la diffusion de l’enregistrement censure. C’est a nous spectateurs de juger de la validité des dires des uns et des autres. Un peu de courage, pourtant vous en avez Laurent en avouant votre sexualité, alors pourquoi ne pas aller au bout?