Epoux à la ville de Cécilia ex-Sarkozy, le virtuose de l' »événementiel » Richard Attias brasse de coquets budgets et orchestre des forums internationaux aux retombées aléatoires. Notamment sur le continent africain, sa terre de mission favorite.
Flanqué de sa féline épouse Cécilia, Richard Attias, empressé et rayonnant, accueille un à un les VIP qu’un ballet de limousines dépose sur le seuil du palais des congrès de Brazzaville. En ce 11 février 2014, on y souffle avec faste les 25 bougies d’un protocole conclu ici même, prélude à la pacification de l’Afrique australe.

Voici le président sudafricain, Jacob Zuma, puis son homologue congolais et régional de l’étape, Denis Sassou-Nguesso. Tous deux trôneront au premier rang, aux côtés de leur pair togolais, de l’ex-chef d’Etat sénégalais Abdoulaye Wade ou du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Sur la scène défilent tour à tour deux des petits-enfants de l’icône défunte Nelson Mandela, quelques-unes des Excellences précitées, puis une brochette de Prix Nobel, dont l’Egyptien Mohamed el-Baradei ou le Bangladais Muhammad Yunus, prophète du microcrédit.

Et, bien entendu, le maître de cérémonie.

Au micro, Attias livre en version bilingue une envolée au lyrisme convenu. Car ce quinquagénaire à l’entregent proverbial, natif de Fès(Maroc), est polyglotte: il parle le français, l’anglais, l’arabe, et cette novlangue pimentée d’anglicismes si chère aux « décideurs » du IIIe millénaire, épris de « leadership » et d' »inspiration », le tout à l’échelle globale, forcément globale.

Sur le site Web de son agence de conseil en communication, sobrement baptisée « Richard Attias & Associates », le fondateur apparaît d’ailleurs investi de la mission d' »influenceur mondial ». Rien que ça. Et ce de New York au Qatar, via Malabo(Guinée équatoriale).

Que dire de la liturgie brazzavilloise? Qu’elle fut techniquement irréprochable et politiquement ambiguë.

Son, écrans vidéo, lumières ou scénographie: on frôla la perfection formelle. En revanche, l’événement apparut bientôt pour ce qu’il était aussi : un gala à la gloire de son commanditaire « Sassou ».

Un « citoyen du monde » au carnet d’adresses doré sur tranche

Sans doute en ira-t-il de même lors de la troisième édition du New York Forum Africa, ou Nyfa, programmée du 23 au 25 mai à Libreville(Gabon). Mais au bénéfice cette fois d’Ali Bongo Ondimba. C’est vers le stade de l’Amitié du quartier d’Angondjé qu’afflueront les 1 500 participants annoncés, dont 675 étrangers.

Politiques, étoiles de la planète Business, banquiers, universitaires, vedettes des médias, du sport, de la culture ou de la galaxie mondaine plancheront sur « la transformation d’un continent ».


Avec Ali Bongo, lors du premier New York Forum Africa, en juin 2012, à Libreville.
W.Mbinah/AFP

Au rayon des stars, le quota de Nobel réglementaire, quelques ex-chefs d’Etat-Mexique, Pérou, Bolivie-, une poignée de présidents en exercice, même si la venue du Rwandais Paul Kagame et du Sénégalais Macky Sall demeure incertaine, le chanteur et ancien ministre Youssou N’Dour, autre fils du pays de la teranga(l’hospitalité), et le génie des échecs Garry Kasparov. Mais aussi-joli coup- le patron du Quai d’Orsay, Laurent Fabius.

« Le ministre rencontrera là-bas des acteurs politiques et économiques fréquentables de calibre mondial ainsi que de jeunes entrepreneurs africains, argue-t-on dans son entourage.

Un risque d’instrumentalisation? Il n’est pas né de la dernière pluie. »

En pied de la page d’accueil du site Nyfa 2014, et in english only, tourne en boucle la liste des rendez-vous orchestrés par le roi Richard. Dont les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, à Kigali (Rwanda); le symposium Albert-Schweitzer de Lambaréné, fief gabonais de l’illustre Alsacien; le forum Doha Goals, rendez-vous qatarien des « leaders sportifs » ou le prochain Sommet de la francophonie, convoqué à Dakar.

Au forum Doha Goals, rendez-vous qatarien des « leaders sportifs », en juin 2013
K.Jaafar/Al-Watan Doha/AFP

Pour un peu, on douterait que le continent noir ne dégage que le tiers des 50 millions de dollars- 36,5 millions d’euros- de chiffre d’affaires attendus cette année, soit 15 de plus qu’en 2013.

Une certitude: c’est bien au coeur du berceau de l’humanité que s’écrit le nouveau chapitre d’une success story venue de loin.

« Pas mal, pour un petit Marocain émigré en France à 16 ans, non? » cabotine celui-ci. Pas mal, en effet. Etabli d’ordinaire à New York, ce « citoyen du monde » au carnet d’adresses doré sur tranche se sait écouté et courtisé.

En novembre 2012, le voici au côté de David Pujadas, décryptant sur France 2, en direct de la Grosse Pomme, la présidentielle américaine.

Le 7 avril dernier, c’est sur BFM TV que son amie Ruth Elkrief requiert ses lumières quant aux pièges que Manuel Valls, promu à Matignon, se doit de déjouer.

Nul doute que son grand-père tailleur attitré du roi Mohammed V de son état et juif de confession serait fier de lui. Tout comme le furent à coup sûr ses parents, lui haut fonctionnaire dans les travaux publics, elle mère au foyer.

Car le gamin fassi, benjamin d’une fratrie de quatre, a fait du chemin depuis ses premières armes à l’agence IBM de Vincennes (Val-de-Marne), où il plaçait des ordinateurs dans de modestes banques.

Très vite, l’ingénieur débutant s’y sent à l’étroit.

Cap sur la société de services informatiques Econocom. Dans un secteur à l’essor exponentiel, les marchés flambent et les carrières s’emballent. Deux ans plus tard, à 28 printemps à peine, Richard prend les rênes du groupe.

Il n’empêche: ce vendeur hors pair a tôt fait d’épuiser les charmes de l’exercice. Au détour d’un Salon, il rencontre Jean-Pierre Lebrun, organisateur de spectacles chevronné.

A Marrakech, il met en scène la naissance de l’OMC

Richard Attias a trouvé sa voie: il la tracera d’une main ferme dans l’événementiel, paradis pailleté de l’image et du paraître. « Le royaume de la tchatche, lâche un ex-ami, donc le créneau idéal. Richard a le talent du verbe, quitte à s’arranger avec la réalité.

J’ai découvert qu’il s’est prévalu d’un diplôme des Ponts et Chaussées, lui qui a suivi le cursus d’une école toulousaine moins prestigieuse. » Avec son compère Lebrun, le gagneur pressé crée en 1990 la société Nephtalie- de l’hébreu phatal, qui signifie lutter.

Quatre ans plus tard sonne l’heure de la consécration: Attias met en scène, à Marrakech, la naissance de l’Organisation mondiale du commerce(OMC). Une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement impeccablement accueillis, hébergés, nourris et cornaqués par ses soins. « Le vice-président américain Al Gore, se souvient-il, a commencé son discours de clôture en louangeant l’organisation. » Comment s’étonner dès lors que Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial de Davos, lui confie la logistique de ce happening annuel où se presse, au coeur des Alpes suisses, le gotha des affaires et du pouvoir?

Puis que le tandem enfante Global Event Management, partenaire exclusif de Davos?

Au fil des ans, Richard Attias tisse un réseau éclectique.

La ministre rwandaise des Affaires étrangères? « Une amie. » Jane Birkin? Idem. Tout comme l’actrice Sharon Stone ou l’écrivain Elie Wiesel. « Vivacité, charisme: on ne lui résiste pas », s’amuse un membre de cette tribu fournie, mais taiseuse.

Sollicité, l’essayiste Jacques Attali, par ailleurs éditorialiste dans ces colonnes, esquive. Ruth Elkrief décline. Quant à Stéphane Fouks, patron de Havas Worldwide et lobbyiste aguerri, il laissera nos messages sans réponse.

C’est ainsi: de l’intime à l’ex-associé, on requiert l’anonymat. Les ennemis? Même topo. « Il a tant de copains dans les médias… » soupire l’un d’eux.

Pas faux.

Il n’est que de lire les entretiens complaisants et les portraits dithyrambiques qui fleurissent dans la presse hexagonale. Lui-même a d’ailleurs hésité avant d’accorder un long entretien téléphonique à L’Express, magazine dont Catherine Meddahi, présidente d’Influences, l’agence parisienne supposée promouvoir son image, juge la couverture africaine excessivement « grinçante ». Verrouillage à tous les étages.

En 1998, le prince de la com’ rallie le giron du géant Publicis. Il y restera une décennie. Entre-temps, Cécilia Sarkozy, née Ciganer-Albeniz et croisée en novembre 2004, à la faveur d’un congrès de l’UMP que Richard scénarise au Bourget, a déboulé dans la vie de ce divorcé, autrefois uni à l’avocate Emmanuelle Hoffman, et père d’une jeune femme.

Une rencontre qui le propulse à la rubrique people, dans le rôle de l’amant mystérieux, de l’amoureux éconduit puis de l’homme comblé. Des mois durant, la France vibre pour ce psychodrame sentimentalo-politique. Epilogue en octobre 2007: le couple présidentiel officialise son divorce.

Sept mois plus tard, Cécilia et Richard scellent leur union au 65e étage du Rockefeller Center, fleuron de Manhattan. Invité à la noce, le pape de Davos Klaus Schwab se dérobe, invoquant le « problème moral » que lui posent ces épousailles envers le locataire de l’Elysée.

« Le brio de Richard avait fini par lui faire de l’ombre », nuance un initié. Adieu, donc, au World Economic Forum, et so long Publicis. « Mon mariage, avance Attias, a suscité un malaise autour de moi. Je ne voulais plus subir les pressions des uns et la désobligeance des autres. » Le bien-aimé victime d’une lettre de cachet du monarque élu? Pas si simple.

Cécilia lui apporte son robuste tissu relationnel et son aura romanesque.

A en croire un témoin privilégié, Cécilia obtiendra de son ex-époux qu’il dépêche en juin 2010 Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie et des Finances, au premier New York Forum, histoire de relever le casting. « Pour apaiser la rancoeur de son ex, soutient l’avocat Robert Bourgi, pilier de la Françafrique éternelle, ??

Sarko » a appelé Sassou et Bongo.

Comme il a recommandé Attias à Karim Wade », fils et conseiller de l’ex-président sénégalais.

Contrairement à ce qu’elle suggérait en mai 2008 au quotidien Libération, Cécilia n’apporte pas « que des emmerdes » au fils de Fès.

Mais aussi son robuste tissu relationnel et son aura romanesque.

Si Richard n’est plus depuis belle lurette « le type aux cheveux gris à côté de Cécilia à la Une de Paris Match », le potentat africain qui l’adoube s’octroie, en sus de son savoir-faire et de son faire-savoir, le frisson glamour des intrigues des bords de Seine.

Filon inépuisable, comme l’atteste la scène d’anthologie saisie le 23 mars au Salon du livre par la caméra fouineuse du Petit Journal de Canal +.

Ce jour-là, Edwy Plenel, fondateur du site Mediapart et contempteur des turpitudes de la Sarkozie, dédicace son dernier ouvrage. Et qui tient à le « féliciter » du réquisitoire asséné cinq jours auparavant sur le plateau de Mots croisés?

Cécilia soi-même. « Mon mari m’a dit que vous avez été excellent. » En arrière-plan, le mari acquiesce. L’éloge aurait, dit-on, exaspéré Carla Bruni-Sarkozy, outrée par tant d’ingratitude.
En mai 2008, les Attias, désormais libres comme l’air, s’envolent pour Dubaï, dont l’émir confie à Richard la tâche d’élever cette enclave portuaire au rang de tête de pont sportive et culturelle du Moyen-Orient.

Las! La régate tourne court. Officiellement du fait du tsunami financier qui dévaste la planète et tarit les sources du sponsoring. « En fait, objecte un Français établi sur place, Attias s’est très vite aliéné l’entourage du cheikh, qui le jugeait arrogant et trop gourmand. Comme de plus Cécilia et son fils Louis détestaient l’émirat… »

Qu’importe: virtuose du rebond, l’ancien commercial d’IBM, bientôt contraint de renoncer à sa maison du Connecticut, théâtre de brunchs ultrachics, amorce sous ses couleurs une nouvelle aventure: le New York Forum, lancé grâce aux fonds dégagés par la cession à Publicis des parts détenues dans une filiale du groupe.

Sans doute le succès mitigé de ce mini-Davos transatlantique aura-t-il incité celui qui a cédé, à la fin de 2013, 30% de son bébé au Britannique WPP, n° 1 mondial de la communication, à tropicaliser ses raouts.

« Le communisme, ironisait Lénine, c’est les soviets plus l’électricité. » Vu du sud du Sahara, le système Attias, c’est un peu la Françafrique mondialisée plus la 3D et PowerPoint. Bien sûr, nul ne conteste les talents du personnage.

« Un super-pro, tranche un rival. Carré, bosseur, méthodique. Des idées à foison. Du culot, de l’enthousiasme et de l’énergie à revendre. » Et lui-même revendique, jusque dans un courrier adressé à l’été 2013 à Barack Obama, une africanité inscrite dans son ADN. Les racines maghrébines, bien sûr, mais aussi un pedigree de pionnier, engagé de Marrakech au cap de Bonne-Espérance dès 1990. Prétention abusive aux yeux de divers vétérans du développement continental. « Inconnu au bataillon », tranche l’un d’eux.

« En vingt ans, renchérit un autre, je ne l’ai jamais croisé. » De fait, il faudra attendre 2008, et le sommet dakarois de l’Organisation de la conférence islamique, pour qu’Attias sorte de l’ombre.

Une Afrique précoloniale fantasmée et un Gabon de Cocagne

Cette missive à Obama vaut le détour. Tout y est: la flagornerie, la touche de narcissisme, la science du réseautage, avec la référence à « notre ami commun Larry Summers »- ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton-, mais aussi l’éloge d’une Afrique précoloniale fantasmée au passé harmonieux, épargnée par les conflits religieux. L’ennui, c’est que l’épopée subsaharienne du chef d’orchestre a pour socle un trio singulier: Gabon, Congo-Brazzaville et Guinée équatoriale.

En clair, trois principautés pétrolières que rongent le clanisme et la « malgouvernance », régentées par des chefs d’Etat parvenus au sommet au prix, dans l’ordre, d’un scrutin douteux, d’une guerre civile et d’un putsch. Donc prêts à payer cher un lifting d’image susceptible de griser l’investisseur étranger.

Perspective qu’Attias fera miroiter en juin 2013 aux yeux du Centrafricain Michel Djotodia, qui avait conquis Bangui trois mois plus tôt à la tête d’une rébellion dévastatrice.

Faux naïf, l' »influenceur global » joue à merveille des âpres rivalités d’ego qui opposent des despotes plus ou moins élus. Chacun veut s’offrir son forum, comme on se paie une Rolls ou une Bentley. Et ce en vertu du théorème de la Rolex cher à l’inoxydable Jacques Séguéla: si tu n’as pas ton Attias, c’est que tu as raté ta vie de chef.

Autre grief : réunions d’esprits féconds aptes à brasser de prometteurs concepts, ces clinquants barnums n’ont guère amélioré le sort des humbles. « Attias, c’est du vent, peste Jean Ping, exbaron du clan Bongo, passé voilà peu à l’opposition.

Le bilan? Zéro. Où sont les investisseurs? » Autant dire qu’il était vital pour « Mr. Nyfa » d’élargir son champ d’action à des contrées au palmarès démocratique moins indigent.

Mission accomplie avec le Sénégal, pays hôte, en novembre prochain, du 15e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie(OIF). Performance d’autant plus méritoire que Richard l’Africain avait su séduire en leur temps les Wade père et fils; quitte à se voir épinglé alors par un rapport de la Cour des comptes dakaroise.

« Pure calomnie », proteste-t-il, oeuvre de « blogueurs manipulés par des concurrents déçus ». Qu’à cela ne tienne : du Nyfa 2012 à la soirée de gala d’un forum sud-africain de nations émergentes, Macky Sall avoue avoir été bluffé par la qualité de la partition. Triomphe équivoque pour le chef d’orchestre, aussitôt accusé de bénéficier par faveur présidentielle d’un marché de gré à gré.

A la clef, cette empoignade homérique survenue le 7 janvier entre Jacques Habib Sy, délégué général à la Francophonie, et son adjoint. Pour avoir admis publiquement que c’était bel et bien le chef de l’Etat qui avait « donné le marché », le premier déclencha le courroux du second, dissuadé in extremis de quitter les lieux avec perte et fracas.

« Mon aveu n’était qu’une boutade », élude aujourd’hui le sieur Sy. La vérité ? Il y a bien eu, à en croire un familier du palais, « appel d’offres restreint », mais Macky Sall eut d’autant moins de mal à dicter son choix que le dossier d’Attias apparaissait comme le plus abouti. « Qu’il s’agisse du contrat ou de son montant, soupire une productrice de télévision, l’opacité pollue l’atmosphère. »

De fait, quiconque parvient à clarifier l’énigme budgétaire mérite un Pulitzer d’honneur. 16 milliards de francs CFA de « charge opérationnelle », soit plus de 24 millions d’euros, concède du bout des lèvres un officiel sénégalais.

La part d’Attias? Mystère.

« Tous les chiffres qui circulent sont farfelus, assène celui-ci. L’enveloppe vouée à la com’ sera de l’ordre de 400000 euros. » « Ma société, insiste-t-il, s’apparente plutôt à une fondation à but non lucratif. »

N’exagérons rien. Jackpot ou pas, tout forum fournit un précieux ticket d’entrée, monnayable ensuite auprès d’investisseurs désireux de pénétrer le marché local.

Le Nyfa? Attias estime le budget à 5 millions de dollars, dont 5% lui reviendraient sous forme d’honoraires. 5 millions, soit, selon lui, l’équivalent de 17 pages de publicité dans le New York Times, montant pris en charge à 80 % par l’Etat gabonais, et dont les quatre cinquièmes seraient dépensés in situ.

Sans compter les projets ébauchés dans les couloirs. Admettons. Qu’est-il advenu, par exemple, du hub pétrolier de Port-Gentil, esquissé l’an dernier?

Réponse: « Je l’ignore. » Quant au site officiel de l’événement, il dépeint un Gabon de Cocagne hélas inconnu des Gabonais.

L’enjeu financier embrase ici plus ardemment qu’ailleurs la société civile. Laquelle, pugnace jusqu’à l’outrance, flétrit l' »imposture » Attias et la « gabegie » Nyfa.

Emmené par Marc Ona Essangui, militant intransigeant de la transparence, le Forum des indignés du Gabon (FIG) animera une fois encore un virulent contre-forum; on y dénoncera les pénuries d’eau, la misère de ces hôpitaux où l’on accouche à même le sol, les éboulements meurtriers des bas quartiers et les crimes rituels.

L’an dernier, Ona et les siens avaient ainsi, au grand dépit d’Ali Bongo, dissuadé le cinéaste américain Spike Lee de faire le voyage de Libreville.

Pour Attias, l’affaire est entendue: ces imprécateurs, qu’il accuse d’avoir « insulté » son épouse, se sont discrédités…
Tour à tour chaleureux, séducteur, hâbleur et didactique, le Franco-Marocain globalisé peut se révéler, dans l’adversité, cassant et condescendant.

Y compris envers une presse africaine qu’il urge selon lui de « professionnaliser ».

Le 16 mai, dans un salon de l’hôtel Méridien de Libreville, on l’a ainsi vu riposter, entre solennité et agacement, aux questions de confrères rétifs à son credo.

« L’écosystème Richard, décode un de ses anciens associés, c’est un staff réduit de collaborateurs loyaux et corvéables à merci. Il exige d’eux, comme de ses prestataires extérieurs, une fidélité exclusive.

Et se raidit dès qu’on échappe un tant soit peu à son orbite. » Il arrive donc que la machinerie Attias, si bien huilée soit-elle, grince aussi quelque peu. Nous voilà quittes.

Vincent Hugeux et Anne Vidalie

L’Express.fr Article original

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