Irak : trois roquettes frappent directement l’ambassade américaine à Bagdad, une première

Ces tirs s’ajoutent à la série d’attaques ayant visé l’ambassade américaine. Aucune n’a été revendiquée, mais Washington a plusieurs fois accusé des milices pro-Iran.

Le Monde avec AFP Publié hier à 22h34, mis à jour à 08h01

 

Manifestation à Bagdad, dimanche 26 janvier.
Manifestation à Bagdad, dimanche 26 janvier. KHALID MOHAMMED / AP

Trois roquettes ont frappé, dimanche 26 janvier, pour la première fois directement, l’ambassade américaine à Bagdad. Quelques heures après les tirs, les Etats-Unis ont « appelé le gouvernement de l’Irak à remplir ses obligations, afin de protéger [leurs] installations diplomatiques ».

Ces tirs de roquettes s’ajoutent à la série d’attaques ayant visé ces dernières semaines l’ambassade américaine, située dans la zone verte ultrasécurisée de Bagdad, et des bases irakiennes abritant des soldats américains. Aucune n’a été revendiquée, mais Washington a plusieurs fois accusé des milices pro-Iran.

Une roquette s’est écrasée dimanche sur une cafétéria de l’ambassade à l’heure du dîner, tandis que deux autres se sont abattues à proximité, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une source au sein des services de sécurité. Le porte-parole du département d’Etat américain a précisé dans un communiqué que, depuis septembre, « il y a eu plus de quatorze attaques menées par l’Iran et les milices soutenues par l’Iran contre du personnel américain en Irak ».

« Agression »

AHMAD AL-RUBAYE / AFP

Le premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, a dénoncé une « agression » qui pourrait « transformer l’Irak en zone de guerre »A la fin de décembre, un sous-traitant américain a été tué par un tir de roquettes sur une base dans le nord du pays.

En représailles, Washington a mené des raids aériens le 29 décembre contre plusieurs bases des brigades du Hezbollah, un groupe armé chiite irakien membre du Hachd Al-Chaabi, coalition de paramilitaires dominée par des factions pro-Iran et intégrée aux forces régulières. Au moins vingt-cinq combattants des brigades du Hezbollah ont été tués dans les frappes et, le 31 décembre, des milliers de leurs partisans ont attaqué l’ambassade américaine.

Environ 5 200 soldats américains sont stationnés en Irak pour mener la coalition antidjihadiste. Le sentiment antiaméricain dans le pays s’est ravivé après la mort du général iranien Ghassem Soleimani et de son lieutenant irakien Abou Mahdi Al-Mouhandis, tués dans une frappe de drone américaine à Bagdad le 3 janvier. Le puissant leader chiite Moqtada Al-Sadr a organisé vendredi à Bagdad un rassemblement de ses partisans pour réclamer le départ des troupes américaines.

Ces tirs qui se sont abattus dimanche sur l’ambassade américaine de Bagdad ont eu lieu alors que des milliers de manifestants protestaient dans la capitale irakienne, ainsi que dans plusieurs autres villes du sud du pays, dans une ambiance tendue, après avoir été délogés samedi. A Nassiriya, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur la foule, tuant une personne et en blessant des dizaines d’autres, selon une source médicale.

lemonde.fr

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