Quand les médias encouragent le Hamas©

 Quand les médias encouragent le Hamas

Par Michèle Mazel

Ce vendredi – le 27 avril –   des journalistes du monde entier – ou plutôt leurs stringers    à  Gaza, ont pu voir et filmer la cinquième édition de la « grande marche du retour. » Cette fois, ce n’était plus la multitude des premiers jours mais quelques centaines d’hommes bien déterminés à faire à tomber la barrière de sécurité séparant Israël de la Bande de Gaza, dont elle s’est entièrement retirée depuis 2005.

 Cisaillant les fils de fer barbelés protégeant la barrière, lançant divers projectiles dont des cocktails Molotov, ils étaient encouragés de la voix et du geste par les dirigeants du Hamas – à l’aide de mégaphones car ils se tenaient à une distance respectueuse.

Trois des manifestants qui avaient réussi à franchir la barrière ont été abattus. Rappelons que la « grande marche du retour » a pour but de   faire « rentrer chez eux » les Gazaouis, un chez-eux dont ils se sont enfuis « ou ont été chassés » en 1948 lors des durs combats qui ont opposé les défenseurs du jeune état aux armées de cinq pays arabes qui cherchaient à l’anéantir.

On imagine aisément l’impact de l’arrivée de centaines de milliers de Gazaouis surexcités hurlant Allah Akhbar sur les kibboutzim situés de l’autre côté de la barrière. Enfin, on devrait l’imaginer car la presse occidentale n’évoque pas cette aspect, ne trouvant apparemment rien à redire à une entreprise qu’ils qualifient de pacifique, accusant l’armée israélienne de réagir avec une force démesurée ; quant aux organisations de défense des droits de l’homme elles font assaut de condamnations.

Des esprits cyniques feraient remarquer que le président syrien Assad en Syrie tue sans états d’âme en une seule journée beaucoup plus de Syriens que la totalité des victimes des cinq journées de manifestations – 45. L’armée israélienne, quant à elle, souligne que la quasi-totalité (80%) des victimes étaient des djihadistes du Hamas.

Quoi qu’il en soit, d’autres manifestations sont prévues. Il n’y a que deux résultats possibles. Soit les Gazaouis réussiront à détruire la barrière et à pénétrer en territoire israélien, forçant l’armée israélienne à déclencher un déluge de feu pour leur faire rebrousser chemin, soit ladite armée continuera à les empêcher de détruire ladite barrière.

Dans l’un et l’autre cas le résultat final sera le même, Israël restant maître de son territoire ; ce qui changera, c’est le nombre des victimes. Quelqu’un peut-il l’ignorer ? Non et surtout pas le Hamas qui sait très bien à qui il a affaire. Alors pourquoi ne pas arrêter ?

Eh bien parce que les médias occidentaux travaillent pour lui. Ce que veut le Hamas, c’est la destruction d’Israël. Il ne s’en cache pas et le répète à l’envie. C’est au renforcement de ses moyens militaires qu’il consacre toutes les ressources de Gaza, sans se soucier du bien-être de la population. Construction de tunnels d’attaque, de missiles sophistiqués, de drones. Seulement, cela n’est pas suffisant.

Alors ce qu’il n’a pas réussi par la force, lors de plusieurs confrontations militaires, ce que les manifestants n’arrivent pas à faire, la mobilisation de la presse s’en charge.  Jour après jour, des articles diabolisent Israël qui tuerait de braves protestataires sans défense, tandis que d’autres remettent en cause sa légitimité, en prônant le droit au retour des millions de « réfugiés » qui sont en fait les enfants et arrière-petits-enfants des réfugiés de 1948 que leurs frères arabes ont sciemment enfermés dans des camps. Israël, pour sa part, a accueilli et intégré un nombre bien plus important de Juifs chassés des pays arabes.

Par ©Michèle Mazel