Le premier Ministre libanais démissionne, après une tentative d’assassinat contre lui.
C’était le « dernier juste » dans le Sodome et Ghommore libanais. Sa démission fait aussitôt perdre toute légitimité aux ruines de la souveraineté libanaise. 
Saad Hariri lors d’une conférence de presse à Paris le 1er septembre 2017. ludovic MARIN (AFP/Archives) 
Le Premier ministre libanais a accusé le Hezbollah chiite et son allié iranien de « mainmise » sur le Liban

Une tentative d’assassinat contre le Premier ministre libanais Saad Hariri aurait été déjouée à Beyrouth quelques jours avant sa démission, a rapporté samedi la chaîne satellitaire Al-Arabiya basée à Dubaï,. Mais la chaîne libanaise contrôlée par le parti d’Aoun,  OTV, a déclaré que les forces de sécurité libanaises, à la solde du Hezbollah, nient farouchement cette tentative de meurtre. Hariri lui-même, qui a flairé  à temps le complot en marche contre lui, pense, en revanche, que l’Iran et le Hezbollah récidiveront.

Selon cette source, les commanditaires de l’assassinat auraient tenté de perturber la liaison entre les postes de sécurité lors d’un déplacement du Premier ministre.

« Je sens que ma vie est visée », a affimé Hariri.

Pour lui, l’Iran et son bras armé du Hezbollah font de l’ingérence dans toutes les affaires arabes, mais il reste convaincu que « le bras de l’Iran sera tranché ».

« Le mal que l’Iran propage dans la région lui reviendra en retour de flammes », a dit Hariri, accusant Téhéran de propager le chaos,  les frictions et la destruction à travers toute la région.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé samedi, à la surprise générale, sa démission en accusant le Hezbollah chiite et son allié iranien de « mainmise » sur le Liban et en disant craindre pour sa vie.

« J’annonce ma démission du poste de Premier ministre », a déclaré M. Hariri, qui se trouve actuellement en Arabie saoudite, dans un discours retransmis par Al-Arabiya.

La démission, totalement inattendue, intervient un an après sa nomination, à la tête d’un cabinet de 30 membres. Le puissant mouvement armé du Hezbollah chiite fait partie de son gouvernement. Jusqu’à présent, ce gouvernement est parvenu à éviter la majeure partie des débordements du conflit syrien à l’extérieur de ses frontières.

Hariri a par ailleurs précisé que le Liban vivait une situation similaire à celle qui prévalait avant l’assassinat en 2005 de son père Rafic Hariri, ex-Premier-ministre. Quatre membres du Hezbollah sont mis en cause dans ce meurtre qui a ébranlé le Liban.

JOSEPH EID (AFP/File)L’ancien Premier Ministre Rafiq Hariri a été assassiné dans l’explosion massive d’une voiture piégée à la bombe, qui a tué 22 autres personnes en 2005. JOSEPH EID (AFP/File)

 

Le Hezbollah est un allié crucial du régime de Bachar al-Assad dans la guerre en Syrie voisine. Il est soutenu par Téhéran et est le seul parti libanais à avoir gardé ses armes et les avoir fait fructifier, grâce à son parrain iranien, après la fin de la guerre civile au Liban (1975-1990).

Bête noire d’Israël, le Hezbollah refuse d’abandonner son arsenal, principale pomme de discorde dans le pays.

« L’Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (…) Le Hezbollah est le bras de l’Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes« , a dénoncé M. Hariri, un proche de Ryad.

Et « ces dernières décennies, le Hezbollah a imposé une situation de fait accompli par la force de ses armes », a ajouté le Premier ministre démissionnaire, qui lisait son discours derrière un bureau, devant un drapeau libanais.

Le Liban a connu davantage de divisions avec la guerre en Syrie, entre détracteurs et partisans du régime de Damas. M. Hariri est farouchement hostile au régime syrien.

 

 

Saad al-Hariri (Photo: Reuters)

Saad al-Hariri (Photo: Reuters)

Le pays reste profondément divisé, avec un camp fidèle à l’Arabie Saoudite, dirigé palr le Musulman sunnite Hariri, et un camp fanatiquement adepte de l’Iran, représenté par le Hezbollah. Le Président Michel Aoun, ancien hôte de la France, élu en octobre 2016, après plus de deux ans de vide présidentiel, est un valet servile du Hezbollah. Tout dernièrement, il n’a pas craint le ridicule, alors qu’il frissonne chaque fois qu’un avion de l’IAF survole son palais de carton, en s’exclamant : « Israël perdra la prochaine guerre contre le Liban ». Il est de plus en clair que c’est Hassan Nasrallah qui lui met en bouche les discours qu’il prononce.

Son élection n’a été possible que grâce à l’approbation d’Hariri de sa candidature comme Président, à la suite d’u accord en sous-main stipulant qu’Aoun le nommerait immédiatement Premier Ministre.

Dans un communiqué, le Bureau présidentiel a déclaré qu’Aoun a été informé par Hariri par un appel téléphonique de sa démission, ajoutant que le président attend, désormais le retour d’Hariri au pays pour clarifier les circonstance de sa démission et agir en conformité avec les lois libanaises.

La démission d’Hariri fait l’effet d’une bombe à Beyrouth et on doit s’attendre à des tensions ethno-politiques dans le pays. Elle ouvre la porte à une incertitude profonde et une potentielle instabilité, jetant dans le doute les résultats des  prochaines élections parlementaires prévues pour le début de l’année prochaine, qui ont été reportées de façon répétée.

Elle survient au cours d’une escalade rhétorique de la part de l’Arabie Saoudite contre son archi-rival iranien.

 

Al-Hariri in his resignation speech, Saturday

Al-Hariri lors de son discours de démission, Samedi

 

Lors du premier commentaire iranien à ce propos, Hossein Sheikholeslam, un conseiller du Ministre iranien des affaires étrangères, a décrit la démission d’Hariri comme mal avisée et dit qu’elle ne présage rien de bon pour le Liban ». Dans des commentaires sur Al-Alam TV, il a accusé les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite de chercher l’escalade.

Dans le pays, l’engagement de plus de 8.000 mercenaires du Hezbollah pour assurer la survie de Bachar al Assad reste un sujet hautement controversé. Pour Hariri la politique du Hezbollah a poussé le Liban « dans l’œil du cyclone ».

Ses attaques contre le Hezbollah surviennent à la suite d’un nouveau train de sanctions américaines contre le groupe, dont beaucoup redoutent qu’elles impactent négativement l’économie du Liban.

Hezbollah Secretary-Genera Hassan Nasrallah (Photo: EPA)

Le Secrétaire-Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah (Photo: EPA)

 

Hariri a déclaré remettre sa démission avec la « certitude que la volonté des Libanais reste forte ».

« Malgré tous mes efforts et mes promesses d’unifier les Libanais pour établir le principe d’auto-suffisance (à l’égard des Iraniens), l’Iran continue d’abuser du Liban », a t-il précisé.

Plus tôt, cette semaine, le Ministre saoudien des Affaires du Golfe, Thamer al-Sabhan a vertement critiqué le Hezbollah, appelant à son « renversement » et en promettant des « évolutions stupéfiantes » dans les prochains jours, au cours d’une interview avec la télévision libanaise MTV. Une partie du tableau vient d’être dévoilée.

 

Al-Hariri and US President Trump (Photo: AP)

Al-Hariri et le Président Trump (Photo: AP)

 

Al-Sabhan a rencontré Hariri en Arabie Saoudite, alors qu’Hariri, toujours premier ministre était en visite. Hariri est revenu brutalement dans le royaume vendredi avant d’annoncer sa démission samedi.

Par tweets, après la rencontre, Hariri et al-Sabbhan ont décrit leur réunion comme « fructueuse », et se traduisant par des accords sur bien des questions concernant le Liban. Al Sabhan, entre autres, a critiqué le gouvernement libanais par e qu’il tolère le dénigrement du royaume par le Hezbollah

Il a fait comprendre un peu plus tôt que ceux qui coopèrent avec le Hezbollah doivent être sévèrement « punis ».

Roi Kais a contribué à ce récit.

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דוב קרבי dov kravi

Un rapprochement avec Israël, peut-être ? J’imagine les tractations en sous-mains, mais c’est bien tard.