Un vendredi avec les troupes de Tsahal affrontant les émeutiers palestiniens en lisière de Gaza 

Alors que nous nous dirigeons vers la barrière de sécurité, nous apercevons un gros nuage de fumée noire qui ‘élève vers le ciel. « Ils brûlent des pneus », me dit l’éclaireur, alors qu’il efface un sourire. « Le fait de brûler des pneus rend superbement à l’appareil photo ».

Il sert dans cette zone depuis des années, et il a déjà vu tout cela en long et en large. Les manifestations palestiniennes qui ont éclaté à la suite de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par Donald Trump ne le surprennent plus. Elles se déroulent tous les jours de la semaine, mais les vendredis, après la prière dans les mosquées, le Hamas et le Djihad Islamique font des efforts particuliers pour envoyer les jeunes Gazaouis protester le long de la barrière de sécurité.

Nous nous arrêtons derrière un monticule de terre, adjacent à la barrière de sécurité. Derrière se dissimulent des soldats des Golani et des unités Duvdevan, divisés en petits groupes, ne relevant pas la tête par prudence. Les manifestants palestiniens lancent des billes en verre et en marbre contre eux en utilisant les lance-pierres. Si de telles billes frappent à la tête ou dans d’autres parties sensibles du corps, elles peuvent tuer. Il n’y a que 30 ou 40 mètres séparant les soldats et les manifestants en certains endroits. A cette distance, les billes sont aussi dangereuses qu’une balle, peut-être même plus.

 

On trouve des centaines de Palestiniens de l’autre côté de la barrière. Derrière eux, à plusieurs centaines de mètres, on trouve une autre rangée de manifestants.

Non loin de la barrière, se dressent des tours d’observation du Hamas et du Djihad Islamique. Même sans jumelles, on peut voir des hommes armés se tenant à l’intérieur. Leur travail est de s’assurer ne pas perdre le contrôle des événements. Le Hamas veulent des manifestations qui ont une bonne allure devant les caméras et appareils-photos, mais pas des combats qui débouchent sur l’escalade.

Un groupe rompt les rangs de la vague palestinienne en avant et court vers la barrière. Les snipers de Tsahal, cachés sous des filets de camouflage, ajustent la visée de leurs fusils M-24 (SniperWeaponSystem– basé sur la carabine Remington 700- portée entre 800 à 1250 m), en attendant et en demandant l’autorisation de tir. Il n’y a que les commandants de brigade ou de bataillon qui peuvent donner l’autorisation de tir. Et même en ce cas, c’est seulement dans les jambes. Les balles sont d’un calibre de 7, 62 mm et c’est pourquoi les snipers font attention de ne pas tirer au-dessus de la zone des jambes.

Glass marbls catapulted at Israeli troops

Billes de verre catapultées contre les troupes israéliennes

 

Le groupe de Palestiniens qui courrait vers la barrière, une minute auparavant, disparaît. Ils ont réussi à se réfugier dans un fossé creusé à l’intérieur du « périmètre » du côté palestinien de la barrière. Ils tentent de se rendre jusqu’à la barrière de barbelés que Tsahal a élevée l à pour faire en sorte qu’il soit plus difficile pour les Palestiniens d’atteindre la barrière principale et de la saboter.

Plusieurs des jeunes palestiniens, âgés de 18 à 25 ans, agitent des drapeaux palestiniens. Tout d’un coup, après avoir disparu dans le fossé, la tête de plusieurs de ces Palestiniens réapparaît tout près de la barrière de barbelés et ils tentent de la saboter. Une Jeep de Tsahal, équipée de rampe de lancement de gaz lacrymogène, tire plusieurs volées dans leur direction. Ils quittent la barrière et plongent dans leur fossé.

Le Hamas tente de ne pas pousser vers l’escalade

Tout cela se produit dans la zone ouest de la barrière de sécurité. Cette zone est sous souveraineté palestinienne, mais Tsahal ne permet pas aux Palestiniens d’y pénétrer. L’endroit est large de plus de 200 m. L’ordre donné à l’armée stipule que quand un Palestinien armé atteint cette zone, les soldats doivent tirer pour l’abattre, parce qu’il est considéré comme un terroriste. Mais les Palestiniens provoquant les soldats de Tsahal, à présent, ne sont pas armés.

L’officier commandant l’unité actuellement stationnée derrière le monticule de terre, obtient l’accord d’ouverture de feu pour empêcher le sabotage de la barrière, mais les snipers ne se pressent pas. Ils attendent patiemment le moment où ils ont une cible claire dans la partie inférieure du corps.

Un des snipers voit une tête dépasser près de la barrière. Quand le jeune Palestinien saute pour sortir et commence à saboter la barrière, le sniper ajuste et tire dans la partie inférieure de son corps. La balle frappe le sol juste à côté du Palestinien, provoquant un petit nuage de poussière qui s’échappe. Le sniper prononce des malédictions en reprenant son souffle : « A cette distance, je n’aurais pas dû le manquer », dit-il. Il demande l’autorisation et la reçoit, qu’un véhicule se rende à portée de tir pour voir si son fusil et son viseur sont correctement ajustés. Un ajustement inexact peut déboucher sur des erreurs fatales.

Clashes on the Gaza border (Photo: Reuters)

Affrontements à la frontière de Gaza (Photo: Reuters)

 

L’un des commandants me dit que son objectif est que cet événement se termine sans victimes du côté palestinien et certainement aussi, sans aucune perte parmi les soldats de Tsahal.

« Des victimes côté palestinien ne fait que les agiter un peu plus et met de l’huile sur le feu, conduisant à de nouvelles manifestations », dit le commandant.

Juste à l’instant un petit garçon apparaît avec un drapeau à la main et les snipers ne tirent pas. L’enfant plante le drapeau sur le monticule de terre du côté gazaoui de la barrière et plonge en retournant dans la tranchée.

« Très bien. Laissons-le faire », dit quelqu’un. « Le drapeau palestinien est de leur côté. Laissons le flotter tant qu’ils veulent. On n’essaie même pas de l’abattre » (le drapeau).

Le nom du jeu, ici, c’est la retenue, et on joue ce jeu selon ses règles déterminées à l’avance. Nous sommes face à la partie Est des camps dits de « réfugiés » adjacents à Khan Younès. En même temps, il existe six autres points chauds où se déroulent des affrontements et les événements qui s’y déroulent sont fondés sur les mêmes règles : des pneus brûlés, des cris « Allahu Akbar », des Palestiniens qui courent vers la barrière et tentent de la saboter en agitant des drapeaux palestiniens tout près, des snipers de Tsahal qui tirent de temps en temps et des Jeep lançant des grenades de gaz lacrymogènes.

« Aujourd’hui, il n’y a qu’un nombre relativement restreint de manifestants » me dit un commandant.

Il y a environ 500 jeunes Palestiniens juste en face de nous et plusieurs centaines d’autres sur d’autres points chauds. Il apparaît qu’après le tir de roquettes à midi, le Hamas ait décidé de ne pas pousser les choses au-delà de ce stade. Le nombre de protestataire est encore plus faible qu’auparavant et leurs provocations sont considérées comme modérées.

Les djihadistes du Hamas retiennent leurs tirs.

Autour de midi, les choses se sont avérées bien moins modérées. Deux roquettes ont été tirées en direction d’un endroit où se déroulait une cérémonie commémorative en mémoire du soldat Oron Shaul de Tsahal, dont le corps est détenu par le Hamas. Les roquettes étaient relativement de petit calibre, des Katiouchas de 107 mm, qui ont été interceptées par Dôme de Fer, le système de défense anti-missiles.

Mais il y a aussi eu un tir d’obus de mortier et il a frappé une maison dans l’une des communautés toutes proches de la barrière, causant des dégâts sur la structure. Derrière ce tir de roquettes, on croit voir la main des groupes salafistes,du genre qjue Tsahal définit comme « rebelle », mais Tsahal a immédiatement répliqué par un tir de tank et des missiles d’avions de chasse,frappant des positions du Hamas guère différentes de celles qui se trouvent devant nous.

Il semble que le Hamas joue le syndrome de la porte tournante avec ces groupes salafistes, de façon à ne pas se laisser déborder par leurs actions et parfois les dirigeants de Gaza font arrêter certains membres de ces organisations, dont certaines ont prêté allégeance à Daesh ou Al Qaïda. Le Djihad Islamique et le Hamas ne sont pas intéressés à une escalade réelle et les djihadistes des deux organisations postés en face de nous ne répliquent pas aux tirs des snipers de Tsahal et ne cherchent pas à blesser les soldats hébreux. Il ne fait aucun doute que la dissuasion de Tsahal opère.

 

Evacuating wounded Palstinians on Gaza border (Photo: Reuters)

Évacuation de Palestiniens blessés à la frontière de Gaza (Photo: Reuters)

« Ils savent très bien que s’ils ouvrent le feu, ça ne mettrait pas longtemps avant que toutes leurs positions le long de la ligne de front ne soient rasées, autant que leurs infrastructures en profondeur dans la Bande », me dit un commandant. Récemment, des avions de Tsahal ont rendu visite à beaucoup d’ateliers de fabrication d’armes du Hamas et du Djihad Islamique dans la Bande de Gaza.

En haut de la liste des priorités du Hamas, on trouve la logique à mener pour tirer le meilleur parti de la « réconciliation » palestinienne, notamment pour se placer en Judée-Samarie et y mener des actions de plus grande ampleur (attentats-kidnappings). Les Egyptiens font aussi pression sur le Hamas afin de finaliser ce processus de réconciliation avec Abbas et ramener le calme dans la Bande de Gaza, empêcher le transfert d’armements et de combattants de Gaza vers Daesh dans le Sinaï.

Le Hamas espère aussi à ce qu’Abbas renouvelle l’afflux de financements et d’aide civile vers la Bande, pour continuer à creuser des tunnels plutôt que de soulager les difficultés de la population. L’hiver étant présent, le Hamas craint surtout la colère de la population, qui pourrait s’inspirer de ce qui se passe en Iran, et retourner ses frustrations contre le mouvement terroriste au pouvoir. Le Hamas tente donc de détourner la responsabilité de la gestion civile et économique vers Abbas. Dans une telle situation, la branche armée du Hamas serait alors libre de se préparer au prochain cycle d’affrontement violent avec Tsahal.

 

Le Hamas suit les pas du Hezbollah

Le Hamas tente actuellement d’imiter le Hezbollah, qui laisse le gouvernement libanais diriger la vie quotidienne et l’économie au Liban, tout en y participant, alors que le groupe terroriste se focalise sur le renforcement de sa puissance de feu et les combats en Syrie. L’escalade contre Israël, en ce moment, ne se produira qu’en se conformant à ce modèle.

Israël n’a pas non plus d’intérêt particulier à pousser vers une escalade en ce moment, même si Tsahal est parfaitement préparé et bien mieux qu’il ne l’était avant l’Opération Bordure Protectrice et les autres campagnes qui l’ont précédée. Actuellement, le principal objectif de Tsahal est de parfaire les obstacles souterrains et au-dessus du niveau du sol le long de la frontière de Gaza, de telle façon qu’ils apportent non seulement la sécurité aux résidents vivant près de la barrière, mais aussi un sentiment renforcé de leur sécurité.

 

Evacuating wounded Palstinians on Gaza border (Photo: Reuters)

Évacuation de Palestiniens blessés à la frontière de Gaza (Photo: Reuters)

 

Pour éviter l’escalade qui saboterait ces efforts, qui ont été décidés en tant qu’objectif stratégique, Tsahal assure de répliquer à tout tir de roquette en frappant des cibles du Hamas. De cette façon, l’armée travaille à maintenir la dissuasion et fait comprendre clairement qu’à toute violation de la souveraineté, y compris en ce qui concerne l’interruption de la construction de ces obstacles, correspondra une ferme réponse militaire.

En début de soirée, alors qu’il commence à faire sombre, les manifestants du côté palestinien se dispersent, mais les soldats de Tsahal demeurent à côté du monticule de terre, une heure encore pour s’assurer qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise.

Les événements de ce jour ne sont guère différents de ceux des trois précédents vendredis et ressembleront très probablement à ceux des prochains vendredis.

Ron Ben Yishai|Publié le :  29.12.17 , 23:27

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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pablo

LES CHIENS ABOIENT ET LA CARAVANE PASSE

Marc A

Assurément, si un palestiniens se fait toucher, les propals vont se plaindre qu’ils ne faisaient que jouer aux billes