La Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Navi Pillay a estimé lundi que les forces syriennes avaient « vraisemblablement » commis des crimes contre l’humanité dans leur campagne de répression et a fait état de bombardements aveugles à Homs .

« La nature et l’étendue des exactions perpétrées par les forces syriennes
indiquent que des crimes contre l’humanité ont vraisemblablement été commis depuis mars 2011″, a déclaré Mme Pillay devant l’Assemblée générale de l’ONU.

« Des informations indépendantes, crédibles et corroborées indiquent que ces
exactions font partie d’une campagne large et systématique d’agression contre
les civils », a-t-elle ajouté, estimant qu’elles étaient perpétrées avec
« l’aval ou la complicité des autorités au plus haut niveau ».

« Les violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme (en
Syrie) ont non seulement continué, mais nettement augmenté » depuis le début de l’année, a souligné Mme Pillay.

Elle s’est déclarée « particulièrement consternée » par les violences à Homs
(centre de la Syrie).

Citant des « informations crédibles », elle a estimé que plus de 300 personnes sont mortes dans cette ville au cours de bombardements
aveugles de zones résidentielles.

« Selon des informations crédibles, l’armée syrienne a bombardé des
quartiers de Homs densément peuplés lors de ce qui apparaît comme une attaque sans discernement contre des zones civiles », a-t-elle expliqué.

« Plus de 300 morts ont été signalées dans la ville depuis le début de cette attaque il y a dix jours, la majorité victimes du bombardement ».

« La communauté internationale doit s’assurer que ces crimes sont
sanctionnés », a martelé Mme Pillay, rappelant qu’elle avait « encouragé le
Conseil de sécurité à saisir la Cour internationale de Justice ».

Tout en réaffirmant que l’ONU était désormais incapable de fournir un bilan
précis des victimes faute de pouvoir recueillir sur place des informations
fiables, elle a estimé le nombre de morts à « beaucoup plus de 5.400 », le
dernier bilan donné par l’ONU, et a estimé que « les forces de sécurité ont tué
plus de 400 enfants ».

« Des dizaines de milliers de personnes, dont des enfants, ont été arrêtées,
dont plus de 18.000 sont toujours détenues arbitrairement », a encore indiqué
Mme Pillay.

Elle a fait état de « nombreuses informations » sur des cas de viols
en détention, « essentiellement commis sur des hommes et des garçons ».

Avec cette répression accrue, « le risque d’une crise humanitaire dans
l’ensemble de la Syrie augmente » ainsi que la menace d’une guerre civile, a
conclu la Haut Commissaire.

Au cours du débat, le représentant syrien à l’ONU Bachar Jaafari a réitéré
les accusations de Damas sur une implication d’Al-Qaïda dans la révolte,
citant des informations de presse sur les récents attentats de vendredi à Alep
(nord).

« J’espère que le Haut Commissariat mentionnera cela dans son prochain
rapport », a-t-il lancé.

Interrogée sur ce point, Mme Pillay a répondu que ses services « avaient
besoin d’informations plus fiables« .

« Il est impératif, a-t-elle dit, que le gouvernement syrien autorise les journalistes, la commission d’enquête (du Haut commissariat) et moi-même à vérifier sur place l’existence et l’ampleur d’activités terroristes » en Syrie.

NEW YORK (Nations unies), 13 fév 2012 (AFP)

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