La Jordanie risque-t-elle de connaître le même scénario que la Tunisie, la Libye ou l’Egypte ?

Même si à première vue, le pouvoir du roi Abdallah II ne semble pas encore directement menacé, son prestige et sa popularité sont en baisse et les risques de soulèvements sont croissants, selon le spécialiste du Moyen-Orient Dr. Assaf David, associé de recherche à l’Institut Truman.Selon l’universitaire, « les troubles ont paradoxalement commencé en Jordanie avant la vague de révoltes qui a frappé le monde arabe, et ils ont pour origine la politique économique du roi, perçue comme de plus en plus favorable aux Palestiniens du royaume, majoritaires, mais au détriment des tribus bédouines qui soutiennent traditionnellement la famille hachémite depuis neuf décennies».

Depuis la création de l’Etat artificiel de Jordanie, suite à l’amputation par les Britanniques de toute la rive orientale de la Palestine promise au Foyer national juif, un délicat découpage s’était installé dans le royaume : le secteur public et le pouvoir politique aux mains des bédouins fidèles au roi, et le secteur privé aux Arabes palestiniens.

Or depuis un certain temps, le gouvernement jordanien vend des biens d’Etat qui appartenaient à l’ «establishement» militaire et qui sont rachetés par des acquéreurs étrangers dont des Palestiniens.

Le Roi a également mis en œuvre une nouvelle politique en nommant à des postes importants des personnes en fonction de leurs capacités et non plus de leur origine sectorielle ou ethnique, autre motif de mécontentement des tribus bédouines jusqu’à présent favorisées.

Et pour appliquer sa politique, Abdallah II a créé un circuit parallèle aux institutions officielles dominées par les bédouins.

Même si les manifestations en Jordanie n’ont pas l’ampleur de celles des autres pays arabes, le Dr. Assaf David note toutefois « qu’elles deviennent de plus en plus fréquentes et hostiles au Roi ».

Ce dernier avait eu la sagesse d’ordonner le désarmement des forces de police afin d’éviter des drames qui pourraient sonner le signal de départ d’un véritable soulèvement.

« Au début, les manifestants exigeaient des réformes, mais maintenant ils visent directement la famille royale », indique Dr. David.

Le Royaume hachémite n’est pas en danger à court terme car le régime tient grâce à des généreux « bakshish » versés aux différentes tribus en contrepartie de leur soutien, des nominations clés et une certaine répression.

Mais il est indéniable que les Jordaniens voient ce qui se passe dans les autres pays et se prennent aussi à rêver de « lendemains meilleurs ».

L’un des signes qui indique la direction que prend le royaume hachémite sont les querelles de plus en plus nombreuses que se livrent des tribus entre elles.

Même s’il n’est pas d’accord avec l’idée selon laquelle « la Jordanie c’est la Palestine », le Dr. Assaf David se dit « obligé de reconnaître que c’est vers une solution de ce style que l’on se dirige, au vu de ce qui se prépare en Jordanie, car le royaume ne pourra pas éternellement fermer les yeux sur le fait que depuis sa création, les trois-quarts de sa population sont des Arabes palestiniens ».

Shraga Blum

Israel7

Lundi 19/03/2012

http://www.israel7.com/2012/03/jordanie-le-trone-d%E2%80%99abdallah-ii-en-question/

mots clé : abdallah II jordanie roi abdallah Palestine Royaume Hachémite
Foyer National juif Israel

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