LE RÉCIT DE LA JOURNÉE 74 personnes ont été tuées dans des violences qui ont éclaté mercredi soir après un match entre deux équipes égyptiennes à Port-Saïd. Les Frères musulmans accusent les partisans de l’ancien président Hosni Moubarak.

Au Caire, ce jeudi après-midi. Plusieurs rassemblements se sont formés pour protester contre les violences de la veille au stade. (Photo Suhaib Salem. Reuters)

L’essentiel

Un match de football entre les équipes égyptiennes d’al-Masry et al-Ahly a dégénéré en affrontements hier soir à Port Saïd, dans le nord du pays. On compte au moins 74 morts et des centaines de blessés.

Nombre de supporteurs d’al-Ahly, l’équipe du Caire, croient à une attaque organisée contre eux par le pouvoir militaire en représailles de leur soutien au mouvement révolutionnaire. Les Frères musulmans, grands vainqueurs des dernières élections, accusent aussi les partisans du président déchu Hosni Moubarak d’être responsables des violences.

Au Caire, la foule s’est rassemblée devant le ministère de l’Intérieur cet après-midi pour protester contre la violence.

18h30 Au Caire, toujours, des manifestants blessés sont évacués en moto du secteur du ministère de l’Intérieur, où la tension monte entre police et manifestants.

17h30 La police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants au Caire, rapportent plusieurs témoins sur place, dont le blogueur Mostafa Sheshtawy, sur Twitter :

16 heures. La foule venue du club al-Ahly se dirige vers la place Tahrir, lieu symbole de la révolution. Une partie s’arrête là, une autre se dirige vers le ministère de l’Intérieur, rapporte notre correspondant au Caire Marwan Chahine. Les forces de l’ordre sont positionnées derrière des barbelés. Des supporteurs portent des écharpes avec d’un côté le nom du club, de l’autre «25 janvier», date de la révolution. Parmi les slogans : «Les ultras sont les plus forts, ils ont défendu la révolution», ou «Ce n’est pas un incident sportif, c’est un massacre militaire».

15 heures La foule se rassemble au Caire devant le club cairote al-Ahly. Des supporteurs, des soutiens de la révolution, les premiers se confondant souvent avec les seconds. Des joueurs de l’équipe sont présents.

Au centre, Ahmed Hassan, footballeur egyptien du club Al-Ahly, dans la manifestation au Caire pour protester contre la flambée de violence de la veille. (Photo Khaled Desouki. AFP)

A la morgue du Caire, les familles des victimes viennent chercher les corps de leurs fils ou frères tués au stade.


(Photo Asmaa Waguih. Reuters)

14 heures Les têtes continuent de tomber : après le chef de la sécurité locale et la direction de la fédération de foot egyptienne, le gouverneur de Port-Saïd est débarqué. «Sa démission a été acceptée», a informé le Premier ministre.

13h20 Le Premier ministre égyptien Kamal al-Ganzouri annonce le limogeage de la direction de la fédération égyptienne de football.

Article original des événements au stade.

13 heures La chef de la diplomatie de l’Union européennne, Catherine Ashton, demande l’ouverture d’une «enquête indépendante» pour déterminer les causes des violences.

12h50 Des supporteurs du très populaire club cairote Al-Ahly sont rassemblés sur la place Tahrir, le symbole de la révolution égyptienne au Caire, pour protester contre les violences de la veille. Une marche vers le ministère de l’Intérieur, accusé d’inertie pendant les violences, est prévue dans l’après-midi.

Des supporteurs de Al-Ahly chantent des slogans anti-violence, ce matin au Caire. (Photo Asmaa Waguih. Reuters)

Midi «C’est un jour noir pour le football. Une telle catastrophe est inimaginable et ne devrait pas se produire», commente Sepp Blatter, le président de la Fifa, dans un communiqué.

11 heures La Confédération africaine annonce qu’une minute de silence sera observée avant tous les prochains matches de la CAN-2012 en mémoire des victimes de Port-Saïd.

9 heures La police indique avoir arrêté 47 personnes. Le directeur de la sécurité de Port-Saïd est démis de ses fonctions.

Article original un supporteur de l’équipe Al-Ahlya, qui se trouvait dans le stade. Lui aussi croit à des heurts organisés : «Ce qui s’est passé a été soit planifié soit organisé, il n’y a pas d’autre scénario possible, c’était bien plus que de simples affrontements de match de foot que connaissent les supporteurs»

8 heures Le bilan est de 74 morts et pourrait s’alourdir. La plupart des décès sont dus à une asphyxie, les gens ayant été pris dans le mouvement de foule, mais aussi à des blessures graves à la tête.

Le stade ce matin (Photo Mohamed Abd El Ghany. Reuters)

3 heures du matin au Caire

Le train de Port Said arrive dans la capitale, transportant des supporteurs rescapés des affrontements. Certains sont blessés.

Article original

Hier soir

Al-Masry, un club de Port-Saïd, fait subir à Al-Ahly, un des meilleurs clubs d’Egypte, sa première défaite (3-1) de la saison, à la 17e journée du championnat national. Tout de suite après la fin du match, des centaines de supporteurs d’Al-Masry, pourtant victorieux, envahissent le terrain, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous, et commencent à lancer des pierres et des bouteilles contre ceux d’Al-Ahly, célèbre équipe du Caire. Les lumières du stade sont éteintes (fin de la vidéo), ce qui alimentera la thèse de l’attaque planifiée.

Des supporteurs s’affrontent à coups de poings, et selon de sources médicales, plusieurs sont morts ou ont été blessés à l’arme blanche.

La foule tente de fuir le stade :

(Photo AFP)

L’armée est les forces de police sont déployées:

(Photo Reuters)

Les Frères musulmans, grands vainqueurs des dernières élections, accusent les partisans du président déchu Hosni Moubarak d’être responsables des violences. «Les événements de Port-Saïd ont été planifiés et sont un message des partisans de l’ancien régime», affirme le député Essam al-Erian dans un communiqué publié sur le site du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique de la confrérie. La thèse du complot se progage.

Cet épisode meurtrier intervient un an, jour pour jour, après la «bataille des chameaux» place Tahrir au Caire, quand le pouvoir avait tenté de briser la contestation en lançant des chameaux et des chevaux sur les manifestants.

Libération.fr Article original

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