Kerry doit rencontrer à Genève son homologue iranien ZarifLe secrétaire d’Etat américain John Kerry va se rendre à Genève ce vendredi pour aider à trouver un accord dans le dossier du nucléaire iranien, a indiqué un haut responsable du Département d’Etat. Les discussions doivent s’achever dans la journée au Palais des Nations.

Ce voyage a été fait à l’invitation de la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton. La venue du secrétaire d’Etat américain doit « contribuer à rapprocher les points de vue dans la négociation », a ajouté ce responsable. Selon la chaîne de télévision NBC, M. Kerry doit rencontrer à Genève son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

Des responsables iraniens se sont dits jeudi prudemment optimistes sur les perspectives d’un accord, même si rien n’a été finalisé. Au coeur de ces discussions « extrêmement complexes », figure une proposition iranienne en échange d’un assouplissement des sanctions économiques occidentales, selon les négociateurs.

L’Iran et les six puissances mondiales (le groupe des 5+1, soit ​les 5 membres du Conseil de sécurité de l’ONU + l’Allemagne) tiennent actuellement une réunion de deux jours à Genève visant à mettre fin à une décennie de confrontation avec Téhéran au sujet de ses ambitions nucléaires.

En échange de «mesures vérifiables et concrètes » pour répondre aux préoccupations internationales de longue date, les puissances mondiales envisageraient « un allègement limité, ciblé et réversible qui n’affecte pas l’architecture de base des sanctions », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney lors d’un conférence de presse.

Si l’Iran ne parvient pas à démontrer des progrès sur son programme nucléaire, l’allègement « modéré » des sanctions pourrait être inversé, et des sanctions plus sévères pourraient être imposées, a précisé Carney.

Plus tôt dans la journée, le négociateur en chef iranien Abbas Araghchi avait affirmé à télévision d’Etat iranienne que les groupe des 5+1 réunis à Genève avaient accepté la proposition iranienne d’alléger les sanctions en échange d’une limitation de ses activités nucléaires.

Bien qu’il ait qualifié les négociations de « très difficiles », il a dit qu’il s’attendait à un accord sur les détails au plus tard vendredi, lors de la dernière ronde de négociations.

Les progrès dans les négociations multilatérales se sont reflétés jeudi lors d’une rencontre bilatérale tenue entre les responsables américains​ et iraniens en marge de la réunion entre l’Iran et les six puissances mondiales.

Une réunion d’une heure entre les délégations américaine et iranienne, dirigée par le sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires politiques Wendy Shermanand et le ministre adjoint des Affaires étrangères iranien Abbas Abbas Araghchi, aurait permis des «conversations substantielles et sérieuses », a affirmé un responsable de haut niveau du département d’État américain.​

Sortir de l’impasse

Suite à l’annonce de la la nouvelle, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a écrit sur son compte Twitter: « Si les nouvelles que je reçois de la proposition imminente par le P5 +1 sont vraies, c’est l’affaire du siècle, pour l’Iran ».​

Netanyahou avait plus tôt dans la journée déclaré qu’accepter la proposition de compromis sur le nucléaire iranien serait « une erreur historique », lors d’une conférence tenue à Jérusalem.

«Les propositions de Genève affaiblissent la pression sur l’Iran. Ses concessions sont tout sauf des concessions. Israël rejette totalement les propositions de compromis qui émanent des discussions à Genève. Les accepter serait une erreur historique qui permettrait à l’Iran de continuer à développer son programme nucléaire, » a souligné le chef du gouvernement israélien qui a ajouté : « Les propositions de Genève affaiblissent la pression sur l’Iran. Ses concessions sont tout sauf des concessions.

M.Netanyahou, recevant mercredi le secrétaire d’Etat américain John Kerry, a répété qu’il attendait « un démantelement total, complet et pacifique des capacités d’armements nucléaires de l’Iran, la fin de tout enrichissement, de toutes les centrifugeuses et la fin du réacteur au plutonium ».

Il s’est dit « trés préoccupé » par tout accord partiel qui permettrait à l’Iran de maintenir ses capacités et réduirait les sanctions. « Nous ne nous engagerons pas dans un mauvais accord si un accord ne peut pas être trouvé », a rappelé John Kerry.

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a indiqué jeudi que « L’Iran fait des progrès dans les négociations qui se tiennent à Genève entre l’Iran et le groupe des 5+1 sur son programme nucléaire, mais les discussions ne sont pas faciles ».

« Les discussions se sont bien déroulées, » a déclaré Zarif à Reuters après la première séance du deuxième round de négociations qui va durer 2 jours.

Le ministre des Affaires étrangères s’est entretenu dans la matinée avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Au cours de cet entretien, il s’est montré optimiste quant à la conclusion d’un accord d’ici à la fin de la semaine.

« Si tout le monde essaie de son mieux nous pouvons y parvenir », a-t-il déclaré aux journalistes après cette discussion.

Michael Mann, le porte parole de Catherine Ashton, qui préside les travaux, a indiqué de son côté que les discussions sont « extrêmement complexes et entrent dans une phase sérieuse ».

« La première session a été bonne », a-t-il dit en référence à une réunion plénière qui a duré 45 minutes. Les discussions comportent un volet politique et un volet technique, a rappelé M. Mann en indiquant qu’il y a toujours un accord entre toutes les participants pour ne pas communiquer sur leur contenu pour le moment.

Mercredi, un haut responsable américain avait déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à proposer à l’Iran un allègement restreint des sanctions si Téhéran acceptait un « premier pas » non précisé.

« Ce que nous attendons maintenant est une première phase, un premier pas, un accord initial qui arrête la progression du programme nucléaire iranien pour la première fois depuis des dizaines d’années et potentiellement le fait revenir en arrière », a affirmé ce responsable sous couvert d’anonymat.

En échange Washington est prêt à « offrir un soulagement dans les sanctions, limité, ciblé et réversible sans toucher dans ce premier pas à l’architecture de ces sanctions ».

Les négociateurs sont sous pression à Washington, avec un Congrès de plus en plus impatient de durcir encore les sanctions économiques contre l’Iran et à Téhéran , avec l’aile dure du régime, opposée à toute concession sur l’enrichissement d’uranium qu’elle considére comme un droit.

Les négociateurs iraniens avaient réussi lors de la réunion de la mi-octobre à Genève a détendre pour la première fois l’atmosphère et à engager un dialogue subtantiel, pour la première fois directement en anglais, entre tous les participants.

Ils ont reçu dimanche le soutien de poids du Guide la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur ce dossier stratégique, et a appelé à ne pas les « affaiblir » dans « leur mission difficile ».

08-11-203/ I 24 NEWS Article original

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