Les Britanniques sont quatre fois plus nombreux à soutenir l’interdiction totale de contacts avec la branche politique que ceux qui s’y opposent.

L’opinion du pays est mise à nu pour la première fois, dans un sondage exclusif de ComRes pour Jewish News, alors que les députés se préparent à débattre si on doit étendre le bannissement de contact au-delà de la seule branche militaire -mesure boiteuse surtout soutenue par le Quai d’Orsay français.

Lors d’un sondage représentatif sur 2.038 adultes, 44% disent qu’ils soutiendraient ou soutiendraient fortement la proposition consistant à désigner l’aile politique du Hezbollah comme émanant d’un groupe terroriste, en comparaison de seulement 10% qui s’y opposent. Avec 46% de sondés répondant : « Je ne sais pas », cela équivaudrait à un chiffre stupéfiant de 81% de ceux qui expriment un point de vue qui soutient franchement ou par abstention sa désignation comme groupe terroriste.

Les jeunes sont les opposants les plus nobreux, avec 23% des 18-34 ans, qui expriment un point de vue s’opposant à cette proposition, contre seulement 17% des plus de 55 ans.

Parmi les sondés Juifs, 91% soutiennent le projet de loi, avec seulement 9% qui disent « ne pas savoir ». Les Musulmans sont plus du double à soutenir une extension de cette interdiction de commerce avec la branche « politique » du groupe terroriste, comparés à ceux qui s’y opposent.

Les résultats vont probablement faire pression sur le gouvernement pour qu’il prenne, finalement, des mesures contre le Hezbollah, qui est déjà complètement interdit aux Etats-Unis, au Canada et au sein de la Ligue Arabe et qui est lié à des attentats meurtriers contre Israël et les Juifs, autour du monde, dont les attentats à la bombe de 1994 contre un centre caritatif juif, l’AMIA à Buenos Aires, qui avait fait 85 morts.

La Députée Joan Ryan

La présidente des Amis Travaillistes d’Israël, la députée Joan Ryan, qui a organisé et animera le débat de la Chambre des Communes, aujourd’hui, a bien accueilli ce « solide soutien », démontré par le sondage, et souligné des déclarations répétées de personnages importants du Hezbollah tournant en dérision la suggestion qui ferait que les deux branches soient deux entités distinctes.

Elle dira aux députés : « Après les terribles attentats du Pont de Londres, la Première Ministre a dit « Il est temps d’être franche – il y a bien trop de tolérance à l’extrémisme dans notre pays ». Je suis entièrement d’accord. Mais, depuis si longtemps, alors que son gouvernement n’interdit pas la soit-disant branche politique du Hezbollah – une organisation motivée par la haine des Juifs, qui promeut et encourage le terrorisme et appelle à la destruction de la seule démocratie du Moyen-Orient – il s’avère que cette tolérance prolifère ».

L’ex-Ministre du Cabinet conservateur Theresa Villiers, fait écho à ses appels : « Il est artificiel de distinguer les activités de ces deux éléments au sein de cette organisation djihadiste hautement extrémiste », a t-elle dit. « J’exhorterai le gouvernement à écouter les points de vue exprimés dans ce sondage et à bannir la branche « politique » du Hezbollah ».

Sadiq Khan, maire de Londres, s’est joint, l’été dernier, aux appels municipaux de longue haleine pour que ce groupe terroriste soit totalement banni d’Angleterre, à la suite de défilés de drapeaux du Hezbollah brandis ouvertement à travers les rues de Londres, au cours de la « Journée d’Al Quds » dorénavant annuelle.

A cette occasion, les organisateurs ont évacué les plaintes contre ces drapeaux portant l’insigne d’un fusil brandi, en insistant mensongèrement que leur soutien n’irait u’à la branche « politique » de l’entité terroriste, en mettant en évidence le vide juridique qui leur permettait de déployer des drapeaux en toute impunité. Dans le cadre de la loi à l’étude, la police la police devrait être claire en démontrant que le « contexte et la manière » dont ce drapeau a été érigé constitue bien un soutien spécifique à la branche armée (d’un fusil tout-à-fait explicite sur le drapeau).

Le service de protection de la Communauté, le Conseil Dirigeant Juif, le Bureau des Députés (Juifs) et l’Alliance Israélo-britannique font prtie de ceux qui appelle le Secrétaire à l’Intérieur à garantir que de telles scènes ne se reproduiront pas. Jewish News et la Fédération Sioniste ont aussi lancé une campagne appelant à un tel changement. Paul Charney, président de la FS, a déclaré : « Il est temps que le Secrétaire de l’Intérieur prenne l’initiative et interdise complètement le Hezbollah et qu’il se mette à l’écoute du peuple ».

Amber Rudd, actuelle Secrétaire d’Etat à l’Intérieur, a promis de prendre en compte les appels à un bannissement, mais elle a refusé de livrer un commentaire valide,dans une lettre de réponse au Maire de Londres.

Andrew Hawkins, responsable de ComRes a déclaré : « Il semble n’y avoir aucune raison à supposer que, si les 46% qui n’ont pas voulu exprimer leur opinion avaient été mieux informés, leurs avis auraient été si différents de celle de ceux qui se sont exprimés.

« Ce sondage montre qu’étendre la désignation du Hezbollah comme organisation terroriste serait un geste politique à faible risque et qu’il peut sans doute mettre la pression sur Jeremy Corbyn, soit pour qu’il s’aligne sur une telle décision, soit qu’il la condamne clairement ».

Par JUSTIN COHEN 24 janvier 2018, 6:07 pm

Adaptation  : JForum