
Le nouveau procureur général de la Cour pénale internationale : le « moins pire » des choix ?
Le successeur de la Gambienne Fatou Bensouda à la tête de la Cour pénale internationale a été désigné: il s’agit du de l’avocat britannique Karim Ahmad Khan. Il a été élu avec les voix de 72 pays sur les 122 que compte cette institution dont la légitimité est largement écornée.
Cet avocat de 50 ans qui a fait ses armes à l’ancien Tribunal pour l’ex-Yougoslavie a déjà à son actif la direction d’une enquête sur les crimes contre l’humanité commis par le groupe Etat islamique, mais sans suites judiciaires sérieuses, mais il a aussi défendu des personnes peu recommandables tels que Saïf al-Islam, fils de l’ancien président libyen Mouammar Kadhafi ou encore l’ancien vice-président kényan William Rutto, soupçonné de crimes contre l’humanité. Il a également été avocat au tribunal spécial de la Haye créé pour poursuivre en justice les assassins (du Hezbollah) de l’ancien Premier ministre libanais Rafik Al-Hariri.
Selon le proverbe « au royaume des aveugles les borgnes sont rois », en Israël et aux Etats-Unis on estime que ce candidat est le « moins pire » qui ait pu être élu, car Karim Khan est considéré comme le « plus modéré » dans la politisation de la CPI qui a festoyé durant le mandat de Fatou Bensouda qui s’est distingué par sa focalisation sur Israël et les Etats-Unis, deux pays dont le système judiciaire est pourtant bien solide.
Les trois autres candidats étaient l’irlandais Fergal Gaynor, l’espagnol Carlos Castresana et l’italien Francesco Lo Voï, actuel procureur général de Palerme.
Karim Khan, qui prendra ses fonctions le 16 juin prochain, va-t-il tourner la page Bensouda et redorer le blason assombri de cette cour ou va-t-il prendre le train en route et notamment accéder aux demandes effrontées de l’Autorité Palestinienne qui mène une guerre de délégitimation judiciaire de l’Etat d’Israël ?
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