Enfin en Israël des rabbins se penchent sur le problème du guet, et risquent de revenir sur une veille solution pratiquée en France jusque dans les années 60, en mettant une clause de nullité de la kétoubah dès le mariage.

 

Une organisation cherche à mettre fin au problème des agounot, ces femmes « enchaînées » à leur union matrimoniale.

Des experts rabbiniques et juridiques se sont réunis dimanche afin de trouver une formule juridique qui permettrait aux femmes de demander le divorce devant un tribunal juif – une tentative pour atténuer une pratique selon laquelle seul un homme peut délivrer un guet ou acte de divorce religieux.

Le rabbin David Stav, co-foundateur et président de l'organisation des rabbins Tzohar , à la 5e conférence présidentielle annuelle à Jérusalem le 20 juin 2013 (Crédit photo : Flash 90/file)

Selon la loi juive, si un mari refuse de délivrer le guet à son épouse malgré sa demande, elle reste enchaînée au mariage – un statut connu en hébreu sous le nom de aguna – et ne peut pas se remarier religieusement, même si le couple est de facto séparé.

La réforme de l’enregistrement des mariages, proposée dimanche par Tzohar, une organisation de rabbins orthodoxes qui vise à rationaliser et à améliorer les services rabbiniques, marche sur la frontière mince entre les exigences pour instaurer des pratiques de mariage civil – actuellement inexistantes en Israël – et la conformité à la rigueur de la loi juive.

Le nouveau contrat de mariage, conçu en collaboration avec l’association du Barreau d’Israël, répond aux exigences rabbiniques et de la loi israélienne dans un but de mettre fin au phénomène desagounot.

« Personne ne mérite de rester enchaîné dans un mariage terrible avec un couteau sous la gorge », a déclaré le rabbin David Stav, le président de Tzohar.

« Cet accord peut et doit devenir la norme dans la société israélienne pour s’assurer que la fin d’un mariage et la séparation d’avec votre partenaire soient traitées avec respect et dignité », a-t-il dit.

Parce qu’en Israël, les événements du cycle de la vie comme les naissances, les décès et les mariages sont contrôlés par des tribunaux religieux qui fonctionnent sous l’autorité de l’Etat, la décision a des ramifications tant juridiques que civiles.

Religieuses ou non, les femmes qui ne divorcent pas par des tribunaux juifs restent légalement tenues par leur mariage selon le droit civil israélien.

« Si cet accord avait été disponible pour moi il y a quelques années, l’histoire de ma vie aurait probablement été très différente », affirme Dorit Stern, dont le divorce religieux a été refusé par son mari pendant six ans.

« Une personne qui est dans cette situation est coincée – ne peut pas progresser, ne peut pas se marier, ni avoir des enfants. La solution à ce problème existe et je suis si heureuse que quelqu’un se soit finalement levé et travaille sur la question. »

Times of Israël

NDLR – La solution relative au guet existe depuis bien longtemps, mais c’est sous la pression des milieux orthodoxes lituaniens, qu’il y a eu cette rétrogradation en la matière notamment en France. Voir la conférence du Grand Rabbin Sirat, dans sa troisième partie. Il est à redouter que même si des rabbins orthodoxes remettent en place la solution en question en Israël, celle-ci ne soit pas adoptée en France pour des raisons d’attachement au judaïsme lituanien, qui n’est pourtant pas le nôtre.

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires