Des voies distinctes américano-saoudiennes de sortie de Syrie convergent vers Bagdad

 

Le retrait envisagé de Syrie, formulé par le Président américain Trump, déposerait un lourd fardeau sur les épaules des Saoudiens. Le prince héritier prévoit de se rendre prochainement à Bagdad.

« Accordez-moi 4 milliards de $ pour couvrir les frais de maintien de l’administration locale à flot et pour réhabiliter le nord de la Syrie », a déclaré le Président Trump au Prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, quand ils se sont rencontrés à la Maison Blanche, le 20 mars. Trump parlait des zones sous contrôle des Forces Démocratiques Syriennes kurdes, soutenues par l’armée américaine.

Ce défi a mené à  un autre : le commentaire brutal du Président, vendredi 30 mars : « Nous renvoyons Daesh en enfer. Nous sortirons de Syrie, probablement,très bientôt. Laissons d’autres nations s’occuper de tout cela, maintenant. Très, très bientôt, nous en sortirons ».

Certains responsables à Washington ont expliqué que ce commentaire « n’était pas une simple bulle de pensée impulsive » comme certains l’ont traité. Trump pense qu’après la défaite de Daesh, l’Amérique en a fait assez et que le temps est venu pour que d’autres pays interviennent et s’occupent de leurs propres intérêts sécuritaires en Syrie.

Certains responsables disent aussi que cela explique la décision du Président d’annuler une subvention américaine de 200 millions de $, visant à soutenir le gouvernement local du nord de la Syrie. Ils disent qu’elle a été approuvée par Rex Tillerson, avant qu’il ne se fasse limoger en tant que Secrétaire d’Etat, et sans que le président ne le sache et dès que Trump en a entendu parler, il a saisi son téléphone et a arrêté le transfert de fonds.

On n’a pas rapporté la façon dont le Prince a répliqué au défi de Trump au cours de leur rencontre à la Maison Blanche. Cependant, neuf jours plus tard, on cite MbS dans le Time Magazine, insistant au cours d’une interview, en disant que le retrait des troupes américaines de Syrie pourrait créer « beaucoup de troubles dans la région » et affirmant : « Si vous retirez ces troupes de Syrie, vous allez perdre ce point de contrôle ».

Nos sources soulignent la disparité évidente entre le Président américain, qui se focalise sur le nord de la Syrie, alors que le Prince couronné est inquiet à cause de l’Est. En effet, ce dernier suppose correctement que Trump veut parler d’un retrait des troupes américaines de toute la Syrie.

Le départ des forces américaines de leurs base à l’Est de l’Euphrate exposerait instantanément l’Est de la Syrie aux incursions iraniennes et des milices pro-iraniennes venues d’Irak et qui poseraient une menace directe à la Jordanie et à Israël. Le Président Trump semble avoir décidé que ce ne devrait pas être un problème américain et que ses forces en ont fait bien assez. C’est maintenant à l’Arabie Saoudite, à Israël, à l’Irak et à la Jordanie de prendre ces secteurs en charge.

L’une des étapes dans les travaux à ce sujet, selon nos sources, est que le prince héritier saoudien va se rendre en visite à Bagdad et voir s’il rassembler une sorte de front d’opposition à l’expansion iranienne, ou, peut-être, persuader le premier Ministre irakien Haydar al-Abadi, d’envoyer des troupes irakiennes à la frontière syrienne.

Afin d’obtenir le meilleur effet, le Prince cherche à programmer cette visite, qui est toujours en négociation, pour la mi-avril, peu de temps avant les élections générales en Irak du 12 mai. Pour Téhéran, une visite de l’héritier du trône saoudien à Bagdad, ainsi que dans les villes chiites du sud que l’Iran considère comme ses bastions, représenterait une provocation sans précédent et un défi contre sa sphère fondamentale d’influence au Moyen-Orient.

Adaptation : Marc Brzustowski

  

Disparate US-Saudi exit-Syria paths set to converge in Baghdad

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Calimero

C’est une erreur de l’Amérique de se retirer de Syrie aussi bien du Nord que de l’Est. L’Amérique perdra du même coup son influence dans la région. La Syrie, Liban et l’Irak seront perdus pour l’Amérique. L’Amérique perdra du même coup son soi disant « allié », la Turquie, et mettra en difficulté des pays proche de l’Amérique comme la Jordanie, l’Arabie Saoudite et l’Egypte. Ces derniers pays n’auront pas d’autre choix que de s’allier à Israël sous peine de disparaitre définitivement de la soufrage de la terre. Car l’Europe est en traine de lâcher les sunnites (Jordanie, Arabie Saoudite et l’Egypte) en faveur des chiites, l’Iran. La Russie et la Turquie (bien qu’officiellemnt sunnite) sont ouvertement de plus en plus du côté des chiites d’Iran et des terroristes du Hezbollah à la solde de l’Iran.