Cette année les deux sidrot  Tazria et Metsora sont reliées.

Dans la parasha de Tazriâ il sera question au début de l’accouchée et de la période pendant laquelle la personne sera isolée ; puis, il s’agira de la lèpre –qui n’est ici qu’une affection des temps bibliques – la metsora, ou lèpre, provoquera encore un isolement mais ce ne sont pas pour les mêmes raisons.

Ainsi commence la première section :אישה כי תזריע….  “lorsqu’ une femme aura accouché et qu’elle sera isolée à cause de sa souffrance, au huitième jour on circoncira l’excroissance de l’enfant »….   Ces quelques mots sont importants car porteurs d’enseignements importants.

D’une part, la femme  après son accouchement est isolée et ce n’est que plus avant dans notre lecture que seront définies les différentes périodes d’éloignement,  mais ce qui saute aux yeux c’est que la Torah préfère parler d’abord de la circoncision.

Cet acte que D. a tout d’abord exigé d’Abraham est une intervention qui « imprime » un sceau ou une marque  indélébile dans la chair de l’homme  qui contracte une alliance avec son Créateur.

Le fait que la circoncision doive s’effectuer le huitième jour est si important que l’on ne repousse pas  cette cérémonie même si cela doit avoir lieu un shabbat, un jour de jeûne tel que le 9 av ou même le jour de Kippour !

L’organe sur lequel est pratiquée la circoncision revêt aussi une importance que l’on pourrait « classer » en deux degrés : le premier étant parce que cet organe représente la reproduction humaine et donc la transmission des gènes mais surtout de l’acceptation de l’appartenance au peuple juif jusqu’au plus profond de l’intimité de l’être humain ; et,  le huitième jour car il symbolise ce qui se situe au-delà du sacré et du naturel le chiffre 7 étant, comme nous le savons non seulement un indice de kedousha ou de sainteté mais encore de naturel, le monde ayant été créé en 6 jours mais cette création ayant été couronnée par le diadème du shabbat.

Le 8 vient donc briser ce cycle naturel et fait entrer l’acte dans un cycle nouveau au-dessus du naturel. Adam – le premier homme de la création – a été formé par D  et était déjà circoncis. Moïse – Moshé Rabbénou – est né déjà circoncis, dans une Egypte ennemie qui guettait les vagissements des premiers nés  nous donnerons un peu plus bas les commentaires concernant ces pauvres premiers-nés mâles.

Après avoir donné les instructions concernant l’accouchée voici que vont suivre tout une suite de détails concernant les atteintes épidermiques contractées par des personnes se laissant aller au colportage de faux bruits, de médisance ou de « mauvaise langue ».

Le mot « metsora » מצורע, désigne une sorte de lèpre – cette maladie n’existe plus – pourrait être l’abréviation des mots : מוציא לשון הרע soit « fait de la médisance ».

En effet, les commentateurs et le Hafetz Hayim en particulier font remarquer que, si l’on pratique la médisance ou le colportage de faux bruits ou d’informations diverses et non exactes et/ou n’ayant aucune utilité, nous pouvons constater que nous entraînons la personne sur laquelle ont été tenus des propos diffamants  vers un isolement qui est quelque chose que D. exècre car HaShem, par-dessus tout, aime l’Union.

En proclamant que D. est Un, nous affirmons notre foi en Lui et nous nous réunissons autour de cette Unicité or, si nous provoquons l’isolement d’une personne de son entourage, nous initions alors une opération que D refuse.

Seul le Cohen était habilité à examiner les plaies et à déterminer s’il s’agissait de lèpre ou pas, de combien de jours devait être l’isolement et le processus de purification.

Lorsqu’une période est seule elle n’a pas de force pour établir ou construire même s’il y a  deux personnes, il ne peut y avoir de construction.

Celle-ci ne peut avoir lieu qu’à partir d’un groupe de 3, ainsi le triangle donnera aisément l’image d’une relation solidement établie de même que c’est avec le troisième patriarche que fut instaurée l’image du peuple d’Israël.  Car nous enseigne la tradition un lien triple ne peut jamais se défaire.

L’exemple donné de Myriam faisant de la médisance sur son frère Moïse et sa belle-sœur Tsipora : Myriam fut atteinte de lèpre et isolée et le peuple entier attendit qu’elle revînt au camp après s’être purifiée. La lèpre pouvait atteindre la personne et certaines fois, les vêtements et contaminer même les murs d’une demeure.

Pour faire guérir la lèpre il fallait que le cohen saisisse un bouquet fait de cèdre, d’hysope et d’un fil écarlate parce que le cèdre arbre magnifique et haut symbolise l’orgueil (de la personne médisante) l’hysope qui pousse partout symbolise l’humilité (et le fait de rabaisser et d’être humilié).

Car,  en faisant de la médisance, on se prend pour quelqu’un de mieux et de plus haut placé que les autres et on humilie celui sur lequel on a médit.

Le midrash raconte à propos de la naissance de Moïse que les sorciers et magiciens de Pharaon avaient averti celui-ci qu’un danger le menaçait en provenance du peuple hébreu et qu’un garçon viendrait à naître dans ce peuple qui aurait un rapport avec l’eau c’est la raison pour laquelle Pharaon imagina de tuer les nouveaux nés mâles en les jetant dans le fleuve mais un autre midrash enseigne qu’en fait Pharaon souffrait de lèpre et que les magiciens égyptiens lui avaient conseillé de prendre des bains de sang de bébés mâles hébreux……

Caroline Elishéva REBOUH

HAFTARAT TAZRIA METSORA

Lorsque deux sidrot  sont jumelées c’est la haftara de la deuxième parasha qui est lue à la synagogue et donc, voici la haftara de « metsorâ » qui se trouve dans le second livre des Rois. Le texte met en scène le prophète Elisée (Elishâ) successeur du prophète Elie. Elisée vécut au VIII ème siècle avant l’ère vulgaire. Il vécut dans le royaume d’Israël et pendant qu’il officia se succédèrent les rois Ahab, Yoram, Yoahaz, Yoash, Jéhu. Périodes troublées furent ces règnes brefs au cours desquels se succédèrent rapidement des rois ne craignant pas D.

Pendant cette période, le roi d’Aram assiégea le royaume d’Israël et la famine régna sur le pays. La population céda au désespoir.

Les personnes qui, en secret, se livraient à la médisance voyaient leur ignominie révélée aux yeux de tous par la lèpre qui les touchait et, comme il était normal d’agir en ces temps-là,  les lépreux étaient relégués aux abords des villes. Ils étaient, par conséquent, les premiers à pâtir du manque de nourriture.

Une nuit, les lépreux,n’ayant pas perçu le moindre signe de vie en provenance du camp syrien, se faufilèrent vers le camp des Syriens qui assiégeaient la ville sous les ordres de leur roi Aram,  pensant pouvoir récupérer quelque nourriture et, ils s’aperçurent que le camp avait été déserté[1] mais que nourriture et vêtements gisaient au sol en abondance, et,avaient été abandonnés. Les lépreux qui se trouvaient dans un état de pauvreté extrême profitèrent de la situation non seulement pour se nourrir mais encore pour  s’enrichir en revendant à leurs concitoyens tout ce qu’ils arrivèrent à amonceler du camp syrien.

Caroline Elishéva REBOUH

[1] En effet, il avait semblé entendre des bruits de chars et l’armée syrienne saisie de terreur s’enfuit en laissant sur place or, argent, nourriture et vêtements………

TEHILIM  56  à   64

56 – Allusion au fait que David avait été fait prisonnier et était retenu contre son gré alors que les frères de Goliath le recherchaient pour le tuer et il fut réduit au silence comme une colombe muette. Dévoré par l’angoisse de la menace qui pèse sur lui, David invoque la Miséricorde ou la Grâce divine pour le sauver des mains des Philistins.

Ils (les Philistins) se cachent et m’épient (dit David) ils inspectent mes traces et  espèrent me « piéger ».

A nouveau, David place son sort entre les « mains » de D en confiant sa destinée à la volonté du Tout Puissant.

57 – David fuyant encore devant Saül s’exclame et réclame toute la protection du D puissant en laissant toutefois échapper son étonnement devant ses « amis » Avner et Amassa qui n’ont pas éloigné la menace proférée par le roi sénile et fou. Le futur souverain d’Israël se réfugie en une « valeur sûre » : Le Créateur de toute chose et n’a aucune confiance en ses semblables.

58 à 60 (inclus) – David rappelle ici l’épisode où bien que Saül était endormi et à sa merci, il ne tua pas le vieux roi et le laissa sauf en lui laissant en prendre conscience et que les poursuites étaient vaines, et sans aucun fondement et tous les épisodes pendant lesquels David s’est vu poursuivi et pourchassé parfois aussi par des personnages qu’il croyait pouvoir compter parmi ses amis mais, qui, de par leur turpitude étaient dévoyés et leur comportement était celui des fourbes.

61 à 66 – Après avoir épanché son cœur sous l’emprise de l’angoisse, David se met sous la protection divine qui le sauvera de la méchanceté et de l’hypocrisie de ses ennemis et persécuteurs. David entonne des hymnes et des louanges en l’honneur du D Créateur qui protège ceux qui Lui sont fidèles.

Caroline Elishéva REBOUH.

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