Manifestation en faveur du président syrien Bachar el-Assad, le 4 juillet 2018 à Deraa.REUTERS/Omar Sanadiki

Le régime syrien reprend petit à petit le contrôle des provinces de Qouneitra et Deraa dans le sud-ouest de la Syrie. Face au danger pour la population de la région des rebelles ont accepté de signer un accord de capitulation.

Dans le silence de la communauté internationale, Bachar al-Assad fait taire toute forme de contestation et espoir de liberté.

Fadi Dayoub dirige une organisation qui soutient la société civile syrienne. Au début de l’année, ses équipes ont dû quitter la Ghouta orientale. Aujourd’hui, c’est le sud-ouest de la Syrie qui est en passe d’être repris.

Cet activiste le sait, le régime syrien ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas repris l’intégralité du territoire.

« Le régime a la chance d’avoir des alliés réels qui sont prêts à aller jusqu’au bout pour le soutenir, dit-il. Nous, on a des amis de la Syrie qui sont très mous dans leur soutien. Alors quand les choses sont devenues très sérieuses, ils avaient d’autres priorités que la Syrie. Malheureusement, le régime ne connaît qu’une seule réponse, c’est la force. Et donc il n’y aura pas de concession et je ne pense pas que cela va s’arrêter. »

Des milliers de familles ont fui vers la province d’Idlib encore tenue par les forces rebelles. Mais ce refuge pourrait bien être la prochaine cible du régime syrien et de son allié russe.

Pour Fadi Dayoub ce serait une nouvelle catastrophe humanitaire : « Il y a effectivement maintenant plus que le nord, une zone qui est presque équivalente à la superficie du Liban où à peu près 3 à 4 millions de personnes vivent. Pour une moitié d’entre eux, ce sont des déplacés, qui ont décidé de tout perdre pour ne pas être sous le contrôle du régime. Je vous laisse imaginer ce qu’il en sera quand finalement on va laisser le régime reprendre ces territoires. »

Sans intervention de la communauté internationale, Fadi Dayoub craint qu’une fois de plus les forces syriennes et russes visent les hôpitaux et prennent les civils en otage afin de forcer les rebelles à se rendre. Mais pour lui comme pour ses collègues, la lutte qu’ils mènent depuis 2011 ne doit pas s’arrêter. Elle ne sera jamais vaine : « Il y a quand même un certain nombre de choses qui se sont passées dans l’esprit des gens, en tout cas ceux qui ont testé la liberté. Et je ne dis pas que c’était une super liberté et que les gens étaient dans de super conditions et qu’il n’y avait pas les menaces des groupes islamistes, mais ça reste quand même quelque chose. J’ai toujours espoir pour le nord où il y a encore 3-4 millions de personnes. On peut faire beaucoup de choses avec ce nombre. Ce que j’espère maintenant, c’est que l’on sauve ce que l’on peut et on aurait quelque chose qui ressemble peut-être au Kurdistan en Irak. Une zone dans laquelle il n’y a pas ce pouvoir central qui peut venir nous gâcher tout ce qu’on peut faire. »

Par RFI

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