Syrie: la victoire électorale de B. Al-Assad saluée par l’Iran

Le président syrien Bachar al-Assad a été réélu pour un quatrième mandat avec 95,1 % des voix, à la suite d’un scrutin décrié par l’opposition et les pays occidentaux. Le pays est en plein marasme économique et ravagé par une décennie de guerre.

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour fêter la nouvelle. A la suite d’un scrutin joué d’avance, qui s’est tenu dans les régions sous contrôle du gouvernement, Bachar al-Assad a été élu président de la Syrie pour la quatrième fois, alors que le pays, ravagé par une décennie de guerre , est en pleine crise économique : dépréciation historique de la monnaie, inflation galopante et plus de 80 % de la population vivant dans la pauvreté, selon l’ONU.

Les principaux alliés du gouvernement syrien, l’Iran et la Russie, ont félicité vendredi le président Bachar Al-Assad pour sa victoire lors d’une élection largement considérée comme une imposture.

Les résultats officiels annoncés jeudi soir ont donné à Bachar Al-Assad plus de 95% des voix lors des élections présidentielles de mercredi qui ont eue lieu seulement dans les zones tenues par le gouvernement syrien.

Il étend ainsi son emprise sur le pouvoir pour un quatrième mandat.

Téhéran a décrit sa victoire comme un « grand pas » vers le rétablissement de la paix après une décennie de guerre civile en Syrie.

« La République islamique d’Iran félicite le président Bachar Al- Assad et le peuple syrien pour leur victoire décisive dans cette élection », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

« L’organisation réussie de l’élection et la participation massive du peuple syrien marquent un grand pas dans l’établissement de la paix », a-t-il ajouté.

L’autre allié clé du président syrien la Russie, l’a également félicité vendredi, saluant sa « victoire décisive » comme une « étape importante vers le renforcement de la stabilité interne ».

« Nous considérons les élections comme une affaire souveraine de la République arabe syrienne et une étape importante vers le renforcement de sa stabilité interne« , a indiqué le ministère des Affaires étrangères russe dans un communiqué.

C’est la deuxième élection présidentielle syrienne qui voit Al-Assad l’emporter depuis le début d’un conflit civil de dix ans qui a fait en Syrie plus de 388 000 morts, déplacé des millions de personnes et détruit d’innombrables infrastructures dans le pays.

Propulsé au pouvoir en 2000, succédant à son père Hafez, décédé après trente années d’un règne sans partage, Bachar al-Assad avait fustigé mercredi les Occidentaux, Washington et les Européens jugeant que l’élection n’était pas libre. En 2014, il avait obtenu plus de 88 % des voix, selon les résultats officiels.

Une élection « ni libre ni juste »

Il s’agit de la deuxième présidentielle depuis le début en 2011 d’ une guerre dévastatrice impliquant une multitude de belligérants et puissances étrangères. Né de la répression de manifestations pro démocratie, ce conflit a fait plus de 388.000 morts. Les combats ont aujourd’hui nettement baissé en intensité.

Dans un pays aux infrastructures en ruines, Bachar Al Assad se présente comme l’homme de la reconstruction, après avoir enchaîné depuis 2015 les victoires militaires avec l’appui de ses alliés, la Russie et l’Iran, reprenant les deux-tiers du territoire. Les régions autonomes kurdes du nord-est ont ignoré le scrutin. Tout comme le dernier grand bastion jihadiste et rebelle d’Idleb (nord-ouest), qui abrite quelque 3 millions d’habitants. Le scrutin excluait de facto les figures de l’opposition en exil, très affaiblie, la loi électorale imposant aux candidats d’avoir vécu en Syrie dix ans consécutifs.

Washington et plusieurs puissances européennes avaient déjà condamné à la veille de l’échéance une élection qui « ne sera ni libre ni juste ». L’opposition a parlé de « mascarade ». « Vos opinions ne valent rien », a rétorqué mercredi Bachar al-Assad. De son côté, la Russie, allié du régime syrien, a salué sa victoire « convaincante » que le Kremlin considère comme « un pas important pour renforcer la stabilité » du pays.

La Syrie, tout comme son président, est la cible de sanctions internationales. (LOUAI BESHARA/AFP)

Jforum avec i24news et Les Echos Mis à jour le 28 mai 2021

 

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