Rouhani est à Bagdad pour se servir des banques irakiennes afin de contourner les sanctions américaines sur ses ventes de pétrole

 

Le président iranien Hassan Rouhani a entamé une visite à Bagdad le lundi 11 mars dans le but principal de tirer parti des banques irakiennes en s’en servant comme mécanisme principal, pour Téhéran, afin de contourner les sanctions américaines sur ses ventes de pétrole. C’est ce que révèle en exclusivité DEBKAfile. Rouhani officialisera cet accord, en discussion depuis plus d’un mois entre Téhéran et le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi. Ils ont convenu, en principe, de mettre en place un mécanisme permettant aux clients étrangers de l’Iran d’acheter du pétrole et du gaz, au mépris des sanctions du président Donald Trump, en enregistrant les transactions comme s’il s’agissait d’achats de pétrole irakien. Le paiement doit être déposé dans les banques irakiennes à Bagdad et à Bassorah, puis transféré discrètement en euros aux banques de Téhéran.

Le Premier ministre Mahdi ne s’attend pas à ce que l’administration Trump crée des problèmes en représailles de ce subterfuge. Il subit une énorme pression de la part de l’Iran et des milices chiites irakiennes, sous la houlette du général Qassem Soleimani, chef d’Al Qods, pour ordonner aux forces américaines de se retirer d’Irak. Il pense, par conséquent, qu’il tient au-dessus de la tête de Washington la menace de céder à la pression iranienne et d’ordonner aux 5 200 soldats américains de faire leurs valises et de quitter leurs bases, au cas où les États-Unis agiraient contre les banques irakiennes qui s’unissent pour faire face aux sanctions américaines.

Cet ordre minerait la stratégie de l’administration Trump au Moyen-Orient et dans le Golfe. Les États-Unis accordent un soutien financier et militaire considérable à Bagdad afin de renforcer le pilier de cette stratégie contre la mainmise de Téhéran qui tente d’obtenir l’influence dominante sur la capitale irakienne.

Cependant, l’affaire est dans le sac. Le 6 février, le gouverneur de la banque centrale irakienne Abdolnasser Hemmat et son homologue iranien Ali Mohsen Ismail al-Alaq sont parvenus à un accord de principe. M. Rouhani, accompagné du ministre des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif et du ministre du Pétrole, Bijan Zangeneh, lors de sa visite de trois jours à Bagdad, va apposer le sceau du gouvernement iranien sur la transaction.

Dans le même temps, Washington a mis en garde le gouvernement Mahdi contre toute tentative de connivence avec Téhéran pour contourner les sanctions américaines anti-iraniennes. Le vendredi 8 mars, le secrétaire d’État Mike Pompeo a appelé le Premier ministre irakien en le mettant clairement en garde. Si les banques irakiennes concluent un accord avec Téhéran visant à neutraliser les sanctions, les États-Unis bloqueront leur accès aux marchés financiers internationaux régis par le dollar américain.

Washington et Bagdad sont sur le point de s’opposer dans un bras de fer. Il est marqué par l’activation imminente des banques irakiennes pour la levée de l’embargo américain sur les ventes de pétrole iranien, ainsi que par la menace de Bagdad d’exiger le retrait des forces américaines. Cette impasse est la raison pour laquelle les Etats-Unis ont récemment envoyé des forces supplémentaires pour renforcer leurs bases en Irak, comme le rapportait en exclusivité les sources militaires de DEBKAfile le 9 mars. Les unités supplémentaires ont été ramenées des bases américaines en Israël et en Jordanie.

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Rouhani is in Baghdad to harness Iraq’s banks for beating US anti-Iran oil sanctions

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