Mot-à-mot, Rosh Hashana signifie « la tête de l’année » tout comme rosh hodesh qui signifie « la tête du mois » et désigne le début du mois lunaire.

Au contraire des autres lois lunaires de l’année, le shabbat précédant Rosh Hashana, on n’annonce pas le début de l’année nouvelle. Rosh Hashana est aussi le début des dix jours de pénitence où chaque Juif est appelé à se repentir de ses actes passés, à prendre de nouvelles résolutions pour l’année qui s’annonce, demander pardon au Créateur mais aussi à tous ceux que nous côtoyons quotidiennement ou tout au moins régulièrement et pardonner encore à tous ceux qui viennent demander de les excuser.

Rosh Hashana s’appelle aussi fête du souvenir ou yom hazikaron car nous nous rappelons alors du sacrifice d’Isaac ou encore yom terouâ ou jour de la sonnerie du shofar (corne du bélier sacrifié à la place d’Isaac).

Rosh hashana est une fête solennelle où la tristesse est bannie malgré la gravité de ces deux jours de célébration.

On ne lit pas le Hallel pour Rosh Hashana au contraire des fêtes de Pessah, Shavouoth, Souccoth, Simhat Torah et hol hamoêd de Pessah et Souccoth, Hanouka et Rosh hodesh. Au sujet de Yom Haâtsmaouth et Yom Yéroushalayim toutes les opinions ne s’accordent pas : certains lisent hallel et d’autres pas……. Et, donc on ne lit pas le Hallel ni pour Rosh Hashana, Kippour et Pourim (car le miracle de Pourim a eu lieu en Perse et pas en Israël).

On a coutume de ne pas manger de mets épicés, vinaigrés ou amers pour Rosh Hashana mais au contraire des mets doux de manière à ce que la nouvelle année nous soit douce.


Au cours du « seder » de Rosh Hashana, seront éliminés certains fruits ou légumes dont le nom rappellerait quelque chose d’indésirable comme la carotte dont le nom hébraïque « guezer » גזר désigne une décision défavorable : guézéra (גזרה) et ce bien qu’on puisse réclamer dans nos prières des guézéroth tovoth (de bons arrêts ou de bonnes décisions).
Nous verrons plus bas de quoi se compose ce seder.
Pour ce Jour du Jugement, la tradition enseigne que pendant ces deux jours de fête toutes les âmes défilent devant le Créateur et les Anges inscrivent chacun d’entre nous sur l’un des trois registres ouverts : celui des tsadikim guemourim (des justes parfaits) des beynoniim (des moyens) et des réshaîm guemourim (des impies). Si Rosh Hashana tombe un shabbat, le jugement véritable a lieu le lendemain.

C’est à Rosh Hashana qu’ont été entendues les suppliques de Sara la matriarche, ou de Hanna –mère du prophète Samuel. C’est la raison pour laquelle l’on conseille aux femmes qui éprouvent des difficultés à devenir mère de lire la haftara de Hanna qui pria D de lui donner un enfant.
De préférence on s’habillera en blanc comme à Kippour pour exprimer notre espoir de voir nos fautes pardonnées, et pas en noir, qui rappelle le vêtement du juge.

Le son du shofar nous rappelle la création du monde, le sacrifice d’Isaac, le don de la Torah, la nécessité de faire repentance, le Jugement Dernier, le rassemblement des dispersés à la venue du Mashiah (Messie) et la résurrection des morts.


Il est impératif que chacun aille écouter le shofar le jour de Rosh Hashana et entende les 100 sonneries. Il est important d’essayer de trouver un baâltokéâ (un sonneur de shofar) pour des personnes qui ne peuvent se déplacer. Evidemment, le shabbat, on ne sonne pas le shofar.

L’après-midi du premier jour de rosh hashana on procède à la cérémonie de « tashlikh » c’est-à-dire que la communauté se réunit près de la mer, d’une rivière/fleuve, d’un lac, d’un étang ou même d’une grosse flaque d’eau ou d’un robinet ouvert et on y récite une prière dont le but est de se débarrasser de ses péchés et que l’eau les emporte. Si le premier jour est un shabbat, on fera tashlikh le deuxième jour.

On a coutume de ne pas dormir l’après-midi de rosh hashana pour « être éveillé » lorsque les anges passent pour nous inscrire sur le registre de la vie.

On a coutume d’allumer une bougie qui restera allumée les deux jours de Rosh Hashana de manière à pouvoir éventuellement allumer le gaz pour y cuire des aliments d’un repas à l’autre – sauf le shabbat bien entendu.


Si Rosh hashana est suivi d’un shabbat par exemple et qu’on doive cuisiner des mets un jour de fête pour le shabbat, il est nécessaire de faire un « êrouvtavshiline ». Il suffit de réserver une halla ou un petit pain, un œuf dur, un morceau de viande que l’on pourra manger au cours de l’un des repas du shabbat.

On prendra donc en main un plat où seront disposés le pain ou le gâteau, l’œuf et la viande ou le poisson et l’on dira :

ברוך אתה ה’ אלקינו מלך העולם אשר קידשנו במצוותיו וציוונו על מצות ערובl’on ajoutera ensuite la phrase suivante visant à permettre – par procuration – à quiconque aurait oublié de faire ce êrouv, de pouvoir tout de même

cuisiner pour Shabbat :

בהדין ערובה יהא שראל נא לאפוי ולבשולי ולאטמוני ולאדלוקי שרגה ולמעבד כל צרכנא מיומא טבא לשבתא לנו ולכל ישראל הדרים בעיר הזאת.

בערוב הזה מותר לנו לאפות ולבשל ולהטמין חמין ולהדליק נר ולעשות כל צרכינו מיום טוב לשבת לנו ולכל ישראל הדרים בעיר הזאת.
Voici le texte phonétique en araméen et en suite en hébreu puis la traduction en français :

Bé’hadine arouba yéhé sharal ana laafouyé oulevashoulé ouléatmouné oulé’hadlouké shéraga ouléméâbedkoy ltsarkhanané yoma taba léshabata lanou oulékhol Israël ‘hadarim baîr ‘hazoth.
Béêrouv ‘hazé moutar lanou lééfoth oulevashel oulé’hatmine hamine oulé’hadlik ner vélaâssot kol tsarkhénou méyom tov léshabbat lanou oulékol Israël ‘hadarim baîr ‘hazoth.

Par ce êrouv il nous est permis de cuire au four , de cuisiner ou d’enterrer le hamine /dafina ou d’allumer une bougie et faire tout ce dont nous avons besoin de la fête au shabbat pour nous et pour tous les juifs qui habitent cette ville.

Certaines maîtresses de maison préfèrent préparer à l’avance tous les repas nécessaires à la fête et au shabbat de manière à éviter d’avoir à commettre des erreurs. Cependant il peut se créer un problème d’emmagasinage des plats cuisinés et aussi pour réchauffer ces plats car il est permis d’allumer le gaz à partir d’une flamme déjà existante (veilleuse allumée depuis la veille de la fête) et pas avec un allumeur automatique dont sont engénéral équipées les cuisinières ; mais il y aura un problème pour la plaque électrique nécessaire au réchauffage des plats du shabbat et de la dafina/hamine…. Il y a plusieurs possibilités :

1) – A la veille du shabbat, un peu avant l’entrée du shabbat, on allume le gaz et on le met en veilleuse en disposant par-dessus des diffuseurs de chaleur (car on ne doit pas voir les flammes) ou bien, se pourvoir d’une plaque spéciale de shabbat pour le gaz, dispositif qui permettra ainsi de tenir les aliments au chaud pendant le shabbat qui suit la fête ou pour la fête qui suit le shabbat.

2) – Brancher la plaque électrique depuis la veille de la fête (car, il sera interdit de brancher la plaque électrique pendant la fête) avec une minuterie de shabbat pour prise électrique et ne faire fonctionner la plaque qu’une heure par jour par exemple, puis, un peu avant l’heure d’entrée du shabbat, et, un peu avant shabbat, neutraliser tous les crans de la minuterie pour que la plaque ne s’arrête pas de fonctionner tout le shabbat (prolonger ou modifier le fonctionnement d’un appareil électrique est permis pendant qu’il fonctionne).

Il est utile de rappeler à ce propos que pendant la fête, il est permis d’allumer le gaz et de le laisser à flamme moyenne et de le baisser en prenant conscience qu’on ne pourra l’augmenter et le baisser à volonté. De même, il sera interdit de l’éteindre sauf en faisant déborder une casserole d’eau ou si un courant d’air éteint le gaz.

Il est du devoir du Chef de famille de rappeler d’allumer la bougie et de faire le êrouv et à la maîtresse de maison d’allumer les bougies de veille de fête. A ce propos, certains ont l’habitude d’allumer les bougies les deux soirs mais à cause des horaires qui risquent d’empiéter sur le shabbat, certains préfèrent n’allumer que le premier soir.

A la bénédiction habituelle de l’allumage des bougies de shabbat, à la place de « ner shel shabbat » on dit « ner shel yom ‘hazikarone » et, elle ajoutera la bénédiction de shé’héhéyanouvékiyémanouvé’higuiânoulazémane ‘hazé. Certains préconisent de mettre un vêtement nouveau ou de disposer sur la table un fruit nouveau.

Le lendemain du deuxième jour de Rosh Hashana est le jeûne de Guédalia. Si la fête est immédiatement suivie du shabbat, le jeûne aura lieu le surlendemain et, en tant que jeûne déplacé ou retardé, ce jeûne sera observé avec moins de rigueur (plus de « kouloth ») pour chaque question particulière, il convient de demander à un rav ce qu’il est permis de faire. Le jeûne est observé de la pointe de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Pour les personnes qui ont des difficultés à jeûner ou pour un cas particulier, dans le cas d’un jeûne déplacé, on peut jeûner jusqu’après une heure de l’après-midi. Guedalia était le gouverneur de la Judée, mis en place par Nabuchodonosor lui-même. Il fut assassiné quelques semaines après la destruction du Temple de Jérusalem et cet assassinat marqua la population qui était restée dans la capitale et une partie des citoyens s’exila elle-même en Egypte.

Dans la deuxième partie, seront abordés les sujets suivants : seder de rosh hashana et les bérakhoth qui s’y rapportent et le poème « Adone ‘hasélihoth ».

Caroline Elishéva Rebouh
MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

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