Le prince héritier Reza Pahlavi se rend en Israël tel Cyrus le Grand : il devient le premier Iranien de haut rang à envoyer un message de paix à Jérusalem

Le prince héritier Reza Pahlavi effectue actuellement un voyage historique en Israël. Le fils du dernier chah d’Iran est le premier Iranien de son rang à voyager dans l’État hébreu avec un message de paix. Le chef de la famille impériale d’Iran a fixé plusieurs objectifs à ce voyage surprenant.

Un voyage en vue d’établir des liens entre Israël et le futur État démocratique d’Iran

Le prince héritier Reza Pahlavi, 62 ans, actuel chef de la famille impériale d’Iran, fils aîné du dernier chah Mohammed Reza Pahlavi, est investi d’une mission. Alors que le régime de la République islamique d’Iran est de plus en plus répressif, le prince héritier Reza espère que la population parviendra à renverser ce régime. Il se présente d’ailleurs comme un potentiel candidat à la direction du pays, que ce soit lors d’une période de transition démocratique ou de façon permanente.

Le prince héritier Reza Pahlavi a effectué une tournée européenne en février dernier. Il construit déjà l’Iran de demain et se rend en Israël dans l’espoir de rétablir un jour les liens ancestraux qui liaient les deux pays depuis Cyrus le Grand (Photo : Alfred Yaghobzadeh/ABACAPRESS.COM)

En vue d’obtenir de l’aide des instances internationales, le prince héritier Reza Pahlavi, habituellement lobbyiste à Washington, a effectué une tournée européenne il y a quelques semaines, avec un arrêt obligatoire par les institutions à Bruxelles. À présent, le prince héritier Reza tente un voyage jamais effectué jusqu’alors. Le fils de l’impératrice Farah se trouve actuellement en Israël.

Le prince héritier Reza au pied du Mur des Lamentation pour Yom HaShoa

Le prince héritier Reza se rend en Israël pour « apporter un message de paix et d’amitié de la part du peuple iranien », explique le communiqué envoyé en dernière minute par son secrétariat, pour des raisons de sécurité. Le prince compare sa visite à l’action de « Cyrus le Grand », dans le but d’explorer les bénéfices mutuels qu’Israël et le futur état démocratique iranien pourraient avoir s’ils collaboraient. Cyrus le Grand est le fondateur de l’Empire perse vers -559 avant notre ère. Son Empire a absorbé l’Empire néo-babylonien, qui comprenait notamment les territoires de la Judée. Dans la Bible hébraïque, il est considéré comme une figure politique importante, ayant laissé les Juifs rentrer en Judée pour qu’ils puissent reconstruire le Temple de Jérusalem.

Arrivé en Israël, ce 17 avril 2023, le prince héritier Reza a été accueilli à l’aéroport par les autorités. Le prince voyage avec son épouse, la princesse héritière Yasmine. Son voyage abordera trois axes principaux : renouveler les anciens liens qui unissaient l’Iran à Israël, honorer la mémoire des victimes de l’Holocauste et en apprendre plus sur les technologies israéliennes de gestion de l’eau.

En ce qui concerne les rapports ancestraux entre Israël et l’Iran, le secrétariat de la Maison impériale rappelle les liens qui unissaient les Juifs au roi Cyrus mais aussi à la reine Esther, une Judéenne devenue l’épouse du roi perse Assuérus. « En tant que fils de Cyrus, les Iraniens aspirent à avoir un gouvernement qui honore l’héritage du maintien des droits de l’homme et des relations amicales avec Israël et les voisins de l’Iran dans la région. » Ce voyage a lieu alors que l’actuel régime de Téhéran fait la course au nucléaire et se montre menaçant envers Israël, tout en « fournissant la Russie en drones tueurs », sans parler des dissidents qui sont assassinés et de la police des mœurs qui sévit dans le pays.

Durant ce voyage, le prince héritier compte rencontrer des membres du gouvernement israélien et des membres de la diaspora iranienne vivant dans le pays. Le prince héritier a été reçu en audience par le président israélien Isaac Herzog. « Merci pour votre accueil chaleureux et vos paroles d’amitié envers le peuple iranien. À mon tour, j’exprime mes vœux pour un avenir dans lequel l’Iran et Israël renouvellent leurs liens historiques dans la poursuite d’une plus grande sécurité et prospérité pour nos deux nations », a déclaré le prince héritier après sa rencontre avec le chef d’État.

Concernant son intérêt pour l’eau, il s’agit d’une initiative prise par le prince, inquiet de voir comment sont utilisées les ressources naturelles actuellement en Iran. Il rencontrera des experts israéliens sur le sujet.

La visite du prince héritier Reza Pahlavi tombe en même temps que Yom HaShoa, la journée de commémoration de l’Holocauste. Il en profitera donc pour se rendre sur certains lieux de commémoration, notamment à Yad Vashem. Parmi les visites symboliques, il y a notamment celle au pied du Mur des Lamentations ainsi que celle au mausolée du Báb, au sommet du Mont Carmel à Haïfa, lieu de pèlerinage pour la communauté baha’ïe.

Reza Pahlavi à Tel-Aviv : les Iraniens sont prêts à nouer des liens avec Israël

Lors d’un discours émouvant, le fils du dernier shah a affirmé qu’Israël et l’Iran devaient être des « partenaires stratégiques » et que le régime iranien ne représente pas le peuple.

Reza Pahlavi, éminent dirigeant de l’opposition iranienne et fils du monarque déchu, a exprimé l’espoir qu’Israël et l’Iran redeviennent des « partenaires stratégiques » comme ils l’étaient sous le règne de son père, sous réserve d’un changement de régime que le prince héritier en exil préconise depuis longtemps.

« Je sais que les Iraniens et les Israéliens comprennent à quel point il est important pour notre avenir d’être des partenaires stratégiques, de travailler ensemble et d’aborder certaines questions », a-t-il déclaré.

« Je suis venu ici pour transmettre ce message aux citoyens israéliens », a-t-il ajouté. Il a été saisi par l’émotion en évoquant le soutien « extraordinaire » qu’il a reçu de la part des Israéliens depuis son arrivée.

Faisant la distinction entre le peuple iranien et son gouvernement anti-israélien, Pahlavi a également affirmé que les Iraniens étaient « tout à fait, sans aucun doute » prêts à une normalisation avec Israël, lors de propos tenus en français au cours d’une conférence de presse à Tel-Aviv mercredi – au cours de laquelle il s’est aussi exprimé en anglais et en persan.

« Le peuple iranien est ravi, excité, heureux d’être enfin montré sous un jour différent », a ajouté Pahlavi en anglais en parlant de sa visite en Israël, soulignant que c’est « quelque chose que les Iraniens mouraient d’envie de dire au monde entier : ‘Nous ne sommes pas des terroristes. Le régime l’est. Nous sommes les amis de toute nation qui respecte notre souveraineté et notre droit à la liberté et à la démocratie’. »

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien a rejeté ce voyage mardi, déclarant aux journalistes : « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de répondre [à Pahlavi], et il n’y a aucune raison d’exprimer une quelconque opinion à ce stade. »

Lundi et mardi, Pahlavi a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Isaac Herzog, et il a visité le musée de la Shoah Yad Vashem ainsi que le mur Occidental. Durant son séjour, il devrait également rencontrer des chefs d’entreprise israéliens spécialisés dans les technologies de l’eau, ainsi que des Israéliens d’origine iranienne.

La ministre des Renseignements, Gila Gamliel, qui a organisé la visite de Pahlavi, a refusé de partager des informations sur les entretiens entre Pahlavi et Netanyahu, d’une part, et Herzog, d’autre part. Elle s’est refusée à répondre aux questions d’un journaliste qui lui demandait l’identité de la personne qui avait initié ce déplacement.

Gamliel a également refusé de répondre à la question de savoir si la visite de Pahlavi indiquait un changement en faveur d’une collaboration ouverte d’Israël avec l’opposition iranienne, mais elle a souligné qu’elle espérait que la visite pourrait être un premier pas pour imaginer une collaboration sociale et économique.

Bien que les relations aient été amicales entre l’État juif et le père de Pahlavi, les liens diplomatiques entre l’Iran et Israël avaient été rompus après la révolution de 1979 qui avait porté la République islamique au pouvoir. L’Iran est un État qui soutient le terrorisme contre l’État hébreu, par l’intermédiaire d’organisations terroristes mandataires, le Hamas et le Hezbollah. Israël a mené plusieurs opérations secrètes contre le programme nucléaire iranien, qu’il considère comme une menace existentielle.

Changement de régime

Basé à Washington, Pahlavi milite depuis longtemps pour que l’Iran passe d’un régime extrémiste, théocratique et qui ne respecte pas les droits de l’homme à un gouvernement démocratique. Il a déclaré lundi que le moment était peut-être particulièrement bien choisi pour exercer des pressions en faveur de ce changement.

Depuis des mois, les Iraniens manifestent comme jamais auparavant contre le gouvernement dirigé par les ayatollahs. Ces manifestations ont été catalysées par l’assassinat, en septembre, d’une jeune femme détenue par la police des mœurs du pays, parce qu’elle ne portait pas le voile obligatoire.

« Nous constatons que, de plus en plus, les personnes qui croyaient, qui insistaient pour réformer ce régime n’y croient plus et elles sont désormais plus en phase avec ceux d’entre nous qui, dès le début, avions plaidé pour une alternative laïque et démocratique au régime clérical », a déclaré Pahlavi. Il a ajouté que le régime souffrait d’une « perte totale de légitimité », en particulier depuis la mort de Mahsa Amini et les manifestations que cet assassinat a déclenché.

ette figure de l’opposition, qui se garde généralement de prôner la force, s’est dite convaincue que des grèves massives de travailleurs pourraient entraîner la fin du régime.

« C’est un mécanisme qui exercera une pression énorme sur le régime et qui le contraindra à la paralysie et à l’effondrement », a-t-il déclaré.

Un Iran démocratique.

Pahlavi a déclaré, un jour seulement après le rejet par le dirigeant de la République islamique de l’idée d’organiser un référendum public sur ses politiques, que son objectif était que les Iraniens puissent choisir leurs propres dirigeants et qu’il défendait le droit des Iraniens à se rendre « aux urnes ».

« Où dans le monde cela se fait-il ? Peut-on organiser un référendum sur toutes les questions qui se posent dans un pays ? » avait interrogé le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, lors d’une réunion avec des étudiants à Dubaï. « Afin qu’un référendum puisse être organisé sur une question donnée, le pays devrait être engagé dans un débat, des échanges entraînant une polarisation pendant six mois ».

Khamenei faisait apparemment référence aux propos tenus récemment par l’ancien président Hassan Rouhani, qui avait abordé la question de la tenue de référendums sur les politiques intérieures et étrangères.

L’objectif de Pahlavi est de créer une assemblée constitutionnelle grâce à laquelle les Iraniens pourraient proposer un système alternatif de gouvernement, de lois et de constitution, pour ensuite « se rendre aux urnes et ratifier par référendum la constitution proposée ». Selon le chef de l’opposition, la démocratie pourrait ouvrir de nouveaux horizons aux relations israélo-iraniennes.

« Ce n’est pas seulement moi, ce sont des millions d’Iraniens sans voix qui ressentent les mêmes émotions face à la captivité et à la répression. Quand on voit le succès d’Israël, qui est peut-être la seule démocratie de notre région, on imagine ce qu’un Iran différent, qui ne serait pas dirigé par une dictature religieuse, mais un Iran laïque et démocratique, pourrait signifier pour notre région, pour la stabilité. L’impact positif que cela pourrait avoir sur le monde, contrairement aux conséquences négatives de l’Iran sous ce régime, avec la menace nucléaire, la propagation du radicalisme islamique et le soutien au terrorisme ». 

« Il va sans dire, a-t-il poursuivi, qu’il est facile d’imaginer à quel point l’avenir pourrait être différent dès lors que les Iraniens seront enfin libres, qu’ils pourront jouir des mêmes libertés et travailler avec ceux qui y sont parvenus, à quel point cette alliance et ce partenariat pourraient être importants pour faire évoluer les choses. Je suis une nouvelle fois ici pour étudier les possibilités de coopération en vue d’aider le peuple iranien dans sa campagne en faveur de la liberté. »

Programme nucléaire

Pahlavi a réaffirmé son positionnement en défaveur de la signature d’un accord nucléaire visant à limiter les ambitions nucléaires de l’Iran, estimant que le régime « n’est pas digne de confiance » et qu’il a déjà utilisé l’argent débloqué des sanctions pour financer des organisations terroristes internationales.

« Je n’ai jamais cru que toute forme de négociation avec ce régime – auquel on ne peut pas faire confiance – pouvait être une garantie… C’est, à mon avis, une perte de temps. Investir dans l’alternative que représente le peuple iranien est le moyen le plus rapide d’éliminer toutes les menaces. À mon avis, il n’y aura pas de JCPOA 2.0 », a-t-il déclaré à Tel-Aviv.

L’accord de 2015 est largement moribond depuis que les États-Unis de Donald Trump s’en sont retirés en 2018, suite à quoi l’Iran a cessé d’adhérer à bon nombre de ses clauses. Le chef de l’opposition a toutefois hésité lorsque le Times of Israel lui a posé la question de savoir si une frappe militaire contre les installations nucléaires iraniennes entraverait le mouvement démocratique qu’il encourage.

« Je suis convaincu que personne ne souhaite de conflit ni d’intervention militaire car la solution est déjà en place », a déclaré Pahlavi, prônant une fois de plus un changement de régime. Sa solution serait de « laisser le peuple iranien se libérer de ce régime, car dès que notre pays sera libre, toutes les hostilités cesseront ».

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Vérité

« L intelligence a l état pur »

Reza et Yasmine Pahlavi comme tous les Palhavi sont formidables.
Je comprends bien pourquoi la famille de mon beau frère iranien adore la famille royale d Iran comme tous les autres juifs iraniens….
Ce couple intelligent, très brave, tres classe et très beau est là fierté des vrais iraniens. Cette famille régnante serait un immense apport pour toute la société iranienne,
et, une bénédiction pour toute la région…

Que D…. bénisse la famille royale d Iran au complet avec tous les courageux du magnifique peuple iranien (non islamiste)…

Bravo a Reza et à Yasmine pour leur voyage en Israël