en. Lindsey Graham, RS.C., membre du Comité des forces armées du Sénat, se précipite au bureau du chef de la majorité du Sénat, Mitch McConnell, R-Ky., à la fin de la journée à Capitol Hill, à Washington, le mercredi 19 décembre 2018. Au milieu des nouvelles selon lesquelles le président Donald Trump retirera les 2 000 soldats américains de Syrie, Graham a déclaré qu’il était « pris au dépourvu » par le rapport et a qualifié la décision de « catastrophe ». (AP Photo / J. Scott Applewhite)
 

A qui profite le retrait américain? Certainement pas à Israël

Analyse: La décision de Washington est contre-productive : elle donne à l’Iran un second front dans sa guerre contre l’État juif et laisse l’Etat islamique actif, comme le dit Trump – elle érode la position américaine sur la scène mondiale et donne à Poutine encore plus de pouvoir au Proche-Orient.

L’État islamique est toujours présent en Syrie et en Irak, et pourtant, le président des États-Unis, Donald Trump, retire ses forces de Syrie. Il avait l’intention de le faire il y a longtemps, mais le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, l’en a dissuadé. La raison invoquée pour maintenir des troupes américaines en Syrie était leurs alliés kurdes, car si les consultants américains abandonnaient les Kurdes, la trahison décimerait la réputation et la crédibilité des Américains. Une telle démarche invalidera également l’insistance d’Israël pour que la Syrie, l’Iran et la Turquie ne reçoivent pas carte blanche pour faire ce qu’ils souhaitent dans un pays stratégiquement situé.

Mais Trump voulait quitter la Syrie, principalement pour des raisons économiques, et a donc déclaré sa victoire sur Daesh comme achevée. La Maison-Blanche a rapidement déclaré que le départ des États-Unis ne signifiait pas que les Américains quittaient la coalition contre l’Etat islamique, mais plutôt, que maintenant que l’Etat islamique avait perdu ses bastions, la Maison-Blanche « passait à la phase suivante de la campagne ».

Les troupes américaines en Syrie (Photo: AFP)

Les troupes américaines en Syrie (Photo: AFP)
On ne sait pas ce que signifie « transition ». Les États-Unis vont-ils retirer leurs conseillers militaires de Syrie et les transférer en Jordanie? Ou se contenteront-ils de combattre Daesh par leurs troupes en Irak? Les Américains utiliseront-ils leur puissance aérienne de la Sixième Flotte en Méditerranée plutôt que de leurs bases militaires en Syrie? Quoi qu’il en soit, ce n’est pas une bonne nouvelle pour Israël.

 

L’annonce de la Maison Blanche signifie que les États-Unis laissent la Russie, l’Iran et, dans une certaine mesure, la Turquie façonner à la fois leurs propres intérêts et le nouvel ordre qui se formera en Syrie à la fin de la guerre civile.

En conséquence, l’Iran renforcera plus facilement son ancrage en Syrie et l’influence de Poutine au Moyen-Orient, y compris en Iraq, se développera. Les Kurdes syriens, qui perdent le soutien d’un protecteur et d’un conseiller, devront chercher refuge dans les bras d’Assad tandis que, une fois que les forces américaines auront quitté la région, la Turquie sera libre de les attaquer à leur guise.

 

Les Etats-Unis retirent toutes les troupes de Syrie (רויטרס)

Qui va faire confiance aux États-Unis maintenant?

Les États-Unis avaient environ 2 000 militaires en Syrie. Ils étaient postés sur place pour aider les Forces démocratiques syriennes, un groupe d’opposition important, à se battre dans des enclaves rebelles dans le désert à l’est de l’Euphrate.

En dépit de ce que prétend Trump, Daesh n’a pas encore été complètement détruit – les troupes américaines et leurs alliés kurdes étaient en train de les anéantir. Jusqu’à présent.

La présence américaine en Syrie est donc toujours nécessaire, même ses troupes sont peu nombreuses. En fait, cette force, ainsi que ses alliés kurdes, occupent tout le territoire à l’est et au nord de l’Euphrate, soit environ un quart de l’ensemble du territoire syrien. Lorsque les conseillers militaires américains rentreront chez eux, les États-Unis perdront un atout important qui leur donnait une influence sur toute surface en Syrie, après la guerre civile.

L’autre atout de l’armée américaine en Syrie, c’est une base des forces spéciales située à Al-Tanf, près du triangle frontière syro-irako-jordanien. Depuis cette base militaire, les forces aériennes et de renseignement américaines opèrent contre les enclaves de Daesh dans la région de Deir ez-Zour. Mais plus important encore, ces troupes empêchent l’Iran de transférer des milices, des missiles et d’autres armes via le corridor terrestre, d’Iran à l’Irak, en passant par la Syrie et le Hezbollah au Liban.

 

 (Photo: EPA)

(Photo: EPA)

Par conséquent, le départ américain de Syrie n’est pas de bon augure, tant du point de vue israélien que jordanien et surtout kurde. C’est cette présence américaine qui bloque actuellement l’établissement de la Force Qods des Gardes de la révolution iraniens et des milices chiites qu’elle a introduits en Syrie, près de ses frontières avec la Jordanie et Israël.

Plus important encore, ce retrait érode le statut des États-Unis en tant que puissance mondiale et facteur d’influence au Moyen-Orient. Les Russes veulent que les conseillers militaires américains soient libérés afin que Washington ne puisse pas exiger une part du butin une fois la guerre civile terminée.

Pire encore, les États-Unis seront perçus comme abandonnant les intérêts de leurs alliés au Moyen-Orient, pas seulement d’Israël et de la Jordanie, mais aussi de l’Arabie saoudite, considérée comme le protecteur des musulmans sunnites en Syrie. De plus, en retirant ses forces, Washington perd une carte de négociation dans ses relations avec la Russie.

Quand Trump ramènera ses soldats de Syrie, vous pouvez être assuré que Qasem Soleimani, le commandant de la Force Qods iranienne, se frottera joyeusement les mains et informera euphoriquement le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qu’un autre obstacle leur a été enlevé en Syrie et un deuxième front contre Israël est maintenant prêt pour l’ouverture.

Additifs :

Brett McGurk, l’envoyé spécial chargé de vaincre Daesh, a déclaré que « personne ne déclare qu’une mission est accomplie ».

«Si nous avons appris une chose au fil des ans, c’est que la défaite durable d’un groupe tel que Daesh signifie que vous ne pouvez pas simplement vaincre leur espace physique puis partir,» a-t-il déclaré.

Charles Lister, un chercheur principal du Middle East Institute, a qualifié la décision de « extraordinairement myope et naïve« .

Pour Lindsey Graham, Trump est juste au moins aussi stupide qu’Obama et répète l’erreur de celui-ci, au moment du retrait d’Irak. Mais en Irak, l’Amérique était seule, et non concurrencée par la Russie de Poutine.

Le sénateur républicain Lindsey Graham, un allié de Trump, a déclaré que la décision du président était imprudente et mettait les Kurdes «en danger», tandis que le sénateur démocrate Jack Reed a déclaré que cela équivalait à une «trahison» des Kurdes sur la scène mondiale.  »

Dans une lettre à Trump, Graham et cinq autres sénateurs des deux parties l’implorent de reconsidérer sa décision, prévenant qu’un retrait allait enhardir les vestiges de l’État islamique, ainsi que du gouvernement Assad, de l’Iran et de la Russie.

 

Ron Ben-Yishai | Publié: 12.20.18, 00:13

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Bonaparte

On peut rayer un pays de la carte sans avoir de troupes au sol .

L’Iran le sait bien .

A Hiroshima et Nagasaky les américains n’avaient pas de troupes au sol.

Par ailleurs tout a un prix, on le saura peut être plus tard .

L’Amérique reste l’Amérique , elle sera présente n’importe où si nécessaire .

PAUL TENENBAUM

IL SE PEUT BIEN QUE TRUMP SOIT MALIN, MAIS DANS UN SENSE TRES NEGATIF. RAPPELLEZ VOUS COMME IL AVAIT DETRUIT LES 16 CANDIDATS QUI L’OPPOSAIT EN 2015. MAIS C’EST PIRE. SON CHARACTERE: COMBIEN SONT AU COURANT QUE TRUMP AVAIT 4 FOIS BANCRUPTE QUAND IL CONSTRUISAIT DES BATISSES, C’EST PAS UN HOMME HONNETE. EVIDEMMENT IL N’EST PAS MIEUX CES JOURS’
L’HISTOIRE SE REPETE: PERSONNE NE VOULAIRE QU’HITLER POURRAT ETRE UN SALAUD TELLEMENT MEUR – TRIER. PAS MAL DE GENS EN ALLEMAGNE ETAIT CONVAINCU QU’IL NE PAUVAIT ETRE MAUVAIS.
AUJURD’HUI IL Y A PEU PRES DE 30% deLA POPILATION AMERICAINE QUI L’ADORENT.

PAUL TENENBAUM

FROM AN AMERICAN JEW WHO SURVIVED THE HOLOCAUST. CAME TO E.U. 1950 AND VOLINTEERED FOR THE ARMY. SERVED IN KOREA AND INJURED EARLY 1952. 100% disabled.
THIS PRESIDENT BELONGS IN A STRAIGHT JACKET I REGRET TO SAY. IN MY OPINION THE ONLY REASON HE IS WITHDRAWING TROOPS IS WHEN THEY RETURN HE’LL DECLARE « mission accomplished ». TRUMP NEVER WAS IN THE BECAUSE OF A SPUR ON HIS FOOT. HR CLAIMS MORE KNOWLEDGE THAN ALL THE GENERALS…
REALLY??? etc etc TO GET HIS FOLLOWERS DETRACTED FROM HIS LEGAL PROBLEMS, HE CAME UP WITH THE WITHDRAWAL STUPID DECISION.
ISRAEL (BIBI) MAY HAVE ASSUMED HE HAS AN ETERNAL FRIEND…………
THIS COULD TURN OUT TO BE A 1938 PERIOD. REMEMBER THEY WANTED TO APPEASE HITLER.

R.B., Paris

Un fil directeur, tout de même, dans toutes les impulsions caho-politiques de Trump : servir les intérêts de Poutine. Dernier exemple en date : le retrait de l’Est et ce coup de poignard innommable dans le dos des alliés kurdes, qui va les jeter dans les bras des assado-islamistres chiites.
Encore une preuve : selon l’ Independent, le tyranneau soudanais s’est rendu chez son congénère syrien (dans un avion militaire russe; visite qui brise le boycot arabo-international du sinistre Assad et préfigurerait l’amorce d’un processus de recyclage de celui-ci, impératif prioritaire pour Poutine), A LA DEMANDE DE TRUMP, qui a joué sur le fait que Bashir est lui aussi sous le coup de poursuites jujdiciaires internationales…

Richard

Retrait,
pour mieux revenir quand il le faudra.
Trump en a les moyens ultra rapides non loin de la Syrie.

Stra

Préparons nous pour le combat !
Je ne suis pas d’accord avec tout ce qui se dit plus haut :
Ce que je crois, au contraire, c’est que cela aura le mérite de crever l’abcès, de faire sortir le(s) loup(s) du bois…
Trump n’est pas là par hasard.
Il ne parle pas le langage de la pensée unique, la bien pensence. Il est là pour déboussoler l’ennemi.
C’est une méga partie d’échecs.
L’ennemi est pris de court, pour une fois, il n’a pas eu son tour d’avance. Merde ! Là, il ne s’y attendait pas.
Je crois que Trump, à l’inverse de tout ce qui se dit est très, très malin.
Avouez que le Proche et Moyen Orient sont un merdier insoluble et cela fait des décennies que ça dure. Ça n’est pas en négociant, en palabrant, en faisant des petits arrangements entre les uns et les autres, en parlant ce langage sirupeux de la pensée unique mondialisée, en ayant laissé se disséminer de partout cette gangrène du jihadisme, dans toutes les nations, que l’on va rétablir la paix.
Il va falloir en passer par une guerre d’un type jamais connu depuis le début de l’humanité.
Je ne crains pas pour Israël. Elle vaincra, Dieu la guide et la protège. Son peuple est courageux et se sort de toutes les misères.
Je n’ai qu’une petite crainte, momentanée, c’est pour la Méditerranée. Ça risque d’être un peu « chaud », vu ce qu’il se prépare.

Jankel

Exact: j’espère que Trump qui n’est heureusement pas un Diplomate (« merde dans un bas de soie ») ne fait cela que pour faire le premier pas pour leur rentrer dans le lard en ayant le Droit Pour Lui quand les irano syro russes vont commettre l’irréparable…..
Je n’arrive pas à croire nos prophètes à la-c prétendant que Trump ne sait pas ce qu’il fait!
J’attends et je verrai ce qu’il faut penser d’une maneuvre qui n’a rien d’improvisée!
Sinon, il est perdu ….et vous aussi! Car poersonne derrière pour faire le contraire de ce que vous lui reprocher de faire!!!!!!!!!!!

Jankel

corrcctions: personne et reprochez !

marc

Trump Nous trahi tout comme il trahi les Kurdes qui vont se retrouver bien
seul face aux turcs et autres barbares.
Israel pour son honneur et sa sécurité doit former et lourdement armer les Kurdes

[…] Lire la suite sur http://www.jforum.fr… […]

JJ

Le fond de mes réflexions et mon filtre de perception du monde actuel est que Messieurs Poutine et Trump voient leurs amours contrariés par le qu’en dira-t’on… En l’occurrence l’enquête sur l’ingérence Russe dans l’élection de Trump. Ils ne peuvent afficher pleinement leur complicité mais Trump a bien annoncé faire partie de la mouvance nationaliste.
Ce départ est donc un cadeau de Trump à Poutine (Je serais très intéressé de connaître les cadeaux faits à Trump par Poutine au travers de la présence forte sur les réseaux sociaux de ses services…). Pour ce qui est des kurdes, ils devront probablement trouver un accord avec Bachar et Poutine afin de ne pas être balayés par les Turcs.

Élie de Paris

Les kurdes ont déjà été trahis, plusieurs fois… On se souvient de ces jeunes combattants, filles et garçons, qui egrainaient leur vie au fil des combats, et à qui la victoire et ses félicitations furent volées !
On y a vu leurs photos, confiantes.
Mais si, soudainement, des revers et des changements incompréhensibles s’opèrent sous nos yeux, cela tient aux décisions d’En-Haut, qui suivent des plans qui nous dépassent tant notre perception est courte, dans l’espace et le temps. Ceux-ci et ceux-là peuvent bien jubiler, à leur place, je m’inquiéterais de savoir pourquoi tout devient si facile…trop facile.