REMANIEMENT : UN DIMANCHE DE RÉFLEXION AVANT UNE ANNONCE IMMINENTE… OU NON

Après s’être entretenu avec Elisabeth Borne vendredi, la Première ministre ayant elle-même enchaîné ces derniers jours les consultations avec les différents représentants des forces politiques du pays, Emmanuel Macron devrait mettre à profit cette journée de dimanche pour peaufiner un nouveau casting gouvernemental… dont l’annonce se fait attendre.

Après les consultations, la réflexion. Qui pour remplacer Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé, ou encore Justine Benin, secrétaire d’État chargée de la Mer, toutes trois battues aux législatives ?

A coup sûr, la question a continué d’occuper, vendredi, les échanges entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, la seconde devant présenter au premier les conclusions des consultations qu’elle a menées cette semaine avec les différents partis politiques après que LREM et ses alliés ont perdu la majorité absolue à l’Assemblée.

Le remaniement devrait avoir lieu «en toute cohérence» avant mercredi prochain, a indiqué, vendredi matin, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire. Sauf que, dans la soirée, le jeu ne semblait pas si clair encore.

«La surprise, ce serait un nouveau gouvernement nommé ce week-end, estimait ainsi dans les colonnes du Parisien, un «fin connaisseur des arcanes politiques» sous couvert de l’anonymat. Et de préciser : «Le scénario plus classique, ce serait lundi ou mardi»… avant d’aussitôt ajouter : «Mais les frontières peuvent s’élargir un peu».

UN CASSE-TÊTE À RÉSOUDRE

A y regarder de plus près, l’équation est en effet plus difficile à trouver. Outre les ministres battues dans leurs circonscriptions respectives, le couple exécutif doit également trouver des remplaçants à Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-Mer, qui a démissionné pour se consacrer à la présidence de l’Assemblée.

Beaucoup plus épineuse, se pose aussi la question des cas de Damien Abad (Solidarités) et Chrysoula Zacharopoulou (Développement), tous deux visés par des enquêtes judiciaires pour viol. Après le départ de quatre femmes au moins, la parité n’est plus du tout respectée. A cela, s’ajoute la question de l’équilibre politique à trouver, nécessaire pour servir en même temps les partenaires traditionnels du MoDem et de Horizons.

Au-delà de la composition du gouvernement, la Première ministre n’a pas encore tranché non plus la question d’un vote de confiance sur sa déclaration de politique générale, prévue mercredi, lequel est réclamé par les oppositions mais qui est très risqué sans majorité absolue.

Bref autant d’éléments qui viennent retarder le calendrier alors que l’exécutif a promis d’agir rapidement, notamment pour le pouvoir d’achat des Français, lorsque l’opinion publique s’impatiente.

DES DOSSIERS QUI S’ACCUMULENT

Un projet de loi pouvoir d’achat doit être présenté en Conseil des ministres, deux fois reporté, mercredi prochain, le 6 juillet, mais il ne sera pas examiné à l’Assemblée avant le 18 juillet. Autre sujet qui pourrait devenir très vite majeur, la reprise épidémique dans le pays alors que nombre d’hôpitaux sont à bout de souffle.

Signe révélateur, Elisabeth Borne s’est elle-même rendue à l’hôpital de Pontoise (Val d’Oise), vendredi après-midi où elle a annoncé retenir les 41 mesures de la «mission flash» sur les urgences pour désengorger les hôpitaux cet été.

En attendant le gouvernement colmate à tout va. Olivia Grégoire a ainsi confirmé mercredi qu’une «aide alimentaire d’urgence» serait versée à quelque 9 millions de Français, tandis que le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a annoncé une hausse de 3,5 % des salaires des agents publics. Le tout au moment où les prix des carburants ne cessent de jouer au yoyo, malgré la ristourne de 18 centimes d’euros prolongée jusqu’à la fin de l’année.

Sauf qu’à sortir le chéquier, la France a atteint sa «cote d’alerte» sur les finances publiques, a mis en garde cette semaine le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui semble pourtant écarter une taxe sur les bénéfices des entreprises qui surfent sur l’inflation, réclamée notamment par le PCF et LFI. Reste que, du côté des Républicains cette fois, on assure qu’on sera «attentif aux mesures d’économies» présentées en face des dépenses. Et en l’absence de réformes profondes mises en place et pourtant promises, il est encore moins sûr que Renaissance parvienne avec le parti de droite à quelconque rapprochement.

Par Christian Taveira  www.cnews.fr
L’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale devrait en théorie avoir lieu avant mercredi, mais sans certitude. [GONZALO FUENTES / POOL / AFP].

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