Photo Guidon Markowicz / Flash 90

Un rapport sévère du Contrôleur de l’Etat sur les activités économiques de la police a permis de révéler les liens suspects entre 2016 et 2017 entre des officiers supérieurs, dont l’ancien commandant de la police Rony Alsheikh, et la compagnie de cybernétique « HaMeimad HaHamishi (Cinquième Dimension) présidée à l’époque par Benny Gantz, avec pour adjoint Ram Ben-Barak, ancien directeur-adjoint du Mossad et aujourd’hui candidat sur la liste Bleu-Blanc.

La compagnie de Benny Gantz aurait signé un contrat avec la police pour la fourniture de systèmes dans le domaine de l’intelligence artificielle mais sans passer par un appel d’offres comme la loi l’exige.

En résumé, pour justifier l’exemption d’appel d’offres, la police avait présenté à la commission des appels d’offres des documents sur la société fournis par Benny Gantz ou ses adjoints qui se sont avérés mensongers.

Le Contrôleur épingle la police pour cela également, mais suppose que les renseignements inexacts fournis par la police ont été du fait de la compagnie, sans doute dans le but d’obtenir le contrat sans risque d’être supplanté par une entreprise concurrente.

Le contrat d’achat par la police du système produit par HaMeimad HaHamishi était d’un montant de 50 millions de shekels et un premier pilote avait déjà été fourni pour un montant de 4 millions de shekels versés à la compagnie.

La transaction finale n’est pas arrivée à son achèvement car le ministère des Finances a stoppé la procédure, et plus tard la compagnie de Benny Gantz a fait faillite.

Par ailleurs, toujours concernant cette affaire, le Contrôleur de l’Etat a noté une rencontre qui a eu lieu entre Rony Alsheikh et des dirigeants de la compagnie (la présence de Benny Gantz est à vérifier) quelques mois avant que la commission des appels d’offres n’accorde l’exemption d’appel d’offres à HaMeimad HaHamishi.

Ce genre de rencontres projette également une ombre sur la manière dont les choses se sont déroulées.

Cette nouvelle a fait l’effet d’une mini-bombe, et le Likoud s’est empressé d’exiger l’ouverture immédiate d’une enquête pénale par le Conseiller juridique du gouvernement.

Dans le cadre d’une conférence de presse aux accents dramatiques, les ministres Yariv Levin et Ofir Akounis, la vice-ministre Tsipi Hotovely et le député Yoav Kich ont tour à tour dénoncé « l’affaire 50 millions » et demandé à ce que la même célérité soit de mise pour Benny Gantz que celle manifestée par les institutions judiciaires concernant les affaires liées à Binyamin Netanyahou.

Les dirigeants du Likoud ont également appelé Moshé Yaalon et Yaïr Lapid, si prompts à accuser le Premier ministre de « corruption » à les suivre dans leur demande d’ouverture d’enquête.

Même s’il n’y a pas encore de preuves d’infractions pénales, cette affaire vient à un très mauvais moment, où les contre-performances médiatiques de Benny Gantz ainsi que les fuites embarrassantes sur certaines de ses conversations en privé commencent à faire désordre et se traduisent déjà par une baisse dans les sondages.

Lors d’une intervention devant la presse, Benny Gantz a carrément refusé d’aborder cette nouvelle affaire malgré les questions des journalistes et s’est contenté d’attaquer durement Binyamin Netanyahou, l’accusant entre autres d’être devenu « une industrie du mensonge et de l’incitation ».

Le parti Bleu-Blanc a toutefois publié un communiqué à propos du rapport du Contrôleur de l’Etat, choisissant aussi de détourner les projecteurs vers le Premier ministre : « Nous remercions le Contrôleur de l’Etat pour son travail important. Il s’agit d’un rapport qui porte sur les activités de la police pour tout ce qui a trait aux appels d’offres ou aux exemptions d’appels d’offres. Les activités de Benny Gantz lorsqu’il fut à la tête de HaMeimad HaHamishi ne sont nullement mises en cause. A notre grand regret, c’est justement dans une affaire touchant à la sécurité de l’Etat et qui plane au-dessus de la tête du Premier ministre que le Contrôleur de l’Etat ne peut pas effectuer de vérification. Nous espérons que la population pourra enfin savoir pourquoi Binyamin Netanyahou a menti lorsqu’il a autorisé la vente de sous-marins sophistiqués à l’Egypte sans en parler à personne. Et comment il a pu empocher 16 millions par une transaction ‘sous-marins contre commissions’ » (accusations entièrement fausses par ailleurs).

A défaut de réponses précises sur cette affaire Gantz-Alsheikh avant des mois, les sondages de la fin de semaines diront si la baisse de confiance en l’ancien chef d’Etat-major se poursuit ou s’il a réussi à stopper l’hémorragie.

Shraga Blum

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ixiane

L’EGYPTE est le seul Etat à pouvoir remédier au terrorisme de GAZA en leur donnant une partie du SINAI que ISRAEL lui a rendu malencontreusement !!! Et les amoureux des dits « palestiniens » leur offriront un ETAT sur un plateau d’argent !!! ( IRAN UE, dont la France qui est prête à dépenser pour eux !!) !