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Ils seraient 70 enfants concernés en Syrie. Leur retour au pays n’est pas souhaité par beaucoup de Français, tandis que l’État se démarque par son inaction.

TERRORISME – Il a beaucoup été question de l’épineux sujet du rapatriement des jihadistes français et de leurs enfants cette semaine.

Ce vendredi 1er mars, une enquête menée par Odoxa-Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro indique maintenant que sept Français sur dix (67%) s’opposent au rapatriement des enfants de combattants en Irak et en Syrie.

La grande majorité des sondés (82%) estime aussi que le gouvernement doit laisser les jihadistes français aux mains de la justice irakienne, « quitte à ce qu’ils soient condamnés à mort ».

À propos du retour possible de ces combattants de l’État islamique en France, 89% des personnes interrogées se disent par ailleurs « inquiètes », et même « très inquiètes » pour 53% d’entre elles.

Sur le nombre total d’enfants de jihadistes concernés, aucun chiffre exact n’a pour le moment circulé. Mais des sources concordantes évoquent le cas de dizaines d’enfants, environ 70 selon la ministre de la Justice Nicole Belloubet, dont 75% seraient âgés de moins de 7 ans.

 

Les parents jihadistes seraient eux une cinquantaine au total, alors que la dernière minuscule enclave de l’État islamique en Syrie est en train de tomber.

Longtemps réticente sur ce sujet sensible, la France s’est dite, à l’automne, ouverte au rapatriement des enfants, à commencer par les orphelins, mais sans donner de calendrier. L’un des objectifs consiste à ce que ces enfants ne s’évanouissent pas dans la nature à la faveur du retrait presque total des Américains.

À leur arrivée en France, ces mineurs seront ainsi pris en charge par le juge des enfants et feront l’objet d’examens médicaux. Ils seront ensuite placés dans une famille d’accueil, voire dans un deuxième temps confiés à des proches restés en France.

Dans le cas où certains adolescents auraient combattu, seuls ceux ayant plus de 13 ans pourront éventuellement être placés dans un centre éducatif fermé, voire emprisonnés s’ils ont plus de 16 ans.

Interrogé ce vendredi 1er mars sur le sujet dans « Télématin » sur France 2, Christophe Castaner a déclaré qu’il « n’y (avait) pas de rapatriement prévu et organisé » pour les jihadistes français et leurs enfants. « Si une personne devait revenir en France dans n’importe quelle condition, y compris de façon irrégulière, nous l’interpellerons parce que nous les connaissons », a ajouté le ministre de l’Intérieur.

À leur descente d’avion en France, ces personnes seront donc interpellées, puis soit placées en garde à vue avant d’être mises en examen, soit présentées directement à un juge d’instruction pour être mises en examen si elles faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt, puis écrouées.

Une plainte de familles d’enfants

Dénonçant l' »inaction » de l’État français, des familles d’enfants de jihadistes français actuellement dans des camps au Kurdistan syrien ont déposé, ce jeudi 28 février, une plainte contre la France auprès du Comité des droits de l’enfant de l’ONU.

Ces grands-parents, oncles et tantes espèrent pousser la France à « prendre ses responsabilités et protéger ses enfants d’un risque de famine et de mort imminente auxquels ils sont confrontés », ont expliqué les avocats Marie Dosé, Martin Pradel et William Bourdon.

Si ces trois avocats ont souligné que le Comité des enfants de l’ONU « n’est pas une juridiction au sens du droit international public et ne dispose d’aucun pouvoir de sanction », ils ont relevé qu’il peut exiger d’un État de prendre des mesures provisoires. D’autant plus que la France est signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant.

En France, les recours possibles pour les familles sont limités: ainsi, les saisines de juridictions administratives sont « nécessairement inefficaces et sans objet », en l’absence de représentation de l’État ou d’autorités consulaires en Syrie depuis 2012.

Les grands-parents de ces enfants français ont déjà plusieurs fois exhorté le président Emmanuel Macron à avoir « l’humanité » de les rapatrier d’urgence.

Plus globalement, ce sont quelque 2500 enfants de 30 nationalités, capturés avec leurs familles au fil de la déroute de l’État islamique, qui ont été placés dans trois camps du nord-est de la Syrie, selon l’ONG Save the Children.

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