Premiers résultats de l’enquête sur l’attaque du Hamas à Beeri

Premiers résultats de l’enquête sur l’attaque du Hamas à Beeri

L’armée israélienne a publié les résultats préliminaires de sa première enquête sur l’incapacité d’Israël à empêcher l’invasion par le Hamas le 7 octobre, avec un focus particulier sur l’attaque dévastatrice de Beeri, un village situé au sud et parallèle au centre de Gaza, qui a subi d’importantes destructions.

Bilan de l’attaque
Lors de cette attaque, 101 habitants de Beeri ont perdu la vie, 30 personnes ont été prises en otage, dont 11 sont toujours détenues à Gaza par le Hamas. De plus, 150 maisons ont été détruites et de nombreuses failles de sécurité ont été observées. L’enquête, menée par le major-général de réserve Mickey Edelstein, souligne l’ampleur de cette tragédie.

Les Forces en Présence
L’assaut du Hamas a commencé à 6h55 et s’est prolongé jusqu’à 14h30, avec une force d’attaque allant de 80 à 220 terroristes à tout moment, pour un total de 340 combattants. Ces envahisseurs comprenaient 100 à 120 terroristes Nukhba spécialement entraînés, 50 à 70 combattants réguliers du Hamas, ainsi que 100 à 150 combattants du Jihad islamique et des criminels de droit commun. En face, seulement 13 à 26 défenseurs israéliens étaient présents pour protéger les 1 000 habitants de Beeri, une disproportion flagrante.

Déroulement des Événements
Les préparatifs du Hamas ont débuté vers 5h30 sous la direction d’un commandant du centre de Gaza, utilisant des tirs de roquettes massifs, des drones et des deltaplanes pour neutraliser les capteurs et les tours de surveillance israéliennes. L’invasion proprement dite a commencé à 6h30, avec des incursions multiples à travers la frontière.

Malgré quelques actions de résistance, à 7h30, le Hamas prenait déjà le contrôle du quartier général avancé de Tsahal à Reim, chargé de coordonner les renforts. Le général de brigade Avi Rosenfeld, commandant de la division de Gaza, a fini par fuir, laissant un vide de commandement critique.

Les Otages et les Renforts
À 8h00, les deux premiers otages étaient déjà emmenés à Gaza, suivis de plusieurs autres vagues. Les renforts, notamment l’unité des forces spéciales Shaldag, sont arrivés sur les lieux à 9h45, mais ont été submergés par les forces du Hamas qui étaient supérieures en nombre. Malgré cela, Shaldag a réussi à tuer 20 terroristes du Hamas après cinq heures de combats intenses.

Les forces spéciales Sayeret Matkal, envoyées en renfort, ont été retardées par une embuscade au carrefour 232, ne parvenant à Beeri qu’à 13h30. À midi, le Hamas avait déjà emmené 11 autres otages à Gaza, le dernier groupe capturé durant l’attaque.

Critiques et Réactions
L’enquête critique sévèrement la passivité de certaines forces israéliennes et souligne l’importance d’un esprit de sacrifice pour protéger les civils. À 13h00, le haut commandement de Tsahal a commencé à reprendre le contrôle de la situation, assignant des zones spécifiques à reprendre aux commandants. Le général de brigade Barak Hiram a été chargé de reprendre Beeri et ses environs.

L’enquête félicite les forces civiles de Beeri pour leur résistance héroïque, mais critique le manque de soutien matériel offert aux civils par Tsahal. Les premiers secours efficaces n’ont été possibles qu’à partir de 14h30, avec une supériorité numérique israélienne qui s’est renforcée en soirée pour atteindre 730 soldats.

Le Rôle des Forces Aériennes
Bien que l’enquête ne mentionne pas l’armée de l’air, des critiques antérieures ont souligné l’absence des avions de chasse dans la défense de Gaza. En revanche, les hélicoptères ont apporté un soutien limité mais crucial, malgré une certaine confusion initiale quant à l’ampleur de l’attaque.

Conclusion
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant général Herzi Halevi, a reconnu l’énormité de l’échec et la nécessité d’améliorer les réponses militaires face à de telles menaces. L’enquête met en lumière les nombreux défis et échecs rencontrés, tout en rendant hommage au courage des habitants de Beeri et aux efforts des forces spéciales israéliennes.

Cette enquête préliminaire est un premier pas vers la compréhension des défaillances sécuritaires du 7 octobre. Des mesures correctives seront nécessaires pour renforcer la défense israélienne et éviter de telles tragédies à l’avenir.

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