Après les joggings interdits dans un lycée des Yvelines, c’est une barbe jugée trop longue qui pose problème. Le proviseur d’un établissement de Saint-Denis aurait dit à un lycéen de 21 ans qui arbore une longue barbe par conviction religieuse : « Tu coupes ta barbe ou tu pars »
Semy, élève de terminale S au lycée polyvalent Jean-Renoir à Bondy, livre au Parisien sa version. Il ne va plus en cours depuis jeudi. La cause ? Son proviseur lui aurait demandé de raccourcir une barbe jugée trop longue. « Je lui ai expliqué que je la laissais pousser par conviction religieuse, raconte le jeune homme de 21 ans. Il m’a rétorqué que c’était un signe de radicalisation et m’a dit : Tu la coupes ou tu pars.Ses menaces m’ont mis la pression. J’ai fini par rédiger une lettre pour l’alerter que je quittais le lycée. Il m’a laissé quelques jours de réflexion pour voir si je changeais d’avis et décidais de la raser… Mais je ne veux pas ! »
Cela fait deux ans que le lycéen, qui souhaite devenir infirmier, porte cette barbe. « Le Prophète la portait. C’est quelque chose d’important pour moi. À un moment, je venais en cours en sarouel, mais le proviseur m’a demandé d’arrêter. Je l’ai écouté, car je comprenais que ça pouvait être vu comme un signe religieux, mais la barbe non », ajoute-t-il. Cependant, élément défavorable, l’élève reconnaît qu’il a manqué les cours pour aller à la prière le vendredi ou refusé de serrer la main de ses copines de classe par « décence ». Ce sont des parents d’élèves qui auraient alerté le proviseur. Les élèves, eux, soutiennent Semy.
Le Parisien explique que le règlement intérieur n’aborde pas le sujet. « Contacté, le rectorat de Créteil (Val-de-Marne) a affirmé n’avoir aucun élément sur ce problème de barbe ou un quelconque ultimatum, tout en reconnaissant qu’un différend était bien en cours avec le jeune homme », conclut le quotidien.
Il faut dire que le cadre législatif et la jurisprudence sur le principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, laisse parfois cours à plusieurs interprétations. « Les signes et tenues qui sont interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse tels que le voile islamique, quel que soit le nom qu’on lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive. »
Dans ce cas, une barbe longue qui, de l’aveu même du lycéen, est l’expression d’une volonté religieuse pourrait rentrer dans ce cadre. Mais d’autres élèves peuvent avoir une longue barbe par effet de mode, comme les hipsters. Faire la différence entre ces deux types d’élèves ne nuirait-il pas au principe d’égalité ? La question n’est pas simple. Outre le lycée, la problématique touche également le monde de l’entreprise. Saisi par quatre ex-agents de sûreté de l’aéroport d’Orly qui avaient été licenciés par leur employeur Securitas en raison d’une barbe trop longue, le conseil des prud’hommes de Bobigny a renvoyé l’affaire au fond. Le jugement aura lieu en 2017. Quitte à donner un premier élément de clarification s’il existe ou non des « barbes ostentatoires » ?
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Les critères sont simples, pourtant : Longueur et revendication.
Patiente et longueur de barbe font plus que force ni que rage.
Habituellement l’Ecole se couche devant l’Islamisme et même a participé à l’islamisation des esprits et des corps. Saluons cette expulsion salutaire!
La longueur de la barbe permet de mesurer le degré de piété: ce n’est pas spécifique à l’Islam