Pessah Cheni: le Pessah de la seconde chance (vidéo)

De manière à pouvoir accomplir ce devoir religieux, les personnes qui avaient contracté une impureté, pouvaient le 14 du mois suivant (Iyyar)  sacrifier l’agneau pascal et manger matsot et herbes amères en ce jour c’est la raison pour laquelle le 14 Iyyar est appelé PESSAH SHENI ou deuxième Pessah. De manière à commémorer cette date on a coutume de manger un morceau de matsa.

PESSAH SHENI ET L’IMPORTANCE DU COMPTE DE L’OMER

Le 15 Nissan tombe Pessah. Pourtant, si quelqu’un se trouve en état d’impureté, il ne pourra pas consommer du sacrifice pascal. C’est la raison pour laquelle, un mois après est offerte à ceux qui se sont purifié entre temps, de célébrer Pessah qui est alors nommé: Pessah shéni, le 15 Iyar.

De nos jours, pour rappeler cette date, on consomme un morceau de matsa en souvenir de Pessah shéni. 

Il est utile de rappeler que l’impureté physique n’est pas la seule raison de la non célébration de Pessah en Nissan car, il existe une autre condition: les mâles présents doivent être circoncis. Pendant toute la traversée du désert, les mâles n’étant pas circoncis, le peuple n’a pu procéder au sacrifice pascal, nous confie Rashi.

S’il existe une deuxième chance pour Pessah, pourquoi n’en existe-t-il pas pour les autres fêtes : shavouoth, souccoth…??? La raison est que si quelqu’un se convertissait entre Pessah et Pessah Sheni, il aurait l’obligation de sacrifier un agneau pour Pessah shéni, tout comme celui qui deviendrait majeur dans ce laps de temps d’un mois, il aurait lui aussi l’obligation de s’acquitter de cette mitsva.

Depuis le deuxième soir de l’Omer, jusqu’à la veille de Shavouoth, on compte un par un les 49 jours de cette période qui fut sombre étant donné que 24,000 élèves de Rabbi Akiva y trouvèrent la mort, sauf 5 disciples qui furent: Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossi, Rabbi Shim’ôn et Rabbi Eléazar ben Shamouâ.

LAGH BAOMER  A ALGER

LAGH que l’on écrit en Hébreu avec un lamed et un guimel signifiant 33 car il s’agit du 33ème jour du Ômer, est le jour anniversaire de naissance et du décès de Rabbi Shimôn bar Yohay. C’est la date du 18 Iyyar.

On raconte qu’une épidémie ravagea les rangs des élèves de Rabbi Akiva mais, le 33ème jour du Ômer,  la mortalité cessa subitement ce  jour  devint un jour d’allégresse. L’interdiction de se marier ou de célébrer des bar mitsvoth est suspendue et chez les sefaradim, surtout, les cérémonies familiales avec musique sont à nouveau célébrées.

A Alger, où l’on prononçait l’hébreu avec tous les « daguesh » on ne disait pas  LAGH BAOMER mais on « fêtait LARH ». Etant enfant je me demandais bien comment cela pouvait s’écrire en français mais apparemment personne n’avait compris ma question…. Ce n’est que bien plus tard que j’ai enfin compris en apprenant les règles grammaticales hébraïques.

Dans l’après-midi qui précédait cette célébration, on se préparait et on allait acheter de grosses bougies décorées de fils dorés et d’autres couleurs, et de dentelle de cire de bougie. Ce sont ces mêmes bougies que certains qualifiaient de l’appellation « cierge » qui servaient aussi pour le henné de la Bar Mitsva (nous en reparlerons plus tard).

Chacun – selon l’enseignement qu’il avait reçu de ses parents ou de ses grands- parents – tenait, le soir de « larh »,  à faire le tour des synagogues certains disaient qu’il suffisait de se rendre en une seule synagogue alors que d’autres tranchaient de manière savante en postulant qu’il fallait se rendre dans au moins 3 synagogues,  d’autres ajoutaient qu’il fallait un multiple de 3  soit se rendre dans 3, 6 ou 9 synagogues. Pour nous, la question était vite réglée nous allions à l’ancienne synagogue de la rue Suffren  puis rue de Dijon à la synagogue Lebhar. Puis, mon père nous emmenait en voiture à la synagogue de St Eugène.

Les femmes apportaient à la synagogue des bouteilles d’huile pour allumer des veilleuses puis, elles offraient ensuite des friandises, des gâteaux au miel, et des bouquets de fleurs composés le plus souvent de petits œillets  embaumant l’air de la synagogue et de fleurs de lin. Les hommes entonnaient des hymnes à la gloire de Bar Yohay et chacun allumait des bougies et priait avec ferveur pour que se réalisent les vœux les plus pieux s’élevant de chaque cœur.

Lorsque plusieurs décennies plus tard je fis mon aliya et que je vis les « medouroth » sur le rivage de Tel Aviv, Lagh BaOmer prit une autre dimension et je m’aperçus qu’en Israël Lagh BaOmer est un véritable  enjeu  car, dès le lendemain de Pessah,  des groupes d’enfants se formaient pour accumuler des quantités de bois énormes, chaque groupe respectant le stock de bois constitué par d’autres jeunes garçons. L’après-midi précédant Lagh BaÔmer, les bois et les cartons s’amoncellent et forment de petites montagnes auxquelles sera mis le feu à la tombée de la nuit. Les jeunes garçons ou les jeunes filles ont disposé sous les feux des pommes de terre et de gros oignons tous enveloppés de papier aluminium et ces légumes rôtis sous les cendres seront dégustés à la lueur des feux s’éteignant lentement. Les sons des guitares donnent à ces soirées de « koumzitz » (les pommes de terre rôties) un goût qui ne s’effacera jamais des mémoires, les transformant en des souvenirs merveilleux. Plus tard, dans la nuit, sur les cendres encore chaudes, des marshmallows embrochés sur des piques de bambou se caraméliseront.  

En Eretz Israël, les fidèles se rendent à Mérone où se trouve le tombeau de Rabbi Shimône et de manière à trouver une place relativement près de la « grotte » certains plantent déjà leur tente une semaine ou dix jours avant la hiloula. Des familles profitent de cette date pour y amener leurs petits garçons âgés de  3 ans pour le « halaké » ou première coupe de cheveux et le port du premier talith katane. 

C’est encore le prétexte de faire des grillades « âl haesh » et  de régaler les voisins de bonnes brochettes odorantes.

Les horizons changent et les coutumes aussi. BAR YOHAY  NIMSHAHTA ASHREIKHA SHEMEN SASSON MEHAVREKHA …BAR YOHAY SHEMEN MISH’HAT KODESH NIMESHAHTA MIMIDAT HAKODESH NASSATA TSITS NEZER HAKODESH HABOUSH AL ROSHEKHA PEEREKHA ….

A la mémoire de mon frère REBOUH Bernard Isaac à l’occasion de son Azkara le 15 Iyar zal.

JForum.fr avec Caroline Elishéva REBOUH

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