Hanouka dans la France occupée. Périgueux, 1942.

À la barbe et au nez de l’occupant nazi, un homme diffuse la lumière de Hanouka à ses frères juifs.
Mon père, le rav Méir Chlomo Sommer, Monsieur Sommer, comme on l’appelait en France, était un homme doté d’une foi et d’une conviction inébranlables. Il fut le directeur d’une école juive à Hamburg-Altona, en Allemagne jusqu’à la Nuit de cristal, lorsque les Nazis ordonnèrent la fermeture de l’établissement. En juillet 1939, lui et ma mère s’échappèrent en France pour fuir le règne la terreur nazie, grâce à un visa touriste d’une durée de deux semaines.
Mais ils y furent internés séparément, dans divers camps de détention et de travail. Par le biais d’un miracle, ils furent tous deux relâchés et réunis en octobre 1940.
Hanouka 1942
1942, Périgueux : quelques hommes se dirigent à vive allure vers une baraque en bois. Tour à tour, chacun ouvre la porte en prenant soin de vérifier qu’il n’est pas suivi. Puis ils se rendent dans une pièce cachée située à l’arrière. Cette pièce sert de synagogue de fortune pour les plus courageux qui osent s’aventurer au dehors. Elle parvient de justesse à réunir un quorum d’hommes pour la prière.
Le cœur battant, les fidèles s’empressent de réciter la prière de Maariv (soir, Arbit), sachant qu’à tout moment les Nazis peuvent faire irruption et arrêter tout le monde. Puis un homme allume la Ménora tandis que les autres saisissent leurs manteaux pour regagner au plus vite leur domicile.
Soudain, un homme au fond de la pièce se lève, et d’une voix profonde et harmonieuse, se met à entonner le chant « Maoz Tsour. » Les fidèles sont apeurés et atterrés. Et s’ils étaient entendus ? C’est bien trop dangereux ! Mais rapidement, un autre homme se joint au chant, puis un autre, jusqu’à ce que tous les participants chantent courageusement et joyeusement, les larmes aux yeux.
Pour l’heure, la crainte des Nazis s’est dissipée. Pendant quelques instants furtifs, la splendeur de Hanouka emplit l’atmosphère, comme à l’époque de Juda le Maccabéen, où des hommes courageux résistèrent fièrement, faisant triompher leur foi sur le mal qui les entourait.
L’homme qui s’était levé pour entonner le chant n’était autre que mon père, rav Méir Chlomo Sommer, de mémoire bénie. Mon père ne nous avait jamais relaté cette victoire de Hanouka à cette sombre époque.
Longtemps après sa disparition, cette histoire continue de nous inspirer et de nous éclairer.
Source : Aish

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