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Un acte raciste ? Les gérants du salon de thé rue du Maréchal-Leclerc ne peuvent s’empêcher d’y penser. Le geste commis dimanche soir n’a pas été revendiqué.

Ils tirent sur leur cigarette, la mine sombre, devant la vitrine du salon de thé, ou plutôt devant ce qu’il en reste. Des planches remplacent les vitres qui ont volé en éclats (Courrier picarddu 27 janvier). «  Ça s’est passé dimanche soir sans doute. Des collègues nous l’ont signalé, lundi, en passant par là…  », raconte Sedat Somnez, parent du gérant de cet établissement fréquenté par la communauté kurde de Noyon.

Aucun vol n’a été commis. Aucun projectile n’a été trouvé à l’intérieur. Le verre a cédé sous les coups d’une batte, analysent les gendarmes. Aucune inscription n’accompagne ce bris de vitre. Et personne n’a revendiqué ce geste malveillant. Tekin Bozdag, qui a ouvert en juillet dernier ce commerce rue du Maréchal-Leclerc, reconnaît être inquiet depuis la dégradation de son établissement. D’autant qu’elle suit des menaces de mort proférées dans son établissement, deux jours plus tôt, vendredi 23 janvier.

« Je vais tuer tous les musulmans ! »

Ce soir-là, alors que de nombreux habitués se retrouvent dans ce salon, après leur journée de travail, pour partager un café ou un thé, une partie de dominos ou de cartes, un homme, inconnu des patrons et des clients, fait irruption. Couteau à la main, il crie menaces et insultes. «  Je vais tuer les musulmans !  », prévient-il. Alertée, la gendarmerie conseille aux gérants de fermer boutique. L’homme n’a pas demandé son reste. «  On est rentré chez nous  », confie Sedat Somnez. Un client a eu le réflexe de prendre la scène en photo avec son téléphone portable. Mais le cliché ne serait pas d’assez bonne qualité pour permettre l’identification de leur agresseur.

«  On ne sait pas si c’est la même personne qui a commis les dégradations sur la vitrine.  » Faute d’éléments plus précis, Sedat Somnez se garde de tirer des conclusions. Ce père de famille, qui évoque ses études en Turquie, ne peut s’empêcher cependant de s’interroger sur le lien possible entre ces faits et les attentats survenus les 7 et 9 janvier en France. Leur communauté ne serait-elle pas victime d’un amalgame et de réactions xénophobes ?

«  Les gens ici ne connaissent pas les Kurdes. Ils nous confondent avec les Arabes et les musulmans. C’est oublier que les Kurdes sont en première ligne contre l’islamisme radical », fait observer Sedat Somnez. «  On avait envisagé de créer une association pour se faire connaître… »

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Fryal, 18 ans, embrasse le serpent noir, symbole de la sagesse, au temple de Zewa Name Sivan, un lieu saint yézidi, le 15 novembre. Emprisonnée à Kotcho, elle a assisté à des ventes de femmes. La plus jeune avait 8 ans.© Alfred Yaghobzadeh

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