Les ennuis judiciaires de Jean-Marie Le Pen se suivent et se ressemblent. L’eurodéputé et fondateur du FN a vu son immunité levée ce mardi 25 octobre pour une vidéo datée de juin 2014. Il est poursuivi pour incitation à la haine raciale après avoir proposé sur le ton de l’humour dans son «journal de bord» de faire «une fournée» de plusieurs artistes, parmi lesquels Madonna, Yannick Noah et Patrick Bruel. Les eurodéputés ont estimé que les faits incriminés n’avaient aucun lien avec l’activité parlementaire ni ne relevaient d’une volonté de l’empêcher de siéger.

«La lâcheté parlementaire a pu se donner libre court: en effet, c’est à main levée que mon immunité parlementaire a été levée, dans l’affaire de la fournée. Une vraie fournée de larves», a lancé sur Twitter celui qui reste pour le moment président d’honneur du FN, malgré sa suspension du parti. Une nouvelle sortie fleurie qui ne devrait pas être de nature à apaiser les relations du patriarche avec l’institution européenne. À noter que selon le correspondant de RTL à Strasbourg, Jean-Marie Le Pen était absent, et que Marine Le Pen n’a pas voté pour la levée de l’immunité de son père. Les deux s’opposent par ailleurs actuellement dans un autre procès,concernant la validité de la procédure d’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national.

Considérée comme une nouvelle outrance antisémite, la tirade de «la fournée» avait amené Marine Le Pen à prendre de nettes distances avec son père et aggravé la crise politico-familiale qui oppose le fondateur et la présidente du FN. Jean-Marie Le Pen a déjà été condamné le 6 avril dernier pour des propos du même acabit, notamment pour avoir répété sur BFM-TV que les chambres à gaz nazies étaient un détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale.

Jean-Marie Le Pen siège au parlement de Strasbourg depuis 1984, pratiquement sans discontinuer, et c’est la quatrième fois que ses collègues eurodéputés lèvent son immunité, pour des questions relatives à l’antisémitisme. En décembre 1989 il avait surnommé Michel Durafour, ministre du Travail, «Durafour crématoire». Quelques mois plus tard en mars 1990, il avait dénoncé «l’internationale juive». En 1998, son immunité lui avait été retirée pour avoir considéré une première fois, lors d’un discours prononcé à Munich, que les chambres à gaz étaient un «détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale».

Au Parlement européen, le Menhir est déjà dans le viseur des autorités: en juin dernier, l’Assemblée de Strasbourg lui a réclamé le remboursement de 320.000 euros. Il est soupçonné d’avoir employé un faux assistant parlementaire aux frais du contribuable entre 2009 et 2014, en la personne de Jean-François Jalkh, vice-président du FN en charge des affaires juridiques. Ce dernier est également visé par une demande de levée d’immunité parlementaire pour «incitation à la discrimination», en lien avec certains des éléments du programme du parti.

Le Figaro

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