Nasrallah, le dépanneur secret de Khamenei en Irak

Le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a secrètement demandé à Hassan Nasrallah du Hezbollah de lui servir d’émissaire pour réparer les pots cassés chiites en Irak. La communauté était divisée de façon houleuse, avec une forte opposition aux liens de Bagdad avec l’Iran avant et depuis l’élimination de Qassem Soleimani par les Américains,  le 3 janvier.

Les sources de renseignement de DEBKAfile révèle t cette mesure en exclusivité.

Nasrallah a rapidement assigné une figure de l’ombre du Hezbollah pour prendre la main.

Hussein Kawtharani est l’officier de liaison central entre le chef chiite libanais et les chefs de milices chiites pro-irakiennes d’Irak. Il contrôle également le fonds financier iranien du Kataï’b Hezbollah en Irak. À l’époque de Soleimani et du chef irakien des PMU (Unités de mobilisation populaire), Abu Mahdi al-Muhandis – tous deux liquidés lors de la frappe américaine à Bagdad -, c’est Kawtharani qui, en consultation avec eux deux, a distribué des fonds aux milices irakiennes. Soleimani a utilisé la somme de leurs subventions pour maintenir leurs dirigeants bien dans l’axe de sa ligne. Le pouvoir exceptionnel que le chef du Hezbollah exerce en tant que marionnettiste à Bagdad ainsi qu’à Beyrouth n’a jamais été révélé auparavant. L’utiliser comme outil de dépannage en Irak a constitué le retour de bâton de l’Iran pour répliquer aux nouvelles sanctions imposées par les États-Unis au Hezbollah et à la campagne d’Israël pour que le monde entier désigne le mouvement comme une organisation terroriste.

Nos sources révèlent que Kawlharani a mis en marche deux processus afin de mettre de l’ordre dans la turbulente maison chiite irakienne:

  1. Trouver un Premier ministre irakien acceptable pour Téhéran et Beyrouth.
  2. Exprimer une demande adressée au chef suprême via Nasrallah pour atténuer les menaces de vengeance violentes de la part des gardiens de la révolution iraniens et d’autres responsables. Il a expliqué que la veille houleuse du climat de guerre n’était pas propice à la résolution des problèmes complexes des chiites irakiens.

Le résultat de sa mission est le suivant :

Mercredi 22 janvier, l’Irak n’avait toujours pas de Premier ministre, car le plus grand bloc chiite du Parlement irakien, dirigé par l’imprévisible religieux Moqtada Sadr, refuse de jouer avec n’importe lequel des choix de Téhéran. Bien qu’initialement disposé à appeler à une manifestation de rue anti-américaine en soutien à Téhéran, le religieux influent est, depuis, revenu à sa demande initiale d’un gouvernement d’experts non partisan pour prendre le pouvoir à Bagdad.

Nasrallah as Khamenei’s secret troubleshooter in Iraq

Rappel : 13 novembre 2018 : 

Washington sanctionne des individus affiliés au Hezbollah et actifs en Irak

Des dignitaires chiites et des responsables du Hezbollah écoutent un discours du chef du parti chiite, Hassan Nasrallah, retransmis en direct, le 10 novembre 2018 à Nabatiyé, au Liban-Sud. Photo REUTERS/Aziz TaherDes dignitaires chiites et des responsables du Hezbollah écoutent un discours du chef du parti chiite, Hassan Nasrallah, retransmis en direct, le 10 novembre 2018 à Nabatiyé, au Liban-Sud. Photo REUTERS/Aziz Taher
LIBAN

Le parti chiite « est une organisation terroriste par procuration de l’Iran qui cherche à miner la souveraineté de l’Irak et à déstabiliser le Moyen-Orient », affirme le Trésor US.

OLJ
13/11/2018

 

Le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control – OFAC) du département américain du Trésor a annoncé mardi avoir placé sous le régime de sanctions quatre individus affiliés au Hezbollah et qui mènent des activités pour le compte du parti chiite libanais en Irak.

Selon le Département du Trésor américain, ces quatre personnes « dirigent et coordonnent des opérations, du renseignement et des activités financières au profit du Hezbollah en Irak ».
Il s’agit de l’Irakien Chebel Mohsen Oubayd el-Zaïdi, et des Libanais Youssef Hachem, Adnan Hussein Kawtharani et Mohammad Abdel Hadi Farhat. Ils sont à présent considérés « spécialement désignés comme terroristes internationaux » en vertu du décret présidentiel 13224 qui cible les terroristes et ceux qui les soutiennent », explique Washington.

« Le Hezbollah est une organisation terroriste par procuration de l’Iran qui cherche à miner la souveraineté de l’Irak et à déstabiliser le Moyen-Orient », affirme le Trésor US.
« Nous ciblons des individus qui facilitent le terrorisme, tel que Chebel Mohsen Oubayd el-Zaïdi qui transporte clandestinement du pétrole au profit de l’Iran, lève des fonds au profit du Hezbollah et envoie des combattants en Syrie à la force al-Qods des Gardiens de la révolution iranienne au nom de Kassem Souleimani », ajoute Sigal Mandelker, sous-secrétaire du Trésor américain pour le renseignement sur le terrorisme et les finances.

(Lire aussi : Washington désigne un fils de Hassan Nasrallah comme « terroriste mondial »)

Sur son site, le Trésor US explique ensuite que Youssef Hachem « supervise en Irak toutes les activités liées au Hezbollah et est chargé de protéger les intérêts du parti dans ce pays. Il supervise également la protection d’Adham Tabaja (lié au Hezbollah et financier du groupe, déjà désigné comme terroriste par les États-Unis). Youssef Hachem gère également les relations du Hezbollah avec des groupes sectaires armés en Irak, notamment la coordination relative au déploiement de combattants en Syrie ».
Le Trésor US souligne en outre que Hussein Kawtharani sponsorise et contribue à la fourniture d’un soutien matériel, financier et tehnologique au profit du Hezbollah en Irak ».
Enfin, le Trésor US explique que Mohammad Abdel Hadi Farhat est impliqué dans des missions de conseil du Hezbollah au profit de groupe sectaires armés en Irak.

(Lire aussi : Transfert d’armes au Hezbollah : simples allégations ou véritables menaces ?)

« Exploiter l’Irak »
« Les actions coordonnées du Trésor américain ont pour but de faire barrage aux tentatives clandestines du Hezbollah d’exploiter l’Irak pour blanchir de l’argent, se procurer des armes, entraîner des combattants et collecter du renseignement en tant qu’agent de l’Iran. Cette administration (américaine) imposera de sévères sanctions contre quiconque porte assistance au Hezbollah et ses réseaux internationaux, et ceux qui font des affaires avec ces terroristes s’exposent à de graves sanctions », a-t-il prévenu.

Concrètement, le Trésor US peut ainsi « interdire ou imposer des sanctions strictes contre toute ouverture ou maintien d’un compte bancaire appartenant à une institution financière internationale qui facilite d’importantes transactions au profit du Hezbollah. Tous les avoirs et intérêts des personnes sanctionnées mardi sont à présent bloqués, et les citoyens américains sont généralement interdits d’effectuer des transactions avec ces individus ».

(Pour mémoire : Le Hezbollah désigné par les Etats-Unis comme organisation transnationale criminelle)

Fin octobre, le président américain, Donald Trump, avait signé un texte renforçant les sanctions contre le Hezbollah. Il s’agit de la loi « Hezbollah International Financing Prevention Amendments Act (HIFPAA) of 2018 », une version amendée (S.1595) d’une loi précédente, présentée en 2015 par les sénateurs Marco Rubio (républicain) et Jeanne Shaheen (démocrate) et qui avait été votée par le Sénat le 5 octobre 2017.  La S.1595 impose notamment des sanctions à toute personne, entité ou États étrangers aidant directement ou indirectement le parti pro-iranien. Elle avait été adoptée par le Sénat le 13 octobre, grâce au soutien des élus aussi bien républicains que démocrates.

Le Sénat avait également voté une loi de « prévention des boucliers humains », présentée par le sénateur républicain Ted Cruz, qui impose des sanctions contre des groupes comme le Hezbollah, le Hamas palestinien ou el-Qaëda qui pourraient utiliser des civils comme boucliers humains en période de conflit.

Le 15 octobre, le ministre américain de la Justice Jeff Sessions avait désigné cinq organisations, dont le Hezbollah, comme étant des organisations transnationales criminelles contre lesquelles les États-Unis vont mener des enquêtes approfondies et engager des poursuites. Le 4 octobre dernier, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control – OFAC) du département américain du Trésor avait en outre sanctionné un Libanais et ses sept sociétés basées au Liban pour leur soutien au Hezbollah, considéré par les États-Unis comme un groupe terroriste.

lorientlejour.com

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Moshe

Ces quatre-là, je ne donne pas cher de leur peau, ils ont intérêt à raser les murs..

Élie de Paris

Pauvre Liban…
Le hezb a pourri le pays, et c’est le nazirallah qu’on missionne pour réparer la tension en irak.
Éteindre le feu avec de l’essence. rires….