Moscou veut qu’Israël aide à accélérer la sortie de Syrie par les Etats-Unis, mais n’arrête pas les livraisons d’armes iraniennes

 

Le retrait iranien de Syrie n’est pas décisif tant que les Américains ne se seront pas retirés. C’est le message que deux hauts responsables russes devaient transmettre au Premier ministre Binyamin Netanyahou à Jérusalem le mardi 29 janvier.

Le message du président Vladimir Poutine a été porté à Jérusalem par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Vershinin, et par l’envoyé spécial du président en Syrie, Alexander Lavrentiev. Alors que Moscou a décrit leur mission dans le cadre d’un effort conjoint russo-israélien visant à trouver des solutions communes aux problèmes politiques et militaires qui se posent en Syrie, leurs hôtes israéliens ont compris que Netanyahu était appelé à user de son influence auprès du président américain Donald Trump et de ses conseillers à la Maison Blanche, pour faire sortir les troupes américaines de Syrie à toute vitesse. En fait, MM. Vershinin et Lavrentiev n’avaient guère défait leurs bagages lundi, lorsqu’ils ont confronté le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Yuval Rotem, à une demande faite à Israël de pousser Washington à abandonner la base des Marines à Al Tanf.

Moscou a d’abord soulevé cette demande il y a six mois. Cela se produit également chaque fois que le président Poutine ou son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, rencontrent le président Trump, des autorités militaires ou des diplomates américains – sans donner de réponse claire. La seule formulation de la Maison Blanche est que l’évacuation éventuelle d’Al Tanf aura lieu dans le cadre du retrait complet des troupes américaines de Syrie, ce qui n’est pas imminent.

Al Tanf est la clé des projets et des intérêts de Moscou, ainsi que de l’Iran, d’Israël et de la Jordanie, car il se trouve au cœur d’une enclave de 55 km du sud-est de  la Syrie qui contrôle la jonction des frontières syrienne, irakienne et jordanienne. La garnison américaine s’oppose donc à l’entrée en Syrie des milices chiites irakiennes soutenues par l’Iran. Washington n’a pas encore décidé de rendre permanente ou de vider progressivement la base américaine à Al Tanf. Israël et la Jordanie exhortent les Américains à rester sur place.

Moscou, qui souhaite l’intercession d’Israël auprès de l’administration Trump, est gênée par le non-respect des promesses de Poutine à Trump et Netanyahu en 2017 de limiter la présence iranienne en Syrie. En fait, depuis lors, sous le nez du commandement russe, les forces fidèles à Téhéran, y compris le Hezbollah, se sont rapprochées des frontières israélienne et jordanienne. L’affront majeur est que Soleimani a été repéré à moins de 40 km de ces frontières.

Par conséquent, les deux émissaires de Poutine entendront sans aucun doute le Premier ministre répondre à leur demande en déclarant qu’avant de discuter d’Al Tanf, Israël souhaite que Moscou respecte ses engagements. Les sources de DEBKAfile résument la position israélienne selon trois revendications :

  1. Les forces iraniennes et pro-iraniennes en Syrie doivent se retirer à au moins 80 km de leur frontière, conformément à la promesse de Poutine en 2017.
  2. Il faut empêcher Téhéran de transférer par voie aérienne des envois d’armes destinés à la Syrie et au Hezbollah. Moscou n’a jamais adhéré aux exigences israéliennes à ce sujet, bien que cette question ait été soulevée à chaque rencontre entre la Russie et Israël au cours de l’année écoulée.
  3. Les usines situées dans les bases syriennes pour la fixation de dispositifs de guidage de précision sur les missiles au sol du Hezbollah doivent être immédiatement démantelées.

Les Russes cherchent à influencer des voix en Israël qui conseillent au Premier ministre et au chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Aviv Kochavi, de changer d’orientation. Les actions militaires israéliennes visant à expulser les Iraniens de Syrie – si efficaces soient-elles, ne permettront d’atteindre pleinement leur objectif que si Moscou prend la main et intervient politiquement auprès de Téhéran. Cette opinion a été proférée pour la première fois publiquement, le lundi 28 janvier, par un ancien chef de l’armée de l’air israélienne, Meir Eshel. Il a été le premier haut gradé de l’armée israélienne à dire clairement qu’Israël ferait mieux de s’en remettre à Moscou,plutôt qu’à Washington pour atteindre ses objectifs concernant l’Iran et la Syrie.

   ,  ,  , 

Adaptation : Marc Brzustowski

Moscow wants Israel to help speed US exit from Syria, but won’t stop Iranian arms shipments

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

6 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
DANIELLE

Je n’arrive pas à comprendre la Russie !
Elle a des intérêts avec les pays arabes du moyen orient, et elle ne dénigre pas Israël.
Si quelqu’un peut m’expliquer ?

Bonaparte

Encore une histoire à dormir debout .

Qu’Israêl poursuive ses frappes contre l’Iran et le Hezbollah sans relache .

C’est plus sûr .

Jeremie etsesjeremiades

La syrie est vraiment devenue un état de la fédération de Russie . Moscou devrait chasser l’Iran de Syrie au lieu de nou parler de l’autorité syrienne qui « seule peut demander à l’Iran de partir » .

Jeremie etsesjeremiades

L’Iran et le hezbollah n’ont jamais pu gagner contre daesh . Seule l’intervention russe qui a tout ecrabouillé à permis de vaincre daesh .

Jeremie et sesjeremiades

C’est le contraire messieurs les russes : si Moscou part , l’Iran et le hezbollah partiront aussi ou le régime de assad sera grillé. .

Joe Shua

Moscou sait très bien que les usa vont partir d’eux mêmes alors que l’Iran lui ne partira que on le force .
Pourtant lier les deux ? C’est con tout ça .