Même si Donald Trump, contrairement à ce qu’il a annoncé, reconnaissait sa défaite au matin du 9 novembre, la nouvelle présidente ne serait pas débarrassée pour autant des accusations que son adversaire n’a cessé de faire courir tout au long de la campagne contre celle qu’il n’appelle plus que « crooked Hillary», Hillary la corrompue. Car un député républicain va prendre le relais du milliardaire, pour rouvrir l’enquête sur trois fronts : les e-mails, soustraits par l’ancienne secrétaire d’État au FBI et dont ne sait pas s’ils contenaient des informations touchant au secret défense ; le rôle, pas totalement clair, d’Hillary dans l’affaire de Benghazi, en septembre 2011, où l’ambassadeur américain Stevens et trois de ses hommes avaient été tués ; et enfin, le mélange des genres pratiqués par les Clinton entre leur fondation et certains pays donateurs qui ne pouvaient ignorer que madame Clinton était le chef de la diplomatie américaine.

Blanc-seing

Jason Chaffetz, le député qui va jouer le rôle de juge enquêteur est le président de la commission de contrôle (Oversight Comitee) de la Chambre des représentants. Un corps parlementaire dont le rôle est de vérifier les faits et gestes de tous les responsables du gouvernement y compris le plus haut. Ce républicain, qui représente l’Utah, ne craint pas d’être affaibli par l’éventuel échec de Trump. Il y a plusieurs semaines, il a annoncé qu’il ne soutenait plus le candidat républicain. D’ailleurs, il a le blanc-seing pour son enquête de Paul Ryan, le speaker de la Chambre des représentants, autrement dit le leader de la majorité d’opposition, dont tout le monde sait que lui non plus n’a pas grande considération pour Trump.

Même si c’est le Sénat qui a le dernier mot, l’enquête est toujours lancée et instruite par la chambre basse du Congrès. Elle peut déboucher sur un impeachment du chef de l’exécutif, en cas de « crime ou délit majeur ». Or, dans les trois affaires sur lesquelles  la commission de contrôle veut enquêter, Hillary Clinton n’a pas eu une défense totalement convaincante. Et même exécrable depuis le dernier débat télévisé.

Des millions de dollars de provenance douteuse

Au point qu’à seulement dix jours du scrutin, le FBI a décidé de rouvrir le dossier « après avoir constaté que certains e-mails nécessitaient une enquête plus approfondie ». Notamment ceux échangés avec John Podesta qui est l’homme de confiance d’Hillary et son actuel directeur de campagne. Sans compter de nouvelles révélations sur les millions de dollars de provenance douteuse qui se sont retrouvés dans les caisses de la Fondation Clinton, quand ce ne sont pas sur ses comptes bancaires personnels.

Évidemment, la plupart de ces informations proviennent de la fameuse source WikiLeaks. Ce qui a donné au camp Clinton un bon argument pour rappeler que les services américains avaient déjà démontré que les hackers qui se sont introduits à la fois dans le logiciel du Parti démocrate et dans les boîtes mails de madame Clinton étaient à la solde de Moscou. Et ce qu’ils produisent constitue des faux ou des textes trafiqués. Pas de chance, l’un des proches d’Hillary a reconnu jeudi qu’une des liasses de courriels les plus préjudiciables pour sa défense était authentique.

Trump et ses « complices » russes

Jusqu’à présent, Hillary Clinton a réussi à louvoyer, à faire des aveux pas trop compromettants, à accuser son adversaire et ses « complices » russes de recourir à des procédés indignes pour la mettre en accusation. Mais s’il ne reste plus que dix jours avant l’élection, la candidate démocrate n’est pas à l’abri d’une révélation accablante qui ruinerait son système de défense et rebattrait les cartes. Et surtout, même si elle est élue, le Congrès, sauf s’il basculait complètement dans son camp – hypothèse peu probable – ,va lui pourrir la vie pendant des mois, sinon des années.

Par

Le Point

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Abraham

Même élue, Clinton pourrait être mise en accusation par le Congrès

Ce qui pose problème, si Madame Hilary Clinton est élue, ce serait l’affaiblissement des U.S.A dans le monde et la montée du terrorisme en Occident, et des guerres inter-religieuses. Si les accusations sont avérées, pour la grandeur des Etats Unis d’Amérique elle ferait mieux de montrer sa foi dans les U.S.A en se retirant de la compétition immédiatement.

ILNE FAUDRAIT PAS QUE L’AMBITION ETOUFFE TOUT SENTIMENT §