Photos valérie vrel

Alors que deux arbres en hommage à Ilan Halimi, jeune juif torturé à mort en 2006, ont été arrachés dans l’Essonne, à Marseille, c’est un chêne qui a été planté hier dans le parc de la mairie des 6e et 8e arrondissements Par Laetitia Gentili

Ilan Halimi. Treize ans après son assassinat, son nom résonne encore et toujours dans les coeurs meurtris de la communauté juive. En janvier 2016, ce jeune homme est enlevé dans la région parisienne, séquestré et torturé avant d’être laissé pour mort sur le bord d’une route. Il succombera à ses blessures.

Son crime : être juif, donc riche. Un raccourci stupide fait par ses bourreaux, qui se font appeler le gang des barbares. Ilan Halimi devient un triste symbole de la lutte contre l’antisémitisme.

Treize ans plus tard, son nom est de nouveau associé à un fait divers. Deux arbres plantés en sa mémoire dans l’Essonne, ont été arrachés en février dernier.

À Marseille qui compte environ 70 000 juifs, le maire LR des 6-8 n’a pas voulu passer l’événement sous silence.

Hier, à l’invitation d’Yves Moraine, ils étaient nombreux, citoyens et élus locaux, à se réunir dans le parc de la mairie de secteur pour participer une cérémonie en hommage à Ilan Halimi.

Ilan en hébreu signifie chêne

Après les mots de Simone Veil – « le plus jamais ça » – prononcés par des lycéens du lycée Ort (10e), et avant qu’un chêne ne soit planté – Ilan en hébreu signifie chêne – Yves Moraine s’est adressé à la maman de la victime : « En coupant ces arbres, ils ont agressé la mémoire de votre fils, profané une mort, violé un symbole. De cela madame, nous en avons honte.« 

Son message : « Dire aux sauvages de toute sorte qu’ils ne gagneront jamais. Ils arrachent un arbre nous en planterons 1 000, ils arrachent deux arbres, ça sera 2 000 !« 

De nombreux élus de la famille des Républicains étaient présents, ainsi que des membres d’autres partis politiques : Annie Levy-Mozziconacci (PS), une « opposante déterminée avec laquelle nous marchons main dans la main dans ce combat contre l’antisémitisme« , a souligné le maire.

Il y avait aussi des membres de la société civile : Jean-Luc Chauvin, président de la CCIMP, Yann Arnoux-Pollak, bâtonnier de Marseille ou encore Jean-Christophe Serfati, PDG du groupe La Provence.

Dans leurs allocutions, les représentants de la communauté juive se sont tous dits contents de cette initiative municipale.

Que ce soit Bruno Benjamin, président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Lionel Stora, du Fonds social juif unifié, Michel Cohen-Tenoudji, président du consistoire, ils ont tour à tour revendiqué « le droit à la liberté« , émis les vœux de « voir une unité face à l’antisémitisme et la violence » et d' »assurer le devoir de ne jamais oublier« .

« La République doit protéger chacun de ses enfants« , a conclu la présidente LR de la Métropole et du Département, Martine Vassal.

« Marseille, un peu plus protégée »

Avec 70 000 personnes, la communauté juive de Marseille est l’une des plus importantes d’Europe. Si l’antisémitisme est bel est bien présent dans la ville, elle serait néanmoins un peu plus à l’abri que les autres cités françaises.

Michel Cohen-Tenoudji s’interroge sur le sujet. « On a une protection un peu particulière par rapport au reste de la France. Je ne sais pas à quoi cela est dû, peut-être à l’existence de Marseille Espérance, peut-être à un contexte économique et social propre à Marseille, peut-être que c’est une culture, une ouverture. Il n’y a pas très longtemps, j’échangeais avec le préfet de Région (Pierre Dartout, Ndlr) sur cette spécificité marseillaise, et lui aussi se questionnait sur cette spécificité. On est un peu plus protégé par rapport au territoire national, mais il reste à Marseille une certaine dose d’antisémitisme, des actes, des injures, des insultes, des crachats vis-à-vis de la communauté juive. Dire qu’il y en a moins qu’ailleurs ne veut pas dire qu’il n’y en a pas ! Ça existe… Et Marseille suit la logique nationale avec une progression des actes antisémites.« 

Juifs-protestants, « des points communs »

Ils se devaient de répondre à l’appel. Dans la foule, trois pasteurs Joël Tintier, Arnaud Jeuch et Anne Faisandier, de temples marseillais appartenant à la Fédération protestante de France. « Nous sommes des militants dans l’âme. » Il faut dire qu’avec les juifs, les protestants ont « un triste passé commun de persécution« .

laprovence.fr

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