Marseille rend hommage à la lutte du couple Klarsfeld contre le nazisme
Jusqu’au 1er septembre, le musée d’Histoire de Marseille propose une exposition gratuite illustrant la lutte du couple Klarsfeld pour les victimes de la Shoah.
Samuel Azemard
(Crédit : Ville de Marseille) – Serge et Beate Klarsfeld lors de l’inauguration de l’exposition à Marseille.
Aujourd’hui, Beate Klarsfeld a 85 ans, son époux Serge 88. Le couple franco-allemand a consacré sa vie à traquer les nazis et à lutter contre l’antisémitisme. Leur histoire commence par un coup de foudre sur un quai du métro parisien, Beate est alors une jeune fille au paire allemande et Serge, un étudiant de Sciences Po. Ils ne se quitteront plus. Connus pour être des chasseurs de nazis, ils militeront pendant plus de 45 ans pour la mémoire des victimes de la Shoah.
Une exposition pour découvrir « la mauvaise réputation » de Marseille
La Ville de Marseille propose de découvrir leur histoire à travers l’exposition gratuite « Beate et Serge Klarsfeld, les combats de la Mémoire 1968 – 1978 » jusqu’au 1er septembre au musée d’Histoire de Marseille.
De Paris à Marseille
Pour rendre hommage à cette vie de combats, le Mémorial de la Shoah a présenté à Paris en 2017 l’exposition « Beate et Serge Klarsfeld, les combats de la Mémoire 1968 – 1978 » Celle-ci retrace le parcours du couple, grâce au travail de l’historien Olivier Lalieu et de Caroline François, chargée des expositions itinérantes au Mémorial de la Shoah.
Dans la continuité de son programme d’activités culturelles et mémorielles initié en 2023, la Ville de Marseille a souhaité permettre aux Marseillais de découvrir cette exposition. S’insérant dans une volonté de commémorer les 80 ans des rafles et de la destruction des quartiers nord du Vieux-Port en janvier et février 1943. Le Mémorial de la Shoah et la Ville de Marseille se sont donc rapprochés en vue de la présentation de l’exposition au musée d’Histoire de Marseille.
La gifle de 1968
Le combat du couple Klarsfeld va connaître son apothéose en 1968. Deux ans plus tôt, en 1966, en Allemagne de l’Ouest, Kurt Keorg Kiesinger, membre de l’Union chrétienne démocrate (CDU) est élu chancelier. Son passé en tant qu’ancien responsable de la propagande radiophonique du Reich vers l’étranger est une honte pour le couple Klarsfeld. Beate publie une tribune contre Kiesinger dans le journal Combat, deux autres suivront.
L’exposition s’appuie sur des coupures de presse, des archives, des objets personnels, des photographies. (Crédit : VilledeMarseille)
Le 2 avril 1968, Beate Klarsfeld scande « Kiesinger nazi, démissionne », lors d’une séance au Parlement à Bonn avant d’en être expulsée. Cette dernière promet de gifler le chancelier allemand. Elle y parvient au mois de novembre de la même année lors d’un congrès de l’Union chrétienne démocrate (CDU). Ce qui lui vaudra un an de prison ferme réduit à quatre mois avec sursis.
Une exposition en sept étapes
La décennie 1968-1978 marque un tournant important dans l’évolution de la mémoire de la Shoah en Europe et dans le monde. L’action du couple exerce un rôle majeur dans ce mouvement vers la reconnaissance. Cette exposition s’appuie sur la chronologie de leur histoire pour restituer pas à pas les ressorts, les péripéties, les enjeux d’une action. Elle débute sur un portrait croisé de Beate et Serge Klarsfeld, illustrant leur milieu, leur parcours, leur rencontre. Puis s’achève sur un bilan de leur action jusqu’à nos jours.
Celle-ci s’appuie sur des coupures de presse, des archives, des objets personnels, des photographies. Ou encore un film d’entretiens inédits avec Beate et Serge Klarsfeld et des militants de la première heure, permettant de découper l’exposition en sept étapes :
Le temps de la rencontre
Les premiers combats
La gifle
A la recherche de la vérité et de la justice
Le procès de Cologne 1979 – 1980
Une vie de lutte
Le combat se poursuit
Infos pratiques
Ouverture du mardi au dimanche, de 9 heures à 18 heures.
JForum.fr avec mesinfos.fr/13000-marseille
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