LOI ÉCRITE, LOI ORALE : GENERALITES (1)

Traduite dans toutes les langues du monde, la Bible est le best seller de tous les livres du monde.

Elle s’appelle en hébreu Tanakh qui n’est autre que le sigle des trois parties qui la composent : Torah (Pentateuque), Neviim (Prophètes), Ketouvim (Hagiographes). Le texte de la Bible est la base d’autres doctrines religieuses et le message livré par elle est si important que des Philosophes et de grands esprits s’y penchent  encore aujourd’hui pour tenter de pénétrer la Parole divine.

Comme l’indique son nom la première partie est la Torah ou Pentateuque ou encore Houmash en hébreu car il vient de la racine hamesh (cinq)  la Torah se composant de 5 livres : Genèse (Beréshith), l’Exode (Shemoth), Le Lévitique (Vayikra), Les Nombres (Bamidbar) et le Deutéronome (Devarim).

La deuxième partie, celle des Prophéties, comporte 8 livres  et la troisième en comporte 11. 

La Torah contient un ensemble de lois et un enseignement comme l’indique le terme même  de Torah qui vient de la racine Le’horoth enseigner. Cet enseignement est la Loi Ecrite donnée à Moïse par Dieu sur le Mont Sinaï peu après la sortie d’Egypte. Elle est transmise de père en fils depuis Moïse jusqu’à aujourd’hui. Cette chaîne de transmission ne doit pas s’interrompre afin que le Peuple Juif puisse continuer sa mission jusqu’à la fin des temps, ainsi que nous nous le répétons deux fois par jour en récitant le Shéma Israël (Deutéronome 6, 7)  : 

ושיננתם לבניך ודיברת בם בשבתך, בביתך, ובלכתך בדרך, ובשכבך ובקומך….

Tu les inculqueras (les paroles de la Torah) à tes enfants et tu en parleras dans ta maison, en voyage, en te couchant et en te levant……….

Quant à la façon dont a été transmise la Torah, nous le voyons au tout début du Traité des Avoth dans la Mishna du même nom que nous avons coutume de lire surtout deux fois par an : chaque shabbat de la période du Omer (entre Pâque et Pentecôte – Pessah et Shavouoth) nous lisons un chapitre entier – il y en a 6 – et pendant la période d’été qui part du 17 Tamouz ou date à laquelle une brèche a été faite dans les murailles de Jérusalem. Le premier chapitre commence par cette mishna : 

משה קיבל תורה מסיני ומסרה ליהושוע, ויהושוע לזקנים, והזקנים לנביאים ונביאים מסרוה לאנשי כנסת הגדולה……………………….

Moïse reçut la Torah au Sinaï et la transmit à Josué qui la transmit aux Anciens qui la transmirent aux Prophètes et les Prophètes l’ont transmise à ceux qui siégèrent dans le Grand Sanhédrin………

Dans la Genèse, est évoqué le récit de la création et de l’histoire des premiers hommes : Adam et Eve vivant au Jardin d’Eden, puis, après leur faute ils en sont chassés et doivent travailler. Leurs descendants se laissent dominer par le Mal et l’impiété. Dieu les punit par le déluge. Noé est sauvé, lui et sa famille et sept couples de tous les genres d’animaux mais, les hommes fautent à nouveau et ils sont dispersés sur toute la surface de la Terre. Abraham découvre Dieu et suit Sa Voie. Son fils Isaac succède à son père et poursuit son œuvre. Des deux fils né de son union avec Rebecca, l’un d’eux, Jacob, suit la direction déjà tracée par son aïeul. De lui et de ses deux femmes et des deux servantes de ses épouses naissent douze fils qui seront à la tête des 12 Tribus d’Israël : Ruben, Simon et Lévy, Juda, Zabulon et Issakhar, Dan, Gad, Asher, Naftali, Joseph et Benjamin. Après de nombreuses épreuves, Jacob et sa famille se fixe en Egypte où Joseph, qui fut vendu par ses frères à des marchands, exerçait de hautes fonctions auprès du Pharaon. Jacob meurt et demande à être enterré avec ses parents à Kyriat Arba (Hébron) puis, c’est avant de rejoindre ses pères que Joseph demande également à être enterré de ramener sa dépouille lorsque ses descendants sortiront d’Egypte pour retourner sur cette Terre que Dieu promit aux Patriarches en héritage.

L’Exode : Les enfants de Jacob s’étant multipliés, les Egyptiens les oppriment.  L’esclavage s’appesantit sur les Hébreux. Ils demandent à Dieu de les sauver. Le Créateur Se souvint donc de l’Alliance qu’Il avait conclue avec Avraham, Isaac et Jacob et envoie Moïse pour faire sortir d’Egypte tous les opprimés. Dix plaies s’abattent sur ce pays et ce peuple mais ce n’est qu’à la dixième que Pharaon au cœur endurci et lui-même touché par le décès de son fils premier né (plaie de la mort des premiers nés) cède et laisse partir le Peuple des Enfants d’Israël. Dieu accomplit pour Son Peuple des miracles et des prodiges sans cesse. Arrivé au pied du Mont Sinaï, Moïse monte sur la montagne pour y recevoir la Loi de Dieu dans un déchaînement de tonnerres et d’éclairs. Cependant, le peuple retombe dans l’erreur en adorant une idole empruntée à l’idolâtrie égyptienne : un veau d’or. Ils reviennent bientôt sur leur erreur et demandent à Dieu de les pardonner. Dieu va résider au milieu du camp des Enfants d’Israël dans le Tabernacle construit dans le désert selon les règles édictées.

Le Lévitique : Aaron, frère aîné de Moïse est nommé Grand Prêtre. La charge du culte repose sur lui et ses fils. Eux et leurs descendants font partie désormais de la caste des COHEN (Cohanim au pluriel = prêtres). Le détail du culte sacerdotal et sacrificiel est donné dans ce livre. De nombreux principes, commandements, y figurent aussi ainsi que tous les détails concernant la construction du Temple. De nombreux préceptes destinés à régir la vie quotidienne vont y figurer : la nourriture, la pureté, l’impureté, les lois civiles, l’établissement de dates de célébrations solennelles, de l’année shabbatique et du jubilée (7ème et 50ème années où l’on doit laisser la terre se reposer). Si Israël obéit à Dieu, il vivra en paix sur son territoire.

Les Nombres  : Moïse procède, sur l’ordre divin, au dénombrement  (recensement) du peuple en comptant tous les hommes âgés de vingt ans au moins. La tribu de Lévy n’est pas comptée avec les autres tribus. Moïse envoie des explorateurs au pays de Canaan (12, un par tribu). Tous en rapportent de faux renseignements de nature à effrayer le peuple qui se soulève à l’exception toutefois de Caleb et de Josué qui ne seront pas punis au contraire des dix autres. Tous ceux qui n’auront pas eu confiance  en Dieu mourront dans le désert. Korah complote contre Moïse et lui aussi est puni avec ses complices. Au cours de ces périodes, Aaron et  Moïse sont objets de la sanction divine pour ne pas avoir appliqué exactement la Parole de Dieu : ils ne mourront pas en Terre Sainte. Les 40 années de pérégrination vont s’achever et les Moabites essaient, en vain, de lutter contre les Israélites. Ceux-ci campent sur la rive du Jourdain.

Le Deutéronome : Dans ce cinquième livre, Moïse recommande encore une fois au peuple de servir Dieu fidèlement et rappelle tout ce qui a eu lieu depuis la Révélation au Sinaï jusqu’au moment où il monte sur le Mont Nébo pour y mourir. Parmi les lois qu’il répète, il insiste sur celles qu’il n’est possible d’observer qu’en Israël. Moïse meurt à 120 ans. Personne n’a jamais pu découvrir sa tombe. Moïse fut le plus humble et le plus grand de tous les Prophètes, le seul à avoir vu Dieu face à face « panim moul panim ».

La Torah est écrite à la main par un scribe (sofer) sur un parchemin avec une encre spéciale et une plume d’oie. Ces rouleaux de parchemin sont conservés habituellement dans des synagogues et on en lit une section à chaque shabbat et à chaque fête. Ce péricope s’appelle sidra (du mot seder = ordre car on lit ces sidrot dans l’ordre où elles sont disposées) on les appelle aussi parasha.

De nombreux commentateurs appartenant à toutes les époques ont éclairé de leur sagesse les esprits de ceux qui étudient le texte divin. Le plus célèbre d’entre eux est Rashi, (Rabbi Shemouel Itshaki de Troyes au XIème  siècle) dont les commentaires s’étendent aussi au Talmud. Il n’est pas le seul à avoir donné son exégèse parmi les plus célèbres nous citerons : Rambam (Maïmonide), Ramban (Guershonide), Rashban, Sforno, Ibn Ezra etc…..

Aux commentaires sont ajoutés les midrashim. Midrash est un terme difficilement traduisible en français si on veut en garder les nuances qu’il contient, disons qu’il s’agit d’un  récit  ou d’une parabole qui vont nous permettre d’éclairer le texte de manière plus didactique. Les Midrashim les plus importants sont  le Midrash Rabba, (les auteurs citant un midrash ont l’habitude de citer plus couramment Beréshit Rabba ou Shemot Rabba pour indiquer plus précisément d’où le midrash a été tiré. Il existe trois autres recueils de midrashim se rapportant aux quatre derniers livres du Pentateuque ce sont la Mehilta pour l’Exode, Sifra pour le Lévitique et Sifré pour les Nombres et le Deutéronome.

A l’époque où les Hellènes envahirent la Judée, il était interdit de lire la torah chaque shabbat  (il était interdit d’observer le shabbat et la circoncision). Aussi les sages prirent-ils la décision de substituer aux portions hebdomadaires de lecture de la Torah des portions ayant un rapport direct avec le sujet de la parasha  prises dans les textes des Prophètes ou des Hagiographes. Ceci s’appelle une haftara qui est encore lue chaque shabbat à la synagogue après la lecture de la Torah.

Il existe quatre façons de commenter la Torah :

  • Le Pshatt     פשט  ou sens littéral, sens simple.
  • Le Remez     רמז   ou sens allusif.
  • Le Drash       דרש  ou  « faisant d’avantage parler les mots ».
  • Le Sod           סוד    ou sens secret, mystique.

Ces quatre façons sont regroupées sous un sigle : Pardès (en prenant la première lettre de chacun des quatre termes hébraïques) Pardess signifie verger.  A suivre…

JForum.fr avec  Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives Tel: 0547891691

 

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