Les factions palestiniennes sont parvenues à un nouvel accord de cessez-le-feu supposé entrer en vigueur mardi à 13h dans le camp palestinien d’Aïn el-Héloué, au Liban-Sud. au lendemain de violents affrontements qui ont fait trois morts. Ce cessez-le-feu fragile risque de ne pas tenir puisque trois blessés ont été signalés après l’accord. Les affrontements s’étaient d’ailleurs poursuivis dans la nuit de lundi à mardi malgré une annonce d’un cessez-le-feu tard en soirée.

Trois personnes ont été tuées lors de ces nouveaux combats opposant les islamistes de Jund el-Cham et les membres du Fateh, ont indiqué à l’AFP des sources médicales. Au moins deux des morts étaient membres du Fateh, dont un officier, ont précisé des sources palestiniennes. L’identité du troisième mort est inconnue. Les sources médicales ont fait état d’au moins 35 blessés tandis que les ambulances étaient incapables de sortir les autres blessés en raison de l’intensité des combats.

Les affrontements dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban, près de Saïda, ont poussé des centaines de résidents d’Aïn el-Héloué à fuir le camp pour trouver refuge dans des mosquées environnantes.

Mardi matin, le bruit des tirs d’armes automatiques et des roquettes était entendu à Saïda, et l’armée libanaise a renforcé son contrôle aux quatre issues du camp, laissant sortir ceux qui le voulaient mais interdisant à quiconque d’y pénétrer.

Quelque 900 personnes, dont beaucoup de Palestiniens ayant fui la Syrie, ont trouvé refuge dans une mosquée près du camp. Des enfants jouent dans la cour tandis que, à l’intérieur, des adultes écoutent les informations. Un homme se présentant comme Abou Khaled, venu du camp de Yarmouk, dans le sud de Damas, se lamente sur les conditions déplorables dans cette mosquée surpeuplée. « Je regrette vraiment d’avoir quitté la Syrie. J’aurais pu trouver refuge à Damas au lieu de me retrouver dans une zone de guerre comme à Aïn el-Heloué ». « Nous avons fui le camp si rapidement que je n’ai même pas eu le temps de prendre une valise et de la nourriture », témoigne Jamila Shami, une mère de famille. « A Yarmouk, on entendait le bruit des balles et des bombardements, et nos enfants entendent la même chose ici ».
Les combats ont commencé samedi après la mort de deux membres du Fateh lors d’une tentative d’assassinat d’un de leurs chefs, le général Abou Achraf el-Armouchi, par les islamistes.

Les tensions sont vives depuis des mois dans ce camp où les habitants vivent souvent dans des conditions misérables. Depuis plus demi-siècle, à la suite d’un accord, l’armée libanaise n’y entre pas et la sécurité est laissée aux organisations palestiniennes. S’est ainsi créée une situation de non-droit et Aïn el-Héloué est devenu un havre pour des extrémistes et des personnes recherchées par la police.

Ce camp, où résident 54.000 palestiniens enregistrés, a également accueilli ces dernières années des milliers de Palestiniens ayant fui les combats en Syrie. Selon l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), 450.000 personnes sont inscrites au Liban dont la moitié vivent dans les 12 camps du pays.

OLJ/AFP

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