L’US Air Force envoie au moins six F-22A Raptor aux Émirats pour contrer les attaques des rebelles Houthis

Engagés dans la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite qui intervient au Yémen, les Émirats arabes unis ont récemment été la cible d’au moins quatre attaques menées avec des drones et des missiles balistiques et revendiquées par les rebelles yéménites Houthis [soutenus par l’Iran] ainsi que, au moins pour l’une d’entre-elles, par le groupe – jusqu’alors inconnu – « Alwiyat al-Waad al-Haq » [« Brigades de la juste promesse »].

Pour faire face à cette escalade militaire, et bien que disposant d’une défense antimissile reposant sur deux batteries THAAD [Terminal High Altitude Area Defense] ainsi que sur des systèmes Patriot PAC-3 et Pantsir S1, les Émirats arabes unis ont sollicité de l’aide auprès de la France et les États-Unis, en vertu des accords de défense conclus avec ces deux pays.

La semaine passé, Paris a annoncé son soutien, via l’engagement des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence de la base aérienne 104 d’al-Dhafra et l’envoi de capacités de défense sol-air [non précisées… probablement une batterie SAMP/T – Sol-Air Moyenne Portée – Terrestre, ndlr]. Quelques jours plus tôt, le Pentagone avait fait savoir qu’il enverrait aux Émirats arabes unies le « destroyer » USS Cole [avec ses capacités anti-missiles reposant sur le système de combat AEGIS] ainsi que des avions de combat de 5e génération, sans en préciser le type.

Finalement, et comme on pouvait s’en douter, l’US Air Force a annoncé, le 12 février, l’arrivée d’avions F-22A Raptor à la base aérienne d’al-Dhafra.

Le Pentagone a refusé de préciser le nombre d’appareils engagés, pour des impératifs de « sécurité opérationnelle ».

Cela étant, sur les photographies accompagnant le communiqué publié par la 9th AFCENT, la force aérienne de l’US CENTCOM, le commandement américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, on peut voir six F-22A Raptor sur l’une des pistes de la base d’al-Dhafra. Mais il est possible que leur nombre soit plus élevé, comme cela fut le cas lors de leurs dernier déploiement dans la région, en 2019 [12 exemplaires avaient été envoyés au Qatar, à l’époque].

« Les capacités inégalées du F-22 dans une variété de missions, ainsi que sa capacité à interagir avec les forces alliées et partenaires, le rendent parfaitement adapté pour servir au Moyen-Orient pendant cette période critique », a commenté le général Greg Guillot, le commandant de la 9th AFCENT. Leur présence « renforcera les défenses déjà solides des pays partenaires et avertira les forces déstabilisatrices que les États-Unis et nos partenaires se sont engagés à permettre la paix et la stabilité dans la région », a-t-il ajouté.

Ces F-22A Raptor sont mis en oeuvre par 1st Fighter Wing [escadre de chasse], basé à Langley [Virginie].

Conçu par Lockheed-Martin, le F-22A est un avion de supériorité aérienne, dont la signature radar, dit-on, est équivalente à celle d’une bille d’acier. Ce qui lui permet d’être capable d’abattre simultanément plusieurs cibles au-delà de la portée visuelle [BVR – Beyond Visual Range] sans être détecté par l’adversaire. En outre, il dispose également une capacité de frappe au sol.

Étant donné que l’US Air Force en aligne 186 exemplaires, dont seulement 123 dans des escadrons de combat, on aurait pu penser que leurs qualités auraient été plus utiles pour « réassurer » les alliés des États-Unis au sein de l’Otan, à l’heure où ceux-ci soupçonnent la Russie de préparer une offensive contre l’Ukraine.

PAR LAURENT LAGNEAU www.opex360.com